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Bulletin de l' art pour tous — 1892

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No 74 (Février 1892)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24421#0007
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M. Jules Jacquet est nommé professeur chef
d'atelier de gravure en taille-douce, en rempla-
cement de M. Henriquel-Dupont, décédé.

M. Gustave Moreau, membre de l'Institut, qui
avait été nommé, à tiire provisoire, professeur
chef d'atelier de peinture, en remplacement de
M. Elie Delaunay, décédé, est nommé professeur
titulaire.

-0-

Commission des œuvres d'art des ly-
cées et collèges. — La Commission chargée
de dresser un catalogue destiné à guider
l'Administration dans le choix des œuvres d'art
à mettre en usage dans les lycées et collèges,
est ainsi composée :

MM., Bayet, recteur de l'Académie de Lille ;
Collignon, chargé de cours à la Faculté des
lettres de Paris; Courajod, conservateur adjoint
au musée du Louvre; Dupuy, inspecteur de
l'Académie de Paris ; Jallifier, professeur au
lycée Condorcet ; Lavisse, professeur à la Fa-
culté des leltres de Paris; Lemonnier, chargé
de cours à la Faculté des lettres de Paris;
André Michel, critique d'art; Morel, inspecteur
général de l'instruction publique ; Mûnlz, con-
servateur adjoint des collections de l'École des
beaux-arts; Rabier, directeur de l'enseignement
secondaire.

-O-

Le musée du Louvre vient d'acquérir deux
curieux monuments de sculpture japonaise.

Ce sont deux personnages accroupis à la
manière des Orientaux; leurs vêtements tom-
bent en larges draperies aisées, d'une très belle
entente décorative, et l'expression de la physio-
nomie est remarquable.

La plus importante de ces figures date du
xvic siècle. Elle représente Tokiyori, célèbre
homme d'État, dont le grand esprit de justice
est resté populaire au Japon.

L'autre sculpture, d'une date postérieure,
montre le prêtre Riyoken, qui vécut dans la
province d'Owari, il y a près de neuf cents ans.

Ces deux figures, en bois sculpté, ont été pla-
cées au premier étage, dans la salle la plus voi-
sine des appartements royaux, où on les a expo-
sées provisoirement.

Le musée Vient d'entrer en possession d'une
intéressante série d'esquisses et de dessins
légués par M. Dostouches.

La série se compose :

1° D'une esquisse peinte de Guérin, première
pensée de son tableau : Enée et Didon ;

2° D'un dessin d'Ingres, au crayon, d'une ex-
quise délicatesse de modelé, représentant la
mère de M. Destouches, et datée de 1816;

3° De trois dessins de Géricault : Artillerie de
la garde, un Centaure, Etude de deux chevaux ;

4° D'un dessin allégorique de Forestier ;

5° D'un dessin de Grault représentant un
Cloître.

Le même musée vient d'être avisé d'un legs
très important qui lui est fait par un collection-
neur bien connu dans le monde des amateurs,
M. Théophile Giraudeau, décédé le 28 janvier
dernier.

Aux termes du testament, le Louvre est invité
à prendre dans les collections du défunt soixante
pièces de faïence, à son choix. Le legs, au cas
où le musée du Louvre le refuserait, serait par-
tagé entre Sèvres et Cluny.

Le Louvre n'aura garde de refuser. La collec-
tion Giraudeau, en effet, est une des plus belles
réunions de faïences que l'on connaisse. Elle
est peu nombreuse, mais elle ne renferme que
des pièces de choix. Elle est surtout riche en
faïences françaises des xvue et xvme siècles.

Un autre legs très intéressant est celui du
peintre Charles - Louis Muller qui laisse au
Louvre par testament l'esquisse de son Appel
des condamnés sous la Terreur et le portrait,
par le peintre Gros, de son père, portrait exé-
culé en 1790.

