BULLETIN DE L'ART POUR TOUS
N° 80
la cella? J'essayerai tout à l'heure de répondre j
à la première question. Pour ce qui est de la
seconde, elle a embarrassé plus d'un architecte.
Ceux d'entre eux qui ont revêtu l'extérieur de
la cella d'un ton uniforme, comme le rouge
sombre, ou qui, séduite par ces vastes espaces,
se sont laissés aller à les recouvrir de scènes
mythologiques, ont, semble-t-il, fait fausse rouie.
Il serait étrange que tant de couleur eût entiè-
rement disparu, qu'il n'en restât aucun vestige
dans les joints; et si ces murs portaient des
tableaux, si l'on admirait jadis, autour du Par-
Ihénon, d'immenses fresques rappelant l'his-
toire ou les légendes d'Athènes, comment ne
pas s'étonner qu'aucun texte n'en parle, que
Pausanias, qui cite et même décrit les peintures
de la Pinacothèque, n'y fasse pas la moindre
allusion? S'il les passe sous silence, c'est qu'elles
n'existaient pas, et, de fait, on aurait quelque
peine à comprendre que des œuvres aussi déli-
cates eussent occupé de pareils emplacements,
exposés à toutes les injures de l'air, sous un
ciel beaucoup moins clément que celui de
l'Egypte et que la pluie obscurcit plus souvent
qu'on ne le croit.
Ce qu'il est permis de penser, c'est que, là
où la couleur était absente, on faisait subir au
marbre un traitement spécial, qui avait pour
objet tout ensemble de le protéger contre les
intempéries et d'en adoucir l'éclat. Peut-être le
passait-on à l'encaustique : l'encaustique des
murailles était d'un fréquent usage chez les
anciens; Vitruve et Pline en donnent chacun la
recette. C'était, d'ailleurs, à l'encaustique qu'é-
taient coloriés triglyphes et métopes. Mais, au
lieu de cire de couleur, on se serait servi de
cire blanche. Seuls, de la sorte, les membres
de l'édifice destinés à tirer l'œil ou à se détacher
sur le ciel auraient été peints; le reste, d'une
tonalité uniforme, se serait contenté de quelques
rappels placés avec art. Il est, du reste, essentiel
de tenir compte de la différence des époques :
à rencontre de l'architecture et de la sculpture
égyptiennes, qui deviennent, avec le temps, de
plus en plus polychromes, l'architecture des
Grecs semble de moins en moins avoir fait appel
à la couleur. Les monuments construits sous
Périclès étaient certainement plus sobres de
tons que ceux du siècle précédent; on peut s'en
convaincre par les nombreux fragments poly-
chromes trouvés dans les dernières fouilles de
l'Acropole, et qui faisaient presque tous partie
de temples élevés par Pisistrate ou par ses fils.
Nier la polychromie dans l'architecture
grecque, c'est, de toute façon, nier l'évidence.
Tandis que nous n'avons, pour égayer nos
façades, que les jeux de lumière et d'ombre
produits par des saillies plus ou moins savantes,
les Grecs avaient la couleur, à l'aide de laquelle
ils arrivaient à des effets d'une bien autre
valeur, et, comme ils possédaient aussi, au plus
haut degré, l'art des saillies heureuses, il en
résultait pour leur architecture une variété de
ressources que la nôtre ne connaît point.
La couleur jouait de même un rôle important
dans leur sculpture. Leurs vieilles statues de
bois, ces antiques idoles qu'on voit souvent
reproduites sur les vases peints, au ve et au
ivc siècle, — preuve curieuse de la piété dont
on les entourait encore à une époque où, depuis
longtemps, on sculptait le marbre et la pierre, —
étaient enduites de vermillon et, par endroits,
dorées ; la couleur et l'or, en les parant, les
préservaient de l'humidité et de la pourriture.
