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BULLETIN DES MUSEES ROYAUX

spécimens les meilleurs de la Crucifixion avec la
Vierge, saint Jean et la Madeleine, du type
Metsys-Patenier (Pinacothèque de Munich) (i).

FIG. 2. — PINACOTHÈQUE DE MUNICH

Elles abondent aux pages de l’album, les cités en
silhouette au bord du ciel : l’une avec ses tours
étagées s’adosse aux pentes montagneuses [35] ;

l'autre a ses murs, ses ponts, une porte d'eau et
des bateaux amarrés [57]; une troisième, espèce
de vertigineuse Babel, monte haut dans les
nuages [i3o]. Le paysage de verdure cependant
domine [76, 77, 79, 87, 117, 121. 129]. Et la pré-
sence du sujet favori de Patenier le Repos dans

(1) Principaux exemplaires : National Gallery à Lon-
dres, Galerie Lichtenstein à Vienne, collection Mayer van
den Berg-h à Anvers. Voir aussi le Saint-Christophe de
cette dernière collection.

la Fniteen Egypte [140] (1) — à l’avant-plan d’une
clairière charmante, la Vierge assise tenant l’En-
fant, les larges plis de sa robe épandus sur le sol —
fournit encore un argument à l’attribution pro-
posée.

Faut-il rappeler la visite d’Albert Durer à
Anvers en i520 ? Hôte de Patenier qu’il nomma
dans son journal der gute Landschaftmaler, Dürer
lui remit « quatre petits saint Christophe dessinés
sur une feuille de papier ». Que de fois sans
doute le peintre dinantais représenta — pour la
dévotion des humbles — le géant (devenu centre
minuscule d’une immense nature) portant sur ses
épaules l’Enfant Jésus et traversant le fleuve aux
eaux transparentes [33]? Il faut écarter définitive-
ment la théorie simpliste de Joachim Patenier
créateur du paysage. Songez aux harmonieuses
perspectives des fonds chez ses devanciers : Van
Eyck, Thierri Bouts, Memling, Gérard David, de
qui « la manière de composer et de peindre le
paysage » (2) se rapproche tellement de la sienne
qu’011 a supposé longtemps une collaboration (3).
Aboutissement logique d’une évolution qui

remonte, à travers tout le xve siècle, jusqu’aux
frères de Limbourg et aux mi-
niaturistes du duc de Berry,
Patenier dut subir pourtant
l’influence des croquis — « tor-
rents et passes de rochers » —
exécutés par Dürer à son pre-
mier voyage d’Italie, bien plu-
tôt que des sites mosans.
L’origine lombarde de ces
fonds aux plans multiples est
aujourd’hui communément ad-
mise (4).

Revenons aux aimables cho-
ses du recueil et constatons
que les personnages y sont
rares. Saint Jérome, qui se
comptait aux farouches soli-
tudes [67, 138] ; saint Chris-
tophe déjà signalé [33]; un
petit pèlerin en marche [127]; çà et là d’infimes

travailleurs de la terre; un Calvaire impercep-
tible dans un ensemble éparpillé [89]. — Nous

(1) Chef-d’œuvre au Musée du Prado, Madrid. Compa-
raison sug-gérée par une note : Musée de Brunswick n° 11.
Unbekannten Meister, Ftandrisclie Schule von 1500.

(2) A. J. Wauters. La Peinture flamande, p. 96.

(3) Notamment pour le Baptême du Christ, partie cen-
trale du ret ible de Jean des Trompes, au Musée communal
de Bruges.

(4) Fierens-Gevaert. Les Primitifs flamands, fasc. VI
et VIII.
 
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