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BULLETIN DES MUSEES ROYAUX

des salles ouvertes au public, mais trop restreintes
et insuffisamment éclairées.

En 1880, à l’occasion de l’Exposition Jubilaire,
on érigea au centre du pavillon de l’aile droite du
Palais du Cinquantenaire, le moulage du taber-
nacle de Léau ; d’autres reproductions se grou-
pèrent autour de ce motif central; puis vint le
jour où les collections de la Section Artistique de
la Commission des Echanges internationaux et
celles de l’ancien Musée des plâtres, transférées
au Cinquantenaire, constituèrent le Musée d’Art
monumental.

Le nouveau local ne devait pas tarder, si
vaste fût-il, à devenir à son tour trop exigu. La
Section Artistique en effet, poursuivant avec acti-
vité sa mission, faisait reproduire successive-
ment : trois des stalles de l’église de Vilvorde,
la grille du tabernacle de Saint-Jacques, à Lou-
vain, le jubé de Moha, le tabernacle, la statue de
la Vierge et la porte à grandes ferrures du porche
de l’église de H al ; les mausolées de Charles-le-
Téméraire et de Marie de Bourgogne, à Bruges,
le grand retable d’Haekendover, le portail roman
de Nivelles, le Calvaire, le jubé et les monu-
ments funéraires de Saint-Pierre, à Louvain, le
retable de Lombeek, le candélabre de Léau, la
châsse de Sainte-Gertrude, à Nivelles, les tom-
beaux de Gheel et d’Hoogstraeten — pour ne
citer que les monuments les plus importants —
et quantité de détails d’architecture, de statues,
bas-reliefs, groupes, etc.

En outre, elle recevait de l’étranger : des sta-
tues et des monuments funéraires allemands et
hollandais ; cinq métopes et les figures du fronton
Est du Parthénon ; des hauts-relief et des statues
des fouilles d’Olympie ; une série d’œuvres de la
Renaissance italienne ; le grand candélabre de
Milan; la châsse de Saint-Servais, à Maestricht ;
les stalles de Dordrecht; les deux portes d’églises
norvégiennes; le pied de mât de Venise; la
statue de Gattamelata, la tribune des Caryatides,
le monument choragique de Lysicrate, la porte
de Sanchi, les tombeaux des Médicis, la porte
de 1 hôtel de ville de Toulon, le monument de
Brézé, le mausolée de François II de Bretagne,
et quantité d’autres moulages d’importances
diverses.

Depuis une quinzaine d’années, la Section
Artistique imprime à ses travaux une direction
nettement didactique et s’applique à former
des séries de modèles d’art industriel : ferron-
nerie, dinanderie, boiserie, etc., sans préjudice,
toutefois, des œuvres d'art proprement dites, dont
elle juge nécessaire d’enrichir ses collections.

Malheureusement, le local s’encombre et —
ceci est pénible à avouer — des moulages
d’œuvres du plus haut intérêt, de la plus grande
valeur artistique, sont remisés, faute de place,
(' en magasin » — lisez dans les caves du Palais
du Cinquantenaire.—- Il y a là, exécutés ou acquis
en prévision d’une extension de locaux annoncée
comme imminente depuis plus de dix ans et tou-
jours ajournée, des moulages dont la nomencla-
ture complète formerait le catalogue d’un second
musée presque aussi important que celui que l’on
connaît; parmi ces reproductions exposées à la
dent des rats, à l’action de l’humidité, à toutes
les causes sournoises de destruction qui menacent
les objets enfermés dans les sous-sol, citons au
hasard : le portail roman de l’Hôpital Saint-
Pierre, à Louvain, le portail gothique de l’église
Saint-Servais, à Maestricht, le David colossal de
Michel-Ange, la Fontaine de Neptune de Jean
Bologne, les portes de la cathédrale de Beauvais,
la série des bas-reliefs de Rude, dont les origi-
naux périrent dans l’incendie du Pavillon royal
deTervueren ; l’architecture du porche méridional
de l’église de Hal ; la rose, les chapitaux et les
bases des colonnes du bras subsistant au transept
de l’ancienne église abbatiale d’Orval, le monu-
ment funéraire de l’évêque Cruesen, par Luc
Fayd’herbe, à Malines. . . . bref, des centaines
de reproductions dont la mise au jour serait une
véritable révélation pour les visiteurs habituels
du Musée en même temps qu’une source nou-
velle de renseignements et de sujets d’étude pour
ceux qui cherchent à tirer profit de leur visite.

La Section Artistique juge qu’il n’est pas digne
de la Belgique, qui s’honore d’avoir été l’une des
premières nations en Europe à instituer le service
si utile des échanges internationaux et d’avoir
réuni, en 1885, la première Conférence interna-
tionale, de laisser moisir tant de chefs-d’œuvres
dans des souterrains obscurs ; elle estime que le
souci des intérêts artistiques nationaux ne permet
pas de dérober tant de modèles admirables à la
vué de ceux qui pourraient retirer un si grand
fruit de leur étude.

Au nom de la bonne renommée du pays, au
nom des intérêts de ses artistes et de ses artisans
d’art, la Section Artistique de la Commission
Royale des Echanges internationaux demande des
locaux assez vastes pour lui permettre de mettre
à la portée de tous les collections qu’elle a réunies
dans un intérêt commun, c’est-à-dire, simple-
ment, de faire son devoir.

H. Rousseau, Le Chevalier Edm. Marchai.,

Secrétaire. Président.
 
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