DOI issue:
[Nr. 1-2]
DOI article:Séjourné, Paul: Deux miniatures de l'evangéliaire d'Egmond
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.19839#0058
II eüt été intéressant de voir comment le diacre S. Adalbert portait 1’étole;
malheureusement le saint ici n’en a pas, non plus que de manipule.
La dalmatique est couverte en grande partie par une ample chasuble, qui descend
jusqu’aux talons par derrière, mais dont le devant semble déja raccourci. Le tissu tout
uni est parsemé de perles disposées en triangls, tout a fait comme la chape de la comtesse,
et le pallium de 1’autel; voila encore une mode trés commune dans ce temps, et qui
s’est conservée dans le pays jusqu’a la fin du XIIe siècle. *) C’est aussi un point de
contact nouveau entre le costume liturgique et le costume civil. La chasuble, comme la
chape de la comtesse et le bliaud du comte, est bordée de rangées de perles. La chasuble
et la chape sont taillées de la même fa<;on: la différence c’est que la chasuble est cousue
par devant, et largement échancrée par
le haut, en forme de cercle ou d’hexagone,
pour passer la tête. C’est si vrai que les
deux bordures trés ornées de la pièce
d’étoffe, après avoir entouré le capuchon
et le cou, se rapprochent sur la poitrine
mais sans se superposer, comme on peut
le voir sur 1’image du Seigneur glorieux,
qui occupe le sommet de la seconde
miniature. 3) C’est ce détail de facture
qui a donné naissance a la soi-disant
mais, par contre, on voit trés bien que
la chasuble forme par derrière comme
un haut collet, soutenus par quelque
chose qui le fait tenir tout droit contre
Fig. 3. - Sceau de Godefried, évêque d’Utrecht. la nulIue: ceci est une transformation
(1156). du capuchon des anciennes chasubles.
On a découvert tout dernièrement
une autre miniature de la région, dans un sacramentaire d’Utrecht des dernières années
du Xe siècle; elle représente un saint disant la messe, et offrant per modum unius le calice
et 1’hostie déposée dans une patène gemmée placée sur le calice: la figure du prêtre y est
assurément d’une exécution plus grossière, avec ses grands yeux a fleur de tête dans le 1 2
1) On la trouve déji sur le manteau des Evangclistcs. L’Ordinaire de St. Martin d’Utrecht de
1200 mentionne une »dalmatica cum margaritis" pour les grandes fêtes.
2) Dans un Sacramentaire de Fulda de 975, sur la miniature représentant le martyre de
St. Boniface a Dokkum, les deux bordures sont reunies par un point de saillant; dans le dessin
voisin: 1'apostolat de saint Boniface, la croix de sa chasuble est marquée par une bordurc en clair,
tout comme dans la peinture du Sacramentaire d’Utrecht, dont il va être question ci-après. Sacramentarium
Fuldense, édit. Richter, tabel 27.
croix de la chasuble. L’amict paré ne
parait sur aucune de ces deux figures;
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malheureusement le saint ici n’en a pas, non plus que de manipule.
La dalmatique est couverte en grande partie par une ample chasuble, qui descend
jusqu’aux talons par derrière, mais dont le devant semble déja raccourci. Le tissu tout
uni est parsemé de perles disposées en triangls, tout a fait comme la chape de la comtesse,
et le pallium de 1’autel; voila encore une mode trés commune dans ce temps, et qui
s’est conservée dans le pays jusqu’a la fin du XIIe siècle. *) C’est aussi un point de
contact nouveau entre le costume liturgique et le costume civil. La chasuble, comme la
chape de la comtesse et le bliaud du comte, est bordée de rangées de perles. La chasuble
et la chape sont taillées de la même fa<;on: la différence c’est que la chasuble est cousue
par devant, et largement échancrée par
le haut, en forme de cercle ou d’hexagone,
pour passer la tête. C’est si vrai que les
deux bordures trés ornées de la pièce
d’étoffe, après avoir entouré le capuchon
et le cou, se rapprochent sur la poitrine
mais sans se superposer, comme on peut
le voir sur 1’image du Seigneur glorieux,
qui occupe le sommet de la seconde
miniature. 3) C’est ce détail de facture
qui a donné naissance a la soi-disant
mais, par contre, on voit trés bien que
la chasuble forme par derrière comme
un haut collet, soutenus par quelque
chose qui le fait tenir tout droit contre
Fig. 3. - Sceau de Godefried, évêque d’Utrecht. la nulIue: ceci est une transformation
(1156). du capuchon des anciennes chasubles.
On a découvert tout dernièrement
une autre miniature de la région, dans un sacramentaire d’Utrecht des dernières années
du Xe siècle; elle représente un saint disant la messe, et offrant per modum unius le calice
et 1’hostie déposée dans une patène gemmée placée sur le calice: la figure du prêtre y est
assurément d’une exécution plus grossière, avec ses grands yeux a fleur de tête dans le 1 2
1) On la trouve déji sur le manteau des Evangclistcs. L’Ordinaire de St. Martin d’Utrecht de
1200 mentionne une »dalmatica cum margaritis" pour les grandes fêtes.
2) Dans un Sacramentaire de Fulda de 975, sur la miniature représentant le martyre de
St. Boniface a Dokkum, les deux bordures sont reunies par un point de saillant; dans le dessin
voisin: 1'apostolat de saint Boniface, la croix de sa chasuble est marquée par une bordurc en clair,
tout comme dans la peinture du Sacramentaire d’Utrecht, dont il va être question ci-après. Sacramentarium
Fuldense, édit. Richter, tabel 27.
croix de la chasuble. L’amict paré ne
parait sur aucune de ces deux figures;
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