M. Marty-Laveaux a fait également don, au
musée du Louvre, d'un beau pastel de Ducreux,
représentant son grand-père.

Enfin, le Louvre vient d'acquérir le modèle
original en plâtre exécuté par Rude pour le
monument de Napoléon Ier à Fixin. Ce beau
morceau complétera la série des acquisitions
opérées récemment clans l'ordre de la statuaire
contemporaine.

-O-

Le musée du Luxembourg vient de s'en-
richir d'un magnifique dessin de M. Puvis de
Chavannes, offert par l'auteur et qui n'est autre
que l'esquisse du Ludus pro patria, le grand pan-
neau décoratif exécuté par l'artiste pour le musée
d'Amiens.

Lepeinlre Elie Delaunay, d'autre part, a légué
au musée, avec une collection choisie de ses
dessins, le portrait de sa mère, un des plus beaux
et des plus consciencieux qu'il ait peints.

Enfin, l'Administration des beaux-arts vient
d'attribuer au Luxembourg une toile fort intéres-
sante de Hareux, la Nuit d'août.

-O-

Décoration de l'Hôtel de Ville de Pa-
ris. — La Commission de décoration de l'Hôtel
de Ville de Paris avait, à l'unanimité de ses
membres, émis le vœu que M. Puvis de
Chavannes exécutât, dans l'escalier du préfet,
les peintures précédemment attribuées à Elie
Delaunay, décédé.

Ce travail considérable se compose d'un vaste
plafond et de quinze autres parties, tympans,
voussures, écoinçons, qui feront cadre à la
composition principale.

M. Puvis de Chavannes a accepté. Delaunay
n'ayant laissé à sa mort qu'une esquisse sans
grande importance de son projet de plafond,
c'est une œuvre absolument personnelle que
M. Puvis de Chavannes fournira.

Ajoutons que l'Été, du même peintre, qui a
figuré au dernier Salon du Champ de Mars, est
marouflé depuis peu dans un des vestibules qui
avoisinent la salle des fêtes. Le Siège de Paris,
de M. Binet, a pris place dans le salon du préfet
de la Seine. L'artisle travaille en ce moment à
quelques corrections demandées par la Com-
mission de décoration.

Enfin, la même Commission a décidé d'attri-
buer à M. Jules Chéret, le charmant pastelliste
qui a renouvelé d'une si intéressante façon
l'affiche murale, la décoration d'une salle du rez-
de-chaussée, donnant par des portes-fenêtres
sur la cour Louis XIV.

11 avait été primitivement question d'orner
cette salle de tapisseries des Gobelins. On avait
reculé devant l'énormité du prix. Le choix de
M. Jules Chéret aura pour résultat de produire
une décoration moins coûteuse et d'un caractère
plus moderne. Les carions de l'artiste seront
reproduits, en effet, non pas en tapisserie, mais
sur toiles peinlcs, et il y a tout lieu de supposer
que les surfaces murales, qui devaient être
primitivement recouvertes de tapisseries, seront
toutes ornées, désormais, par le même procédé.

. -O-

Exposition de l'œuvre de Ribot. — M.

Puvis de Chavannes, président du comité de l'ex-
position Ribot, vient d'être informé que lagrande
salle de l'École des beaux-arts était mise à la
disposition dudit comité pour le mois de mai
prochain.

L'exposition de l'œuvre de Ribot sera faite au
profit de la souscription destinée à élever à sa
mémoire, à Paris, un monument dont l'exécu-
tion est dèsàprésent confiée au statuaire Rodin.

Le comilé est ainsi composé : MM. Puvis de
Chavannes, président; Roger Marx, vice-prési-
dent ; Arsène Alexandre, secrétaire.

Membres : MM. Becquet, Bernheim jeune,
P.-A. Besnard, Bracquemond, Eugène Carrière,
Christophle, Chéramy, Hubert Desbrousses, Des-
fossés, Jean Dolent, comte Doria, Fantin-Latour,
Fourcaud, Gustave Geffroy, Ph. Gille, N. Gœ-
neutte, Edmond de Concourt, Goujon, H. Gué-
rard, Henry Havard, Adrien Hébrard, Jos. Hessel,
Alphonse Humberl, Firmin Javel, Franlz-Jour-
dain, Jean de Kûyper, Lalo, Lefort, Lépine, Paul

Mantz, H. Marcel, André Michel, Modeste Leroy,
Ed. Moyse, comte d'Osmoy, Antonin Proust,
Quost, J.-F. Raffaëlli, Rodin, Roll, Roty, H.
Rouart, Raoul Sertat, Paul Strauss, Vollon.