On a découvert à Athènes, sur l'Acropole, une
riche série de sculptures en tuf, qui décoraient
un monument bâti en tuf également, et qui sont
entièrement peintes. Ces sculptures, qu'on rap-
porte à la fin du vir3 siècle ou à la première
moitié du siècle suivant, représentent des épi-
sodes de la légende d'Hercule : héros et monstres
y sont revêtus de tons vifs, parmi lesquels il faut
citer au premier rang le rouge et le bleu ; mais
on y trouve aussi le jaune, un brun d'une nuance
indéterminée, le noir et le blanc. C'est à cette
collection qu'appartient une bizarre tête virile
(fig. 168), dont la polychromie est aujourd'hui |
très peu visible, mais où l'on distinguait net-
tement, au moment de la découverte, des chairs
rouges, une barbe et des cheveux bleus, des
sourcils noirs, des yeux dont l'iris était peint en
vert, — peut-être une altération de quelque
bleu, — et le globe en jaune pâle. Celte tête,
Fig. 108.
devenue populaire sous le nom de Barbe-bleue,
montre à quel point l'enluminure de ces vieilles
sculptures était peu d'accord avec la réalité. Un
groupe, très mutilé, contenait des chevaux bleus ;
ùn autre se compose d'un taureau bleu, à la
queue rouge, terrassé par deux lions dont la
crinière rouge brun contraste avec le rouge pâle
de leur corps. Cela rappelle les conventions de
la peinture égyptienne et, plus encore peut-être,
celles de la sculpture assyrienne, dans laquelle
le rouge et le bleu occupaient la place qu'on
sait. Est-ce une raison pour faire intervenir
l'influence de l'Egypte ou celle de l'Assyrie?
L'hypothèse, en soi, n'aurait rien d'inadmissible ;
mais remarquez que ce bleu, ce rouge, dont
abusaient les anciens sculpteurs grecs, étaient
les tons qui convenaient le mieux aux effets
décoratifs qu'ils cherchaient à produire ; peut-
être, à cause de cela, est-il plus naturel d'en
rattacher l'emploi à d'antiques traditions qu'une
esthétique commune aurait fait prévaloir, pen-
dant des siècles, dans l'Orient tout entier.
(A suivre.) Paul Girard.
Légion d'Honneur
Par décrets divers ont été promus ou nommés
dans l'ordre de la Légion d'honneur :
Au grade d'officier :
MM. Bernier (Camille-Félix), peintre ;
Rodin (Auguste), statuaire.
Au grade de chevalier :
MM. Appian (Adolphe), peintre ;
Bonnafé (Edmond), critique d'art;
Boudin (Eugène), peintre;
Carriès (Joseph), statuaire;
Girardot (Jules), peintre suisse;
Grimelund (Johannès), peintre norvé-
gien ;
Huillard (Charles), architecte honoraire
de la Ville de Paris;
Maurou (Paul), graveur-lithographe;
Moreau de Tours (Georges), peintre;
Mosler (Henry), peintre américain;
Rigault (Napoléon-Eugène), architecte
des bâtiments civils;
Boger Marx, inspecteur principal des
musées;
Boybet (Ferdinand), peintre.
Beaux-Arts
Musée du Louvre. — M. Courajod, conser-
vateur-adjoint des musées nationaux, venu à Di-
jon pour y faire, à l'occasion du Salon des Amis
des arts, une série de conférences sur la sculp-
ture bourguignonne, s'est rendu acquéreur d'une
vierge gothique, ornant la façade d'une maison
de la rue Porte-aux-Lions. Cette acquisition est
faite au nom des musées nationaux et, avant
peu, cet intéressant morceau de sculpture pren-
dra place dans les salles du Louvre.
Mme la marquise Arconato Visconti vient de
faire don au même musée d'une harpe de mé-
nestrel. Il n'est personne qui n'ait vu dans quel-
que vieille bible le roi David dansant devant
l'Arche en jouant de la harpe. La harpe dont on
vient d'enrichir le Louvre a, comme celle-là, une
caisse en bois, relativement moderne du reste,
et deux montants en ivoire aux courbures exqui-
sement souples, sculptés par un artiste du
xive siècle. C'est un instrument royal : les
couronnes et les lis héraldiques qui ornent les
angles ne laissent aucun doute à cet égard :
d'ailleurs, un prince seul aurait pu payer le ci-
seleur patient qui a creusé avec tant d'art ces
montants en triple gouttière et y a laissé cette
décoration charmante qui consiste en fleurs de
lis naturelles, s'épanouissant à l'extrémité des
tiges serpentines et séparées entre elles par les
lettres gothiques encore mystérieuses : A Y.
