Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

Bulletin de l' art pour tous — 1895

DOI Heft:
No 110 (Février 1895)
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.19283#0005
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
pvçr&e'itwr

L'ART POUR TOUS

ENCYCLOPEDIE DE £ 'ARTINDUSTRIEL ET DECORA TSE
•paravssaiVt toxis les "m,ot.s

Emile Reiber

Directeur - Fondateur

1861-64 o 1886-90

C. Sauvageot i P. Gélis-Didot

Directeur I Directeur

i865-85 ) i8gi-g5


annuel : 24-^fr.

34e Année

Librairies-Imprimeries réunies

An.cie.nn.0 jHcxisou .Moral
PARIS
2, rue Mignon, 2


Février 1895

BULLETIN DE FÉVRIER 1895

Une Œuvre nationale

Je ne puis sans émotion me rappeler ces
dimanches de l'été et de l'automne derniers que
nous consacrions, mon ami Gustave Boucher
et moi, à de longues promenades à travers les
allées feuillues ou dénudées du Bois de Boulogne,
donnant libre essor au rêve que nous pensions
alors irréalisable du réveil de la province par le
retour à tout ce qui fit jadis son charme et sa
grandeur. Boucher venait de fonder à Niort la
Société du Costume poitevin. Son ambition était
d'étendre dans toute la France l'œuvre commen-
cée au cœur du vieux Poitou, et il me priait de
l'assister dans celte entreprise dont les difficul-
tés nous apparaissaient d'ailleurs presque insur-
montables.

C'est qu'il ne s'agissait pas dans notre pensée
d'ajouter une Société d'érudition à celles qui
existent déjà et ont rendu, telles la Société des
Parlers de France et la Société des Traditions
populaires, des services qu'on ne pourrait, sans
ingratitude, oublier. Nous rêvions de faire une
société d'action, groupant tous les efforts et
toutes les initiatives en vue d'un but précis :
le respect de nos traditions nationales, le réveil
ou l'encouragement des industries populaires
disparues ou vivant encore dans une lutte pé-
nible contre des conditions sociales modifiées,
et surtout contre l'indifférence de ce siècle qui
se hâte vers sa fin.

Celte œuvre m'attirait d'autant plus que, si j'ai
toujours considéré la centralisation comme le fac-
teur principal de la grandeur de ce pays, en tant
qu'elle était nécessaire à ce besoin d'unité
nationale dont nos grands hommes d'Èlal ont
été, dans le passé, l'expression vivante, je dé-
plore la loi qui veut que chaque effort triom-
phant fasse une victime, et je crois qu'il est
temps de rendre à la province, cette grande vic-
time de notre histoire, la conscience d'elle-
même et la vie.

File s y prête d'ailleurs avec une ténacité tou-
chante ; nombreuses sont les sociétés qui se sont
iormées pour l'étude du passé provincial dans
ses manifestations diverses, et l'on n'admire
pas comme il convient l'effort qui, tous les ans,
a la Sorbonne, fournit, en de courts et érudils
mémoires, des éléments indispensables aux his-
toriens futurs. Ils sont nombreux aussi ceux qui
pensent que la centralisation ne devait pas aller
peut-être jusqu'à l'oubli de nos traditions, de
nos mœurs locales, de nos coutumes, de nos
costumes, jusqu'à cette lamentable uniformité
faite de beaucoup de respect humain qui veut
que, vivant dans des meubles pareils, vêtus de
costumes sortant des mêmes rayons, esquissant

des gestes identiques, nous donnions le spec-
tacle d'une race à coup sûr unie, mais singulière-
ment peu pittoresque.

Une réaction est-elle possible ? Nous l'avons
pensé, Boucheret moi, etjusqu'à présentlesuccès
nous a donné raison. Définitivement constituée,
depuis trois mois, la Sociétéd'Ethnographie natio-
nale et cTArt populaire a déjà recueilli des adhé-
sions précieuses et, tout d'abord, l'adhésion de
l'État. Nous l'avons sollicitée, non point certes
dans la pensée de subordonner à l'État les
droits de l'initiative privée, mais parce que nous
pensons que toutes les œuvres dont ce pays
s'enorgueillit sont nées de l'étroite union de
l'initiative privée et des pouvoirs publics. L'État
nous a donné son concours le plus large. Il nous
a enlevé une de nos premières, une de nos prin-
cipales préoccupations en mettant à notre dis-
position, dans le Palais des Champs-Élysées, un
local pour nos bureaux. Ce m'est un devoir très
doux que d'adresser ici à MM. Xavier Charmes
et Henry Roujon l'expression de notre très vive
gratitude.

