DOI Heft:
[Nr. 1-2]
DOI Artikel:Séjourné, Paul: Deux miniatures de l'evangéliaire d'Egmond
DOI Seite / Zitierlink:https://doi.org/10.11588/diglit.19839#0059
style des miniatures alletnandes de 1’époque : notre saint Adalbert parait élégant, par contraste,
et nous rappelle la supériorité de 1’art francais au Xe siècle. Les vêtements du saint d Utrecht
sont bien moins harmonieusement drapés que dans les majestueuses figures d’Egmond.
Cependant les pièces du costume sacerdotal sont les mêmes: aube flottante retenue par
une dalmatique de couleur claire, recouverte elle-même par une ample chasuble a capuchon,
croix bordée de perles et omée
de franges. Le nom de saint
Radbod vient assez naturellement
a 1’esprit devant cette figure de
saint d’Utrecht du Xc siècle,
revêtu d’une dalmatique et d’une
chasuble; mais »le moment n’est
pas venu de chercher dans eet
accouplement un signe distinctif
de 1’épiscopat”'); beaucoup de
simples prêtres étaient ainsi repré-
sentés, voire même des diacres, car
la chasuble au temps d’Amalaire
et plus tard encore, avant d’être
supplantée par la chape, »pertinet
generaliter ad omnes clericos.”
Quant a la dalmatique, c’est
1’insigne du diacre. Aussi je
n’hésite pas un instant a voir
dans le saint d’Egmond le diacre
saint Adalbert.
C’est bien ainsi que devait
le représenter un contemporain
de 1’hagiographe Ruopert. Quoi
qu’il en soit, en efïet, des appel-
lations »vir Dei,” »sanctissimus
vir,” qui seules paraissent dans
la biographie proprement dite de
notre Saint, et peuvent fort bien,
comme dans les sources anciennes, s’appliquer a un clerc, il est évident que les moines
du Xe siècle considèrent leur saint patron comme un diacre, »levita Christi." 2) Sur ce
point, le dessin qui nous occupe enlève toute hésitation. Le regardent-ils également comme 1 2
Fig. 4. — Miniature du Sacramentaire d’Utrecht.
Une messe en 1’an 1000.
1) Quicherat, o. c. p. 126.
2) A. SS. 1. c. p. 86 et 90.
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et nous rappelle la supériorité de 1’art francais au Xe siècle. Les vêtements du saint d Utrecht
sont bien moins harmonieusement drapés que dans les majestueuses figures d’Egmond.
Cependant les pièces du costume sacerdotal sont les mêmes: aube flottante retenue par
une dalmatique de couleur claire, recouverte elle-même par une ample chasuble a capuchon,
croix bordée de perles et omée
de franges. Le nom de saint
Radbod vient assez naturellement
a 1’esprit devant cette figure de
saint d’Utrecht du Xc siècle,
revêtu d’une dalmatique et d’une
chasuble; mais »le moment n’est
pas venu de chercher dans eet
accouplement un signe distinctif
de 1’épiscopat”'); beaucoup de
simples prêtres étaient ainsi repré-
sentés, voire même des diacres, car
la chasuble au temps d’Amalaire
et plus tard encore, avant d’être
supplantée par la chape, »pertinet
generaliter ad omnes clericos.”
Quant a la dalmatique, c’est
1’insigne du diacre. Aussi je
n’hésite pas un instant a voir
dans le saint d’Egmond le diacre
saint Adalbert.
C’est bien ainsi que devait
le représenter un contemporain
de 1’hagiographe Ruopert. Quoi
qu’il en soit, en efïet, des appel-
lations »vir Dei,” »sanctissimus
vir,” qui seules paraissent dans
la biographie proprement dite de
notre Saint, et peuvent fort bien,
comme dans les sources anciennes, s’appliquer a un clerc, il est évident que les moines
du Xe siècle considèrent leur saint patron comme un diacre, »levita Christi." 2) Sur ce
point, le dessin qui nous occupe enlève toute hésitation. Le regardent-ils également comme 1 2
Fig. 4. — Miniature du Sacramentaire d’Utrecht.
Une messe en 1’an 1000.
1) Quicherat, o. c. p. 126.
2) A. SS. 1. c. p. 86 et 90.
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