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Société de l'Histoire de l'Art Français [Hrsg.]
Bulletin de la Société de l'Histoire de l'Art Français — 1913

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Richer, Jean: A propos d'un dessin attribué a Prud'hon
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https://doi.org/10.11588/diglit.18479#0032

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— 22 —

pas moins flagrant : les traits de la tète, vue de profil
sont assurément plus idéaux que réels et portent un
cachet d'une saveur bien prud'honnienne que l'on retrouve
d'ailleurs dans les formes souples et harmonieuses du
corps.

Des raisons de facture ne nous auraient d'ailleurs point
paru suffisantes pour justifier une pareille attribution si
des raisons historiques très sérieuses ne plaidaient tout à
fait en sa faveur. Le dessin n'est pas signé; on sait, de
l'aveu même de Prud'hon, qu'il ne signait pas ses des-
sins, mais au bas à droite est écrite d'une main étrangère
cette mention : « Donné par Prud'hon à M. de Boisfre-
mont le jour de sa fête. » Or, le dessin appartient encore
à l'arrière-petit-fils de ce M. de Boisfremont, M. Georges
Power, qui a bien voulu nous le prêter.

De Boisfremont fut un peintre de second plan qui jouit
à son heure d'une certaine notoriété, mais qui est presque
inconnu aujourd'hui. Il eut du moins l'honneur de secou-
rir financièrement et moralement le grand artiste malheu-
reux que fut Prud'hon, et ce seul titre mériterait, nous
semble-t-il, de sauver son nom de l'oubli dans lequel il
est tombé. Il est juste de remarquer, d'ailleurs, que les
principaux biographes de Prud'hon, tels que Voiart, Clé-
ment et les Goncourt, ont reconnu les services que de
Boisfremont a rendus à son illustre ami.

Lorsque celui-ci, déjà épuisé en partie par une vie
agitée de malheurs domestiques, fut fatalement touché
par la mort tragique de Mlle Constance Mayer, c'est de
Boisfremont qui arrache Prud'hon à l'épouvantable spec-
tacle; il le transporte chez lui, au n° 34 de la rue du
Rocher, et c'est chez lui que le grand artiste passera les
deux dernières années de sa vie. Malgré sa douleur et
l'altération rapide de sa santé, c'est dans l'atelier de de
Boisfremont que, soutenu et encouragé par une amitié de
tous les instants1, il trouvera encore la force de produire

1. Lettre de Prud'hon à sa fille M"" Deval du 16 septembre
1821, publiée par Eudoxe Marcille dans la Galette des beaux-
arts, 1" mars 1874 : « Moi, comme tu le sais, suis à demeure
chez M. de Boisfremont, dont l'amitié est inépuisable en soins,
 
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