A l'angle des montants sont sculptés, avec une
délicatesse infinie, de petites scènes du Nouveau
Testament: le Massacre des innocents, la Nati-
vité : cettedernière est surmontée de l'inscription
de forme flamande : Au Bethlean.
—q—
Le département des estampes, à la
Bibliothèque nationale, renferme les plus riches
collections qui existent. Ces richesses, assez
généralement ignorées, ne tarderont pas à être
mises d'une manière plus pratique à la portée
des visiteurs, grâce à la confection d'un cata-
logue général, qui sera achevé dans six ou sept
mois.
Ce catalogue, dit le Temps, n'aura pas le ca-
ractère d'un inventaire définitif, accompagné,
comme il conviendrait, de gloses savantes, et
bien digne, assurément, d'un tel trésor. Une
œuvre de ce genre est, il est vrai, commencée
depuis longtemps. Elle se compose déjà d'un
certain nombre de catalogues rédigés pour les
collections particulières acquises par le dépar-
tement, comme les collections Hennin, Mariette,
Armand, Lallemant de Betz, Martellange. Men-
tionnons aussi le catalogue des portraits au
crayon des xvie et xvne siècles et celui des
pièces dessinées ou gravées relatives à l'his-
toire de France. Le catalogue des portraits
français et étrangers qu'a entrepris M. Duples-
sis, le conservateur du département, comprend
déjà cinq volumes; il ne saurait toutefois toucher
à sa fin avant une dizaine d'années.
On comprend que, poursuivie sur de pareilles
bases, la confection d'un catalogue général au-
rait exigé de longues années.
Le catalogue que nous annonçons est une
œuvre sommaire due à l'initiative d'un bibliothé-
caire du département qui, remarquant l'embarras
des écrivains et des artistes en quête de docu-
ments, a voulu y mettre un terme dans la me-
sure du possible. Les amateurs et les collection-
neurs lui sauront gré de leur faciliter leurs études
et de leur ouvrir même la voie des découvertes.
Ajoutons que certaines parties de ce travail sont
très poussées, comme celles, par exemple, qui
concernent les graveurs du xvme siècle, tou-
jours très demandés par les visiteurs.
-O-
Peintures murales de Savigny. — Une
nouvelle découverte archéologique intéressante
N° 80
la cella? J'essayerai tout à l'heure de répondre j
à la première question. Pour ce qui est de la
seconde, elle a embarrassé plus d'un architecte.
Ceux d'entre eux qui ont revêtu l'extérieur de
la cella d'un ton uniforme, comme le rouge
sombre, ou qui, séduite par ces vastes espaces,
se sont laissés aller à les recouvrir de scènes
mythologiques, ont, semble-t-il, fait fausse rouie.
Il serait étrange que tant de couleur eût entiè-
rement disparu, qu'il n'en restât aucun vestige
dans les joints; et si ces murs portaient des
tableaux, si l'on admirait jadis, autour du Par-
Ihénon, d'immenses fresques rappelant l'his-
toire ou les légendes d'Athènes, comment ne
pas s'étonner qu'aucun texte n'en parle, que
Pausanias, qui cite et même décrit les peintures
de la Pinacothèque, n'y fasse pas la moindre
allusion? S'il les passe sous silence, c'est qu'elles
n'existaient pas, et, de fait, on aurait quelque
peine à comprendre que des œuvres aussi déli-
cates eussent occupé de pareils emplacements,
exposés à toutes les injures de l'air, sous un
ciel beaucoup moins clément que celui de
l'Egypte et que la pluie obscurcit plus souvent
qu'on ne le croit.
Ce qu'il est permis de penser, c'est que, là
où la couleur était absente, on faisait subir au
marbre un traitement spécial, qui avait pour
objet tout ensemble de le protéger contre les
intempéries et d'en adoucir l'éclat. Peut-être le
passait-on à l'encaustique : l'encaustique des
murailles était d'un fréquent usage chez les
anciens; Vitruve et Pline en donnent chacun la
recette. C'était, d'ailleurs, à l'encaustique qu'é-
taient coloriés triglyphes et métopes. Mais, au
lieu de cire de couleur, on se serait servi de
cire blanche. Seuls, de la sorte, les membres
de l'édifice destinés à tirer l'œil ou à se détacher
sur le ciel auraient été peints; le reste, d'une
tonalité uniforme, se serait contenté de quelques
rappels placés avec art. Il est, du reste, essentiel
de tenir compte de la différence des époques :
à rencontre de l'architecture et de la sculpture
égyptiennes, qui deviennent, avec le temps, de
plus en plus polychromes, l'architecture des
Grecs semble de moins en moins avoir fait appel
à la couleur. Les monuments construits sous
Périclès étaient certainement plus sobres de
tons que ceux du siècle précédent; on peut s'en
convaincre par les nombreux fragments poly-
chromes trouvés dans les dernières fouilles de
l'Acropole, et qui faisaient presque tous partie
de temples élevés par Pisistrate ou par ses fils.
