DOI Heft:
No 1(Janvier 1912)
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DU CINQUANTENAIRE
5
rencontrons sur plusieurs feuillets de fort inté-
ressantes caravelles, qui annoncent les superbes
dessins de Breughel le Vieux [44-48]. Je me
borne à attirer l’attention sur cette curieuse série
qui mériterait une description particulière.
L’album contient, subsidiairement, des études
d’autre sorte, à seule fin, dirait-on, de démontrer
que le paysage ne pouvait être alors traité en
genre spécial, mais encadrait
nécessairement des scènes reli-
gieuses. Citons au hasard :
hommes d’armes agenouillés,
ou debout avec leur écu [1] ;
parties d’armure, brassards et
casques en coquille d’où émer-
gent des pointes recourbtes[3,
genre du pseudo-Bles] ; dra-
peries, chapiteaux. L’Ange et
la Vierge de Y Annonciation,
têtes coupées à ras du col [5] ;
un adolescent aux cheveux
bouclés, raphaélesque [5] ; un
profil de vieillard ressemblant
au soi-disant Cosme de Médi-
cis de Quentin Metsys (1) [5] ;
des caricatures apparentées à
celles de Léonard de Vinci [5];
un guerrier confondu avec
un paysage [149]; un buste
de femme Usant, au chaperon tourmenté [7] ;
une Vierge adorant l’Enfant, d’après Gérard
David [8] ; une autre de face, le visage joliment
fini, le reste seulement indiqué [9]. Certaines
planches furent, disions-nous, gâtées par d’enfan-
tins essais ; ainsi une partie du filigrane a été
repassée à l’encre, ce qui nous
permet de la reproduire ici. Men-
tionnons enfin quelques feuillets
de papier bleu où éclatent des
traits blancs [29-156] ; et, égarée
là, une gravure de Paul Bril [3g]
— ce descendant artistique de
Patenier...
Quant aux pages essentielles
de l’album, je ne tenterai point
de formelle identification, chaque
tableau de Y école de Pa tenier
pouvant donner lieu à de fruc-
tueux rapprochements. Je rap-
pelle seulement la similitude du
folio 58 verso avec la Vierge et
l’Enfant dans un paysage, datée
i5a7, collection von Kaufmann
à Berlin (Exposition des Pri-
mitifs flamands à Bruges 1902,
n° 200) (1). Et j’ajoute un double détail, facile à
vérifier, grâce aux photographies : les masures
campagnardes aux toits de chaume [69, 75, 101,
114, 115], les étangs avec des cygnes parmi les
nénuphars et les herbes [120] se retrouvent dans
la Fuite en Egypte, signée, du Musée d’An-
vers (2); et la formule de la plupart des croquis
(1) Burlington Magazine III, Oct.-Déc. igo3, p. 255.
(2) Fierens-Gevaert. Les Primitifs flamands, fasci-
cule VIII, figure CLXIII.
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jisi!
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FIG. 4
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FIG. 5
(1) Collection de Mme André, Paris.
5
rencontrons sur plusieurs feuillets de fort inté-
ressantes caravelles, qui annoncent les superbes
dessins de Breughel le Vieux [44-48]. Je me
borne à attirer l’attention sur cette curieuse série
qui mériterait une description particulière.
L’album contient, subsidiairement, des études
d’autre sorte, à seule fin, dirait-on, de démontrer
que le paysage ne pouvait être alors traité en
genre spécial, mais encadrait
nécessairement des scènes reli-
gieuses. Citons au hasard :
hommes d’armes agenouillés,
ou debout avec leur écu [1] ;
parties d’armure, brassards et
casques en coquille d’où émer-
gent des pointes recourbtes[3,
genre du pseudo-Bles] ; dra-
peries, chapiteaux. L’Ange et
la Vierge de Y Annonciation,
têtes coupées à ras du col [5] ;
un adolescent aux cheveux
bouclés, raphaélesque [5] ; un
profil de vieillard ressemblant
au soi-disant Cosme de Médi-
cis de Quentin Metsys (1) [5] ;
des caricatures apparentées à
celles de Léonard de Vinci [5];
un guerrier confondu avec
un paysage [149]; un buste
de femme Usant, au chaperon tourmenté [7] ;
une Vierge adorant l’Enfant, d’après Gérard
David [8] ; une autre de face, le visage joliment
fini, le reste seulement indiqué [9]. Certaines
planches furent, disions-nous, gâtées par d’enfan-
tins essais ; ainsi une partie du filigrane a été
repassée à l’encre, ce qui nous
permet de la reproduire ici. Men-
tionnons enfin quelques feuillets
de papier bleu où éclatent des
traits blancs [29-156] ; et, égarée
là, une gravure de Paul Bril [3g]
— ce descendant artistique de
Patenier...
Quant aux pages essentielles
de l’album, je ne tenterai point
de formelle identification, chaque
tableau de Y école de Pa tenier
pouvant donner lieu à de fruc-
tueux rapprochements. Je rap-
pelle seulement la similitude du
folio 58 verso avec la Vierge et
l’Enfant dans un paysage, datée
i5a7, collection von Kaufmann
à Berlin (Exposition des Pri-
mitifs flamands à Bruges 1902,
n° 200) (1). Et j’ajoute un double détail, facile à
vérifier, grâce aux photographies : les masures
campagnardes aux toits de chaume [69, 75, 101,
114, 115], les étangs avec des cygnes parmi les
nénuphars et les herbes [120] se retrouvent dans
la Fuite en Egypte, signée, du Musée d’An-
vers (2); et la formule de la plupart des croquis
(1) Burlington Magazine III, Oct.-Déc. igo3, p. 255.
(2) Fierens-Gevaert. Les Primitifs flamands, fasci-
cule VIII, figure CLXIII.
>gk . 1A
jisi!
• c.% 'fi h'AÀ»*
' *£k-.,r ■ *■
FIG. 4
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FIG. 5
(1) Collection de Mme André, Paris.