Nous avons fait appel à ceux dont nous pen-
sions que le concours s'imposait : M. André
Theuriet, notre président, celui qui, en des pages
durables, a si bien peint la vie provinciale dans
le cadre mystérieux et troublant des forêts,
MM. Bonnat et Puvis de Chavannes, qui se
dressent au-dessus de tous leurs confrères
comme les plus puissants représentants de l'art
français, MM. Jean Aicard, Arsène Alexandre,
Bencdile, Bigard-Fabre, Charles Bordes, Bour-
gault-Ducoudray, Armand Dayot, Gaston Des-
champs, Paul Deschanel, Guillaume Dubufe,
Georges Foucart, de Fourcaud, Gaidoz, Garran
de Balzan, Èdouard Garnier, Gelis-Didot,
Octave Grousset, Dr Hamy, Gabriel Hanotaux,
qui est là, non comme le ministre des Affaires
étrangères delà République, mais comme l'écri-
vain de l'admirable tableau de l'ancienne France
quiouvresonIIistoiredeRichelieu,LouisHémon.
Vincentd'Indy, Lafcneslrc, Landrin, de Montai-
glon, Monprofit, Gaston Paris, président de la
Société des Parlers de France, Plantadis, Anlo-
nin Proust, Félix Régamey, Roger Ballu, Paul
Sébillot, secrétaire général de la Société des
Traditions populaires, Charles Yriarte, tous ces
serviteurs dévoués de la pensée française ont
répondu à notre appel, séduits par un pro-
gramme qui se résume ainsi :

« Répandre le goût des études traditionnelles
françaises, réagir dans la mesure du possible
contre l'unification chaque jour plus complète
des mœurs et des modes, mettre en relief les
industries d'art propres à chaque province, les
légendes, les chants et les littératures popu-
laires... Faire respecter les mille objets de la
vie locale ayant un caractère d'originalité, faire
connaître par des expositions, des représenta-
tions, des auditions et des conférences, le parler,
la musique, les danses de chaque province... »
Parmi les adhérents, je citerai MM. vVIphonse
Daudet, Jean Richepin, Massenet, Èmile Pou-
villon, Louis Gallet, Mme Henry Gréville, Frédé-

ric Mistral. Tous nous aideront dans la propa-
gande que nous voulons faire auprès des Socié-
tés savantes et de Beaux-Arts de Paris et des
départements, auprès des représentants élus
de la nation, de la presse qui déjà nous a donné
un si puissant concours, de tous ceux enfin qui
voudront, avec nous, faire cette œuvre nécessaire
et qui vient bien à son heure. L'artiste, en effet,
sent le besoin de rajeunir son inspiration aux
sources les plus profondes de notre tradition
nationale. Le penseur croit que c'est là que
nous trouverons les éléments d'une rénovation
nécessaire et qu'en faisant revivre notre pays
dans celte merveilleuse complexité de mœurs,
de littérature et d'art qui n'enlève rien à l'unité
de ses aspirations et de son rôle dans le monde,
nous aurons rendu plus vivante encore cette
réalité sacrée qui est la patrie française.

A. Barthélémy.

Concours

Union centrale des Arts décoratifs

CONCOURS

EN VUE DE L'EXPOSITION DE 1900

L'Union centrale des Arts décoratifs a décidé
que :

« La plus grande partie de ses ressources bud-
gétaires, de 1895 à 1900, sera affectée à la pro-
duction d'objets d'art industriel, destinés à figurer
à la prochaine Exposition universelle de Paris,
sous les noms de leurs auteurs et sous la ru-
brique générale de l'Union centrale des Arts

décoratifs. »

Elle a pensé qu'elle serait fidèle de cette ma-
nière à sa mission de développer les applications
de l'art à l'industrie, d'encourager ainsi l'une des
branches les plus brillantes et les plus fécondes
du travail national et de signaler à l'attention de
tous les noms des artistes de l'Art décoratif qui,
en vertu du principe proclamé de l'unité de l'art,
méritent d'être compris avec les artistes des
Beaux-Arts dans le même sentiment public d'ad-
miration qu'inspire toute manifestation du génie,
du talent et de l'imagination.

L'Union centrale des Arts décoratifs a voulu
aussi honorer l'Exposition de 1900, et s'y faire
honneur à elle-même.

Elle convie donc tous les architectes et les ar-
tistes décorateurs à prendre part au concours
spécial qu'elle institue pour la décoration du
cabinet d'un amateur d'objets d'art mo-
derne, suivant le programme ci-après.

La lecture de ce programme et celle des do-
cuments qui l'accompagnent sont de nature à
montrer que l'Union centrale des Arts décoratifs

BULLETIN DE L'ART POUR TOUS. — N° H0
 
Annotationen