Nier la polychromie dans l'architecture
grecque, c'est, de toute façon, nier l'évidence.
Tandis que nous n'avons, pour égayer nos
façades, que les jeux de lumière et d'ombre
produits par des saillies plus ou moins savantes,
les Grecs avaient la couleur, à l'aide de laquelle
ils arrivaient à des effets d'une bien autre
valeur, et, comme ils possédaient aussi, au plus
haut degré, l'art des saillies heureuses, il en
résultait pour leur architecture une variété de
ressources que la nôtre ne connaît point.
La couleur jouait de même un rôle important
dans leur sculpture. Leurs vieilles statues de
bois, ces antiques idoles qu'on voit souvent
reproduites sur les vases peints, au ve et au
ivc siècle, — preuve curieuse de la piété dont
on les entourait encore à une époque où, depuis
longtemps, on sculptait le marbre et la pierre, —
étaient enduites de vermillon et, par endroits,
dorées ; la couleur et l'or, en les parant, les
préservaient de l'humidité et de la pourriture.
On a découvert à Athènes, sur l'Acropole, une
riche série de sculptures en tuf, qui décoraient
un monument bâti en tuf également, et qui sont
entièrement peintes. Ces sculptures, qu'on rap-
porte à la fin du vir3 siècle ou à la première
moitié du siècle suivant, représentent des épi-
sodes de la légende d'Hercule : héros et monstres
y sont revêtus de tons vifs, parmi lesquels il faut
citer au premier rang le rouge et le bleu ; mais
on y trouve aussi le jaune, un brun d'une nuance
indéterminée, le noir et le blanc. C'est à cette
collection qu'appartient une bizarre tête virile
(fig. 168), dont la polychromie est aujourd'hui |
très peu visible, mais où l'on distinguait net-
tement, au moment de la découverte, des chairs
rouges, une barbe et des cheveux bleus, des
sourcils noirs, des yeux dont l'iris était peint en
vert, — peut-être une altération de quelque
bleu, — et le globe en jaune pâle. Celte tête,
Fig. 108.
devenue populaire sous le nom de Barbe-bleue,
montre à quel point l'enluminure de ces vieilles
sculptures était peu d'accord avec la réalité. Un
groupe, très mutilé, contenait des chevaux bleus ;
ùn autre se compose d'un taureau bleu, à la
queue rouge, terrassé par deux lions dont la
crinière rouge brun contraste avec le rouge pâle
de leur corps. Cela rappelle les conventions de
la peinture égyptienne et, plus encore peut-être,
celles de la sculpture assyrienne, dans laquelle
le rouge et le bleu occupaient la place qu'on
sait. Est-ce une raison pour faire intervenir
l'influence de l'Egypte ou celle de l'Assyrie?
L'hypothèse, en soi, n'aurait rien d'inadmissible ;
mais remarquez que ce bleu, ce rouge, dont
abusaient les anciens sculpteurs grecs, étaient
les tons qui convenaient le mieux aux effets
décoratifs qu'ils cherchaient à produire ; peut-
être, à cause de cela, est-il plus naturel d'en
rattacher l'emploi à d'antiques traditions qu'une
esthétique commune aurait fait prévaloir, pen-
dant des siècles, dans l'Orient tout entier.
(A suivre.) Paul Girard.
Légion d'Honneur
Par décrets divers ont été promus ou nommés
dans l'ordre de la Légion d'honneur :
Au grade d'officier :
MM. Bernier (Camille-Félix), peintre ;
Rodin (Auguste), statuaire.
