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11e ANNÉE

PARAISSANT TOUS LES MOIS

N° 12. DÉCEMBRE

1912

BULLETIN

DES MUSÉES ROYAUX

DU CINQUANTENAIRE

(Antiquités, Industries d'Art, Art monumental et décoratif, Armes et Armures, Ethnographie)

A BRUXELLES

Ce bulletin sert d'organe à la Société des Amis des Musées royaux de l'Etat, à Bruxelles.

Il est distribué gratuitement aux Membres de la Société.

ABONNEMENTS :

Pour la Belgique . . 5 francs. — Pour l'étranger . . 6 fr. 50. — Le numéro . . 50 centimes.

PORTE DE TABERNACLE

Au moyen âge, les armoires et les tourelles du
Saint-Sacrement ont été surtout en usage
dans les pays d’origine german:que. Ce n’est pas
le lieu de nous livrer à une dissertation approfon-
die sur ce sujet. Il nous suffira, sans sortir du Bra-
bant actuel, de citer l’armoire eucharistique de
l’église Saint-Martin à Hal, datée de 1401, et la
tourelle ou Sacramenthuis, du milieu du xve siècle,
appartenant à l’église Saint-Pierre à Louvain.

Les édicules de ce genre étaient presque tou-
jours édifiés en pierre ou en marbre. On connaît
le célèbre tabernacle de Léau, mais il existait aussi
des spécimens en métal, tel le tabernacle de
Bocholt en Campine, remontant à la seconde
moitié du xve siècle.

Plus rares sont les édicules en bois parvenus
jusqu’à nous; ce qui se comprend sans peine, la
matière dont ils étaient faits, résistant beaucoup
moins sûrement à l’action du temps que la pierre
ou le métal. On peut toutefois se rendre compte
de ces monuments par des spécimens conservés
au Musée de Copenhague. Nous citerons la
« Monstranshuus » de Gimlinge.

C’est une véritable tourelle hexagone finement
sculptée ; elle est surmontée d’une flèche et
repose sur un pied en forme de colonnette. Sur
la porte du tabernacle est figuré le Sauveur du
monde sous les traits d’un enfant tenant le globe
avec une croix et bénissant ; cette porte présente
le millésime Md : i5oo (1).

(1) Cf. Nordiske Oldsager, Det Kongelige Muséum,
Kjôbenhavn ordne og forklarede, af. J.-J.-A. Woorsae,
p. 180.

Il convient de mentionner une armoire de
Nôrre Broby, décorée d’ornements gothiques, et
pourvue de quatre vantaux superposés. Au-dessus
du plus grand, on lit l’inscription tout à fait
caractéristique: Ave Caro xpi que pro me passa
fuisti 1480 (1).

On sait combien répétées et importantes furent
les pénétrations de l’art ogival allemand dans
les régions Scandinaves et il y a tout lieu de
croire que les spécimens renseignés ci-dessus ne
sont pas étrangers aux influences germaniques.

Le panneau que les Musées royaux viennent
d’acquérir de MM. Bacri, de Paris, semble tout à
fait confirmer notre sentiment à cet égard. Ce
panneau (voir fig. 1), en chêne sculpté poly-
chromé et doré, de forme rectangulaire, est privé
de son ancien cadre mouluré. L’on peut dire,
selon toute vraisemblance, qu’il a fait partie inté-
grante d’une porte de tabernacle.

Au milieu, apparaît, en un relief très accentué,
un calice au pied et à la tige hexagones et entière-
ment dorés. Cette dernière, percée de fenestrelles,
traverse un nœud affectant la forme d’un sphé-
roïde aplati, rehaussé de trèfles et de boutons
losangés avec quatre-feuilles. Au-dessus de la
coupe d’or, où l’on voit encore quelques taches
d’un rouge vermeil, s’élève une hostie blanche
portant, en faible relief, l’image du Christ en croix.
Le vase sacré repose sur un culot semi-hexagone
et il s’abrite sous une sorte de tente de couleur
pourpre,frangée d’or, qui s’accroche à un ciel ovale
de même couleur, également frangé d or sur le

(1) Op. cit., p. 181.
 
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