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Alfassa, Paul: À propos d'un livre récent sur l'Enseigne de Gersaint
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18479#0393
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de droite, ramener à la dimension de ce côté d'abord
le côté gauche de cette même toile, puis le côté droit
de la toile de gauche. Mais le bord inférieur étant
coupé, on en est réduit à prendre pour base une lon-
gueur choisie dans la peinture, — ce qui n'offre
aucune garantie d'exactitude. Lorsqu'il s'agit notam-
ment de raccorder les deux morceaux, il faut prendre
pour base une distance mesurée le long de la ligne de
raccordement : la distance, par exemple, entre le
trottoir et le haut de la porte. Rien de moins précis
que cette façon de procéder; si les deux toiles ont
fait partie d'un même tableau qu'on a coupé, com-
bien les points qui se trouvent au voisinage de la
coupure sont des repères incertains! Il est évident
que, le long de la coupure, les toiles ont dû être
retouchées; et les retouches auront été faites sans
aucune préoccupation de maintenir la correspon-
dance entre les deux moitiés. De plus, nous le savons,
une des moitiés a reçu des coups de sabre en 1760 :
de fortes déchirures ne peuvent être réparées sans
repeints.
Les opérations photographiques auxquelles a voulu
se livrer M. Maurel n'offrent donc aucune certitude.
On ne saurait, en saine critique, tirer un argument
de leur résultat, quel qu'il soit.
Mais il y a plus. J'admets que, par une heureuse
fortune, ces opérations se trouvent exactes, que la dis-
tance de huit millimètres constatée par M. Maurel sur
les photographies entre les angles supérieurs des deux
toiles corresponde à une différence de hauteur réelle
entre les toiles ; cette différence serait d'environ trois
centimètres. Comment affirmer que trois centimètres
de la surface peinte n'ont pas été, pour la toile de
droite, repliés sur le châssis? On n'avait pas, au
xvnie siècle, les scrupules que nous aurions (peut-être)
aujourd'hui ; on ne se gênait pas pour agrandir ou
de droite, ramener à la dimension de ce côté d'abord
le côté gauche de cette même toile, puis le côté droit
de la toile de gauche. Mais le bord inférieur étant
coupé, on en est réduit à prendre pour base une lon-
gueur choisie dans la peinture, — ce qui n'offre
aucune garantie d'exactitude. Lorsqu'il s'agit notam-
ment de raccorder les deux morceaux, il faut prendre
pour base une distance mesurée le long de la ligne de
raccordement : la distance, par exemple, entre le
trottoir et le haut de la porte. Rien de moins précis
que cette façon de procéder; si les deux toiles ont
fait partie d'un même tableau qu'on a coupé, com-
bien les points qui se trouvent au voisinage de la
coupure sont des repères incertains! Il est évident
que, le long de la coupure, les toiles ont dû être
retouchées; et les retouches auront été faites sans
aucune préoccupation de maintenir la correspon-
dance entre les deux moitiés. De plus, nous le savons,
une des moitiés a reçu des coups de sabre en 1760 :
de fortes déchirures ne peuvent être réparées sans
repeints.
Les opérations photographiques auxquelles a voulu
se livrer M. Maurel n'offrent donc aucune certitude.
On ne saurait, en saine critique, tirer un argument
de leur résultat, quel qu'il soit.
Mais il y a plus. J'admets que, par une heureuse
fortune, ces opérations se trouvent exactes, que la dis-
tance de huit millimètres constatée par M. Maurel sur
les photographies entre les angles supérieurs des deux
toiles corresponde à une différence de hauteur réelle
entre les toiles ; cette différence serait d'environ trois
centimètres. Comment affirmer que trois centimètres
de la surface peinte n'ont pas été, pour la toile de
droite, repliés sur le châssis? On n'avait pas, au
xvnie siècle, les scrupules que nous aurions (peut-être)
aujourd'hui ; on ne se gênait pas pour agrandir ou