Au grade de chevalier :
MM. Appian (Adolphe), peintre ;
Bonnafé (Edmond), critique d'art;
Boudin (Eugène), peintre;
Carriès (Joseph), statuaire;
Girardot (Jules), peintre suisse;
Grimelund (Johannès), peintre norvé-
gien ;
Huillard (Charles), architecte honoraire
de la Ville de Paris;
Maurou (Paul), graveur-lithographe;
Moreau de Tours (Georges), peintre;
Mosler (Henry), peintre américain;
Rigault (Napoléon-Eugène), architecte
des bâtiments civils;
Boger Marx, inspecteur principal des
musées;
Boybet (Ferdinand), peintre.
Beaux-Arts
Musée du Louvre. — M. Courajod, conser-
vateur-adjoint des musées nationaux, venu à Di-
jon pour y faire, à l'occasion du Salon des Amis
des arts, une série de conférences sur la sculp-
ture bourguignonne, s'est rendu acquéreur d'une
vierge gothique, ornant la façade d'une maison
de la rue Porte-aux-Lions. Cette acquisition est
faite au nom des musées nationaux et, avant
peu, cet intéressant morceau de sculpture pren-
dra place dans les salles du Louvre.
Mme la marquise Arconato Visconti vient de
faire don au même musée d'une harpe de mé-
nestrel. Il n'est personne qui n'ait vu dans quel-
que vieille bible le roi David dansant devant
l'Arche en jouant de la harpe. La harpe dont on
vient d'enrichir le Louvre a, comme celle-là, une
caisse en bois, relativement moderne du reste,
et deux montants en ivoire aux courbures exqui-
sement souples, sculptés par un artiste du
xive siècle. C'est un instrument royal : les
couronnes et les lis héraldiques qui ornent les
angles ne laissent aucun doute à cet égard :
d'ailleurs, un prince seul aurait pu payer le ci-
seleur patient qui a creusé avec tant d'art ces
montants en triple gouttière et y a laissé cette
décoration charmante qui consiste en fleurs de
lis naturelles, s'épanouissant à l'extrémité des
tiges serpentines et séparées entre elles par les
lettres gothiques encore mystérieuses : A Y.
A l'angle des montants sont sculptés, avec une
délicatesse infinie, de petites scènes du Nouveau
Testament: le Massacre des innocents, la Nati-
vité : cettedernière est surmontée de l'inscription
de forme flamande : Au Bethlean.
—q—
Le département des estampes, à la
Bibliothèque nationale, renferme les plus riches
collections qui existent. Ces richesses, assez
généralement ignorées, ne tarderont pas à être
mises d'une manière plus pratique à la portée
des visiteurs, grâce à la confection d'un cata-
logue général, qui sera achevé dans six ou sept
mois.
Ce catalogue, dit le Temps, n'aura pas le ca-
ractère d'un inventaire définitif, accompagné,
comme il conviendrait, de gloses savantes, et
bien digne, assurément, d'un tel trésor. Une
œuvre de ce genre est, il est vrai, commencée
depuis longtemps. Elle se compose déjà d'un
certain nombre de catalogues rédigés pour les
collections particulières acquises par le dépar-
tement, comme les collections Hennin, Mariette,
Armand, Lallemant de Betz, Martellange. Men-
tionnons aussi le catalogue des portraits au
crayon des xvie et xvne siècles et celui des
pièces dessinées ou gravées relatives à l'his-
toire de France. Le catalogue des portraits
français et étrangers qu'a entrepris M. Duples-
sis, le conservateur du département, comprend
déjà cinq volumes; il ne saurait toutefois toucher
à sa fin avant une dizaine d'années.
On comprend que, poursuivie sur de pareilles
bases, la confection d'un catalogue général au-
rait exigé de longues années.
Le catalogue que nous annonçons est une
œuvre sommaire due à l'initiative d'un bibliothé-
caire du département qui, remarquant l'embarras
des écrivains et des artistes en quête de docu-
ments, a voulu y mettre un terme dans la me-
sure du possible. Les amateurs et les collection-
neurs lui sauront gré de leur faciliter leurs études
et de leur ouvrir même la voie des découvertes.
Ajoutons que certaines parties de ce travail sont
très poussées, comme celles, par exemple, qui
concernent les graveurs du xvme siècle, tou-
jours très demandés par les visiteurs.
-O-
Peintures murales de Savigny. — Une
nouvelle découverte archéologique intéressante