DOI Heft:
No 3 (Mars 1912)
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.24677#0027
11e ANNEE
PARAISSANT TOUS LES MOIS
N° 3. MARS 1912
BULLETIN
DES MUSÉES ROYAUX
DU CINQUANTENAIRE
(Antiquités, Industries cTArt, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)
A BRUXELLES
Ce bulletin sert d'organe à la Société des Amis des Musées royaux de l'État, à Bruxelles.
Il est distribué gratuitement aux Membres de la Société.
ABONNEMENTS :
Pour la Belgique . . 5 francs. — Pour l'étranger . . 6 fr. 50. — Le numéro . . 50 centimes.
ESSAI SUR PAUL-LOUIS CYFFLÉ,
SCULPTEUR BRUGEOIS,MODELEUR ET
CISELEUR DE LADISLAS LECZINSKI,
GRAND-DUC DE LORRAINE
aul-louis Cyfflé, est né le 6 février 1724(1), à
Bruges, où il fut bap-
tisé à l’église St-Jacques.
Il était fils de Louis
Cyfflé, orfèvre et bour-
geois de Bruges et d’An-
ne de Pape, qui appar-
tenait à une ancienne
famille brugeoise admise
à la bourgeoisie.
Son arrière grand-père,
Guillaume Cyfflé, origi-
naire de Feluyes en pays
de Hainaut, s’était établi
à Bruges comme orfèvre.
Il y épousa la dame Alar-
dine... (le nom de famille
manque dans le docu-
ment que nous possé-
dons à son sujet) et fut
admis dans la bourgeoi-
sie de la ville.
Cyfflé dut s’initier de
bonne heure au dessin et
au modelage dans l’atelier de son père ; nous le
(1) Dans la maison : « den Kompionen «, rue des Pierres,
la septième après la Maison des Bottiers, en allant vers la
gare. (Renseignement dû à la gracieuse obligeance de
M. Gilliods-Van Beveren, archiviste de Bruges.)
voyons, en effet, dès l’âge de quinze ans, entrer
à l’académie de Bruges, où il devint l’élève de
Jean van Hecke (1). Deux ans plus tard, grâce
sans doute, à ses heureuses dispositions, ses
études sont terminées ; il quitte l’Académie et
voulant se perfectionner dans le dessin et la cise-
lure, il s’achemine vers
Paris, où, rapporte-t-
on, il habita chez son
oncle.
Dès 1745, en posses-
sion de sa maîtrise de
sculpteur, il se rend à
Nancy, où il se fait rece-
voir comme élève par
Barthélémy Guibal « pre-
mier sculpteur de Ladis-
las Leczinski, ex-roi de
Pologne, grand-duc de
Lorraine ».
D’autres élèves encore
se groupaient autour de
ce maître et logeaient
même dans sa maison, où
chacun avait sa chambre
particulière. Ils n’en
jouissaient pas moins
d’une certaine liberté
dont Paul Louis usa
et abusa même quelquefois. « Extrême en tout »,
(1) Deux artistes brugeois portent le même nom : le pre-
mier naquit à Dadizele, et manifesta, très jeune encore, de
grandes dispositions pour la sculpture. Envoyé à Bruges,
il fit de rapides progrès sous la direction de Mathieu de
PARAISSANT TOUS LES MOIS
N° 3. MARS 1912
BULLETIN
DES MUSÉES ROYAUX
DU CINQUANTENAIRE
(Antiquités, Industries cTArt, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)
A BRUXELLES
Ce bulletin sert d'organe à la Société des Amis des Musées royaux de l'État, à Bruxelles.
Il est distribué gratuitement aux Membres de la Société.
ABONNEMENTS :
Pour la Belgique . . 5 francs. — Pour l'étranger . . 6 fr. 50. — Le numéro . . 50 centimes.
ESSAI SUR PAUL-LOUIS CYFFLÉ,
SCULPTEUR BRUGEOIS,MODELEUR ET
CISELEUR DE LADISLAS LECZINSKI,
GRAND-DUC DE LORRAINE
aul-louis Cyfflé, est né le 6 février 1724(1), à
Bruges, où il fut bap-
tisé à l’église St-Jacques.
Il était fils de Louis
Cyfflé, orfèvre et bour-
geois de Bruges et d’An-
ne de Pape, qui appar-
tenait à une ancienne
famille brugeoise admise
à la bourgeoisie.
Son arrière grand-père,
Guillaume Cyfflé, origi-
naire de Feluyes en pays
de Hainaut, s’était établi
à Bruges comme orfèvre.
Il y épousa la dame Alar-
dine... (le nom de famille
manque dans le docu-
ment que nous possé-
dons à son sujet) et fut
admis dans la bourgeoi-
sie de la ville.
Cyfflé dut s’initier de
bonne heure au dessin et
au modelage dans l’atelier de son père ; nous le
(1) Dans la maison : « den Kompionen «, rue des Pierres,
la septième après la Maison des Bottiers, en allant vers la
gare. (Renseignement dû à la gracieuse obligeance de
M. Gilliods-Van Beveren, archiviste de Bruges.)
voyons, en effet, dès l’âge de quinze ans, entrer
à l’académie de Bruges, où il devint l’élève de
Jean van Hecke (1). Deux ans plus tard, grâce
sans doute, à ses heureuses dispositions, ses
études sont terminées ; il quitte l’Académie et
voulant se perfectionner dans le dessin et la cise-
lure, il s’achemine vers
Paris, où, rapporte-t-
on, il habita chez son
oncle.
Dès 1745, en posses-
sion de sa maîtrise de
sculpteur, il se rend à
Nancy, où il se fait rece-
voir comme élève par
Barthélémy Guibal « pre-
mier sculpteur de Ladis-
las Leczinski, ex-roi de
Pologne, grand-duc de
Lorraine ».
D’autres élèves encore
se groupaient autour de
ce maître et logeaient
même dans sa maison, où
chacun avait sa chambre
particulière. Ils n’en
jouissaient pas moins
d’une certaine liberté
dont Paul Louis usa
et abusa même quelquefois. « Extrême en tout »,
(1) Deux artistes brugeois portent le même nom : le pre-
mier naquit à Dadizele, et manifesta, très jeune encore, de
grandes dispositions pour la sculpture. Envoyé à Bruges,
il fit de rapides progrès sous la direction de Mathieu de