Gembloux et de Waulsort dotèrent ainsi leurs églises d’autels ornés de bas-reliefs en
argent;1) mais nulle part, dans le pays, on ne signale d’autel en or comme a Egmond.
Celui du Dóme d’Utrecht, bien que construit avec une grande recherche, était de matière
bien moins précieuse. 2)
Pourquoi faut-il que ce riche monument soit ici couvert d’un pallium! Mais la
mode était alors aux tentures: on en mettait sur les plus belles oeuvres d’art. Cela
prouve du moins que le comte ne dépensait pas son or pour attirer les regards des
hommes, mais pour témoigner son respect envers le mystère de 1’autel et sa piété envers
les Saints: obtulit sancto Adalberto. Cela prouve aussi que eet autel, déja doré, et recouvert
d'étoffes, n’avait pas de devant
d’autel émaillé ou doré, et que
le »rétable” d’Egmond était placé
sur eet autel et non devant.
D’ailleurs, comme je le
disais, le »pallium” ou antepen-
dium était a la mode, mode
déja ancienne, qui remontait a
S. Ludger et au-dela, mode
désormais universelle, comme le
prouvent plusieurs légendes et
de nombreuses miniatures du
moyen age. 3) La tenture est ici
rehaussée de pierredes et bordée
de larges franges. Elle estsuspen-
K -- //\\ K- due sous la table d’autel, et non
étendue sur 1’autel en guise de
nappe, comme on le faisait a
Utrecht et ailleurs aux Xlle et
XlIIe siècles. Elle est fixée en
quatre points, vraisemblablement
au sommet de quatre colonnes;
nous avons donc ici un de ces autels a huit colonnes si fréquents a cette époque.
ORNATUS ALTARIS STI MARTINI
A. Pallium.
B. Mappa.
C. Scrinium sci Wironis.
D. Aliud scrinium.
E. Scrinium Godefridi ep.
F. Duo libri lapidibua ornati.
G. Septem libri deaurati.
H. Dun) candelm super altare.
I. „ „in summitate altaris.
K. Septem candelae ante altare.
1) Reussens, Cours d’Archéologie, I, p. 422.
2) Oudste Cartular. Utrecht, édit. S. Muller p. 178. Cf. pl. IV, fig. A’. C’était un autel »triple”,
symbole de la Trinité: il était formé dun pilier creux renfermant des reliques, d’un second autel
cubique muni d’un sépulcre scellé, enfin d’un troisième autel recouvrant le tout, de ses colonnes ou
même d’un mur plein oü s’ouvraient deux fénestrelles latérales qui permettaient de voir et de toucher
les reliques placées de chaque cöté. Cf au tombeau de saint Ludger placé »subara maxima”, »ex pago
Egmundi, pervenit ad locum, ibique dum coram tumba S. Liudgeri a dextro cornu prostratus altaris.”
A. SS. 26 Mars. p. 657.
3) De Vooys, Middelnederl. legenden, p. 254, note 2.
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argent;1) mais nulle part, dans le pays, on ne signale d’autel en or comme a Egmond.
Celui du Dóme d’Utrecht, bien que construit avec une grande recherche, était de matière
bien moins précieuse. 2)
Pourquoi faut-il que ce riche monument soit ici couvert d’un pallium! Mais la
mode était alors aux tentures: on en mettait sur les plus belles oeuvres d’art. Cela
prouve du moins que le comte ne dépensait pas son or pour attirer les regards des
hommes, mais pour témoigner son respect envers le mystère de 1’autel et sa piété envers
les Saints: obtulit sancto Adalberto. Cela prouve aussi que eet autel, déja doré, et recouvert
d'étoffes, n’avait pas de devant
d’autel émaillé ou doré, et que
le »rétable” d’Egmond était placé
sur eet autel et non devant.
D’ailleurs, comme je le
disais, le »pallium” ou antepen-
dium était a la mode, mode
déja ancienne, qui remontait a
S. Ludger et au-dela, mode
désormais universelle, comme le
prouvent plusieurs légendes et
de nombreuses miniatures du
moyen age. 3) La tenture est ici
rehaussée de pierredes et bordée
de larges franges. Elle estsuspen-
K -- //\\ K- due sous la table d’autel, et non
étendue sur 1’autel en guise de
nappe, comme on le faisait a
Utrecht et ailleurs aux Xlle et
XlIIe siècles. Elle est fixée en
quatre points, vraisemblablement
au sommet de quatre colonnes;
nous avons donc ici un de ces autels a huit colonnes si fréquents a cette époque.
ORNATUS ALTARIS STI MARTINI
A. Pallium.
B. Mappa.
C. Scrinium sci Wironis.
D. Aliud scrinium.
E. Scrinium Godefridi ep.
F. Duo libri lapidibua ornati.
G. Septem libri deaurati.
H. Dun) candelm super altare.
I. „ „in summitate altaris.
K. Septem candelae ante altare.
1) Reussens, Cours d’Archéologie, I, p. 422.
2) Oudste Cartular. Utrecht, édit. S. Muller p. 178. Cf. pl. IV, fig. A’. C’était un autel »triple”,
symbole de la Trinité: il était formé dun pilier creux renfermant des reliques, d’un second autel
cubique muni d’un sépulcre scellé, enfin d’un troisième autel recouvrant le tout, de ses colonnes ou
même d’un mur plein oü s’ouvraient deux fénestrelles latérales qui permettaient de voir et de toucher
les reliques placées de chaque cöté. Cf au tombeau de saint Ludger placé »subara maxima”, »ex pago
Egmundi, pervenit ad locum, ibique dum coram tumba S. Liudgeri a dextro cornu prostratus altaris.”
A. SS. 26 Mars. p. 657.
3) De Vooys, Middelnederl. legenden, p. 254, note 2.
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