DOI Heft:
No 9 (1907)
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BULLETIN DES MUSEES ROYAUX
COUVRE-FIED EN DENTELLE DE BRUXELLES AUX FUSEAUX (FIN DU XVI" SIÈCLE).
rapide des différents objets que nous avons envoyés
là-bas.
L'un des plus importants, sans contredit, est
notre tapisserie dite c de Notre-Dame du Sablon s*.
Les sujets qu'eüe retrace ne devraient avoir, au
fond, rien à démêler avec la Toison d'or, puisque
les scènes s'en sont passées au xiv" siècle, bien
avant que cet ordre fût institué. Mais elle présente
un intérêt de circonstance, en ce que les acteurs
des diverses scènes y sont représentés sous les
traits des personnages que nous allons dire, vivant
au commencement du xvi" siècle, au moment où
la tapisserie fut exécutée.
Cette dernière a déjà fait l'objet de plusieurs
notices de la part notamment d'un de nos collabo-
rateurs les plus distingués, M. Joseph Destrée.
Nous croyons utile cependant de résumer ici ce
qu'il convient d'en retenir dans la circonstance
présente.
La légende rapporte qu'en l'année 1348, il exis-
tait, dans une église d'Anvers, une statue de la
Vierge qui s'appelait Notre-Dame à la Branche
(Onze Lieve Vrouw op Stocxken), dont le culte,
prospère d'abord, avait fini par être tout à fait
délaissé. Une femme, nommée Beatrix Soetkens,
était seule à venir prier devant elle. Touchée de sa
dévotion, la Vierge se manifesta un jouràBéatrix,
lui disant d'enlever son image de l'endroit où elle
se trouvait et de la transporter à Bruxelles, où
certainement on l'honorerait davantage. Béatrix
accepta la mission et l'accomplit courageusement,
soutenue d'ailleurs par l'action divine qui paralysa
tous ceux qui tentèrent de l'arrêter. Elle s'em-
barque et, miraculeusement transportée, débarque
à Bruxelles. Là, sur les bords de la Senne, le duc
de Brabant, Jean III et son fils Henri de Limbourg,
prévenus de son arrivée, viennent recevoir, des
mains de Béatrix, la précieuse image.
Aussitôt ils la chargent sur leurs épaules et, tra-
versant toute la ville, la transportent à la chapelle
du Sablon, qui servait d'oratoire aux arbalétriers
du Grand Serment.
Telles sont les scènes représentées sur notre
tapisserie. On voit à gauche l'arrivée de Béatrix à
Bruxelles au moment où, venant de quitter le
bateau qui l'amena, elle remet la statue entre les
mains du prince.
Un grand concours de personnes se développe
BULLETIN DES MUSEES ROYAUX
COUVRE-FIED EN DENTELLE DE BRUXELLES AUX FUSEAUX (FIN DU XVI" SIÈCLE).
rapide des différents objets que nous avons envoyés
là-bas.
L'un des plus importants, sans contredit, est
notre tapisserie dite c de Notre-Dame du Sablon s*.
Les sujets qu'eüe retrace ne devraient avoir, au
fond, rien à démêler avec la Toison d'or, puisque
les scènes s'en sont passées au xiv" siècle, bien
avant que cet ordre fût institué. Mais elle présente
un intérêt de circonstance, en ce que les acteurs
des diverses scènes y sont représentés sous les
traits des personnages que nous allons dire, vivant
au commencement du xvi" siècle, au moment où
la tapisserie fut exécutée.
Cette dernière a déjà fait l'objet de plusieurs
notices de la part notamment d'un de nos collabo-
rateurs les plus distingués, M. Joseph Destrée.
Nous croyons utile cependant de résumer ici ce
qu'il convient d'en retenir dans la circonstance
présente.
La légende rapporte qu'en l'année 1348, il exis-
tait, dans une église d'Anvers, une statue de la
Vierge qui s'appelait Notre-Dame à la Branche
(Onze Lieve Vrouw op Stocxken), dont le culte,
prospère d'abord, avait fini par être tout à fait
délaissé. Une femme, nommée Beatrix Soetkens,
était seule à venir prier devant elle. Touchée de sa
dévotion, la Vierge se manifesta un jouràBéatrix,
lui disant d'enlever son image de l'endroit où elle
se trouvait et de la transporter à Bruxelles, où
certainement on l'honorerait davantage. Béatrix
accepta la mission et l'accomplit courageusement,
soutenue d'ailleurs par l'action divine qui paralysa
tous ceux qui tentèrent de l'arrêter. Elle s'em-
barque et, miraculeusement transportée, débarque
à Bruxelles. Là, sur les bords de la Senne, le duc
de Brabant, Jean III et son fils Henri de Limbourg,
prévenus de son arrivée, viennent recevoir, des
mains de Béatrix, la précieuse image.
Aussitôt ils la chargent sur leurs épaules et, tra-
versant toute la ville, la transportent à la chapelle
du Sablon, qui servait d'oratoire aux arbalétriers
du Grand Serment.
Telles sont les scènes représentées sur notre
tapisserie. On voit à gauche l'arrivée de Béatrix à
Bruxelles au moment où, venant de quitter le
bateau qui l'amena, elle remet la statue entre les
mains du prince.
Un grand concours de personnes se développe