Les personnes qui possèdent ou connaissent
des œuvres importantes de Th. Ribot sont priées
de vouloir bien les signaler au secrétaire du co-
mité de l'exposition, M. Arsène Alexandre, 145,
rue de Longchamps.

—G—

Exposition des œuvres de Pelouse. —

L'exposition des œuvres du peintre paysagiste
Pelouse aura lieu, au mois de mars, à l'École
des beaux-arts, dans une des salles du premier
étage. Le produit des entrées sera versé à la
caisse de la Société des artistes français.

Un comité a été constitué à l'occasion de
cette exposition, qui comprendra les principales
œuvres du maîlre, mises gracieusement à sa
disposilion par leurs propriétaires, et des toiles
laissées par l'artiste regrellé.

—G—

Chambre syndicale des tapissiers. —

M. Roujon, directeur des beaux-arts, a présidé,
à l'hôtel Continental, la distribution des prix
aux apprentis de la Chambre syndicale des
tapissiers. Après plusieurs allocutions pronon-
cées par MM. Vassal, vice-président de la
Chambre syndicale, Fromont, membre du jury
ouvrier, Bussienne, président du comilé de
patronage, etc., M. Roujon a rappelé les services
rendus par la Chambre syndicale des tapissiers;
il a fait également l'éloge de M. Louvrier de
Lajolais, membre du comité et directeur de
l'École des arts décoratifs, et il a ajouté :

« C'en est fait, désormais, des vaines distinc-
tions entre les beaux-arts et les arts décoratifs
ou industriels. Quiconque poursuit, dans quelque
domaine que ce soit, la réalisation du beau, fait
de l'art et mérite le titre d'artiste. Devenez donc
des artistes véritables. Vous aurez ainsi bien
mérité de votre glorieux aïeul, Jean Poquelin de
Molière, qui n'est pas seulement le patron des
tapissiers et des poètes, mais aussi celui de tous
les braves gens. »

La grande médaille d'honneur offerte par le
Conseil d'administration des Chambres syndi-
cales a été décernée à M. Paul Thébault, et le
prix du ministre de l'instruction publique à
M. Charles Kint.

-O-

Le château de Fougères. — La ville de '
Fougères vient de se rendre acquéreur, moyen-
nant 80,000 francs, du château historique de cette
ville, qui appartenait aux héritiers du général
baron de Pommereul. Celui-ci l'avait reçu en don
de l'empereur Napoléon Ier. L'Etat a offert à la
ville une subvention de 40,000 francs, pour cette
acquisition.

Le château historique de Fougères, qui est en
bon état de conservation, date de 1173; il a été
continué au treizième siècle et reconstruit en
partie au quinzième. L'Etat a, parait-il, l'intention
de le restaurer.

-O-

Le célèbre peintre anglais M. George-
Louis du Maurier, qui, depuis longtemps,
avait perdu l'usage d'un de ses yeux, vient d'être
atteint d'une cécité complète.

Ses illustrations de nombreux volumes, des
Ballades de Thackeray, par exemple, ses contri-
butions au Cornhill et au Harsper's Magasine,
surtout ses fins et humoristiques dessins, publiés
chaque semaine, depuis des années, par le
Punch, ont fait de M. du Maurier, ancien élève
de Gleyre et petit-fils d'émigrés français, un
des illustrateurs les plus populaires de l'Angle-
terre. Il n'a que cinquante-sept ans et sa cécité,
si elle est, incurable, inspirera aux artistes en
général, et aux lecteurs du Punch, en particulier,
de véritables regrets.
 
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