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11e ANNEE

PARAISSANT TOUS LES MOIS

N° 7. JUILLET 1912

BULLETIN

DES MUSÉES ROYAUX

DU CINQUANTENAIRE

(Antiquités, Industries cTArt, Art monumental et décoratif. Armes et Armures, Ethnographie)

A BRUXELLES

Ce bulletin sert d'organe à la Société des Amis des Musées royaux de l’État, à Bruxelles.

Il est distribué gratuitement aux Membres de la Société.

ABONNEMENTS :

Pour la Belgique . . 5 francs. — Pour l’étranger . . 6 fr. 50. — Le numéro . . 50 centimes.

Un peintre flamand oublié
JEAN ANTOINE VANDER BAREN

La collection de tableaux de feu le chanoine
Barbier, de Nancy, dont la première partie
vient d’être dispersée aux enchères publiques, à
la salle Fievez, contenait un bon et très intéres-
sant tableau de l’école flamande du xvne siècle,
dont il convient de signaler le passage à Bruxelles.
C’est le n° 210 du catalogue; il mesure i™75 de
hauteur sur im25 de largeur. Il représente un
autel à décor d’architecture, garni d'une guir-
lande et de bouquets de fleurs et encadrant un
délicat tableau cintré ayant pour sujet le Mariage
mystique de Sainte Catherine auquel assistent
Saint Jean l’Évangéliste, Saint Antoine le Soli-
taire, Saint Ignace de Loyola, Saint Dominique,
Sainte Cécile et deux autres Saints. La reproduc-
tion ci-jointe, dont le cliché nous a été obligeam-
ment prêté par M. Fievez, nous dispense d'une
description plus détaillée. L’œuvre était attribuée
à la collaboration de deux peintres anversois bien
connus : le jésuite Daniel Seghers et Corneille
Schut.

La lecture des inscriptions placées au fronton
et au soubassement du décor, et sur lesquelles
notre attention fut appelée par notre collègue,
M. Georges Elulin, établit que, si l’attribution du
sujet et de son encadrement de pierre à Schut est
admissible, elle doit être rectifiée tout au moins
en ce qui concerne les jolies fleurs qui garnis-
sent l’autel. En effet, sur le fronton, on lit :
D. O. M. DEI PARÆ VIRGINI DIVISQUE
TUTELARIBUS AUTOR POSUIT, MDCXLI,

c’est-à-dire : A Dieu très bon et très grand, à la
Vierge Mère de Dieu et aux Saints tutélaires,
l'auteur a érigé (ce monument) 1641 ; et sur le
soubassement : AMICUS AMICO, FRATER
FR AT RI, SOGNIENSIS CANONICUS MON-
TIS FRIGIDI PRÆPOSITO, D. IOES
A. VAN DER BAREN, IN SUI MEMORIAM
MORIENS ASSIGNAVIT OBIIT 3i DECEM-
BRIS 16S6. R. I. P., c’est-à-dire : L'ami à
l’ami, le frère au frère, le chanoine de Soignes
au prévôt de Coudenberg, le sy Jean A. Vau
der Bar en mourant a donné (ceci) en mémoire
de lui-même. Il mourut le 31 décembre 1686.

L’inscription du fronton date l’exécution du
tableau : 1641. Celle du soubassement a été placée
par les soins du légataire, après la mort du dona-
teur : elle nous apprend que la peinture a été
offerte au prévôt de l’abbaye de Coudenberg à
Bruxelles, par son ami et frère J.-A. Vander Ba-
ren, chanoine de l’abbaye de Soignes (Rouge-
Cloître), au moment de la mort de celui-ci, arri-
vée le 3i décembre 1686.

*

* *

Le nom de Jean-Antoine Vander Baren ne
figure dans aucune histoire de la peinture fla-
mande, pas plus dans H et Gulden Cabinet de Cor-
neille de Bie et dans les Biographies d’artistes
anversois, par Van Lerius, que dans les ouvrages
de MM. Rooses et Vanden Branden sur l’école
anversoise, la Biographie nationale et notre
manuel de la Peinture flamande. Les diction-
naires de Kramm, Siret, von Wurtzbach et
Bénézit, le citent d’après le catalogue de Vienne,
 
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