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DU CINQUANTENAIRE

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ornements des « symposion », s’y accrochaient
tout naturellement.

Pour comprendre l’économie du décor des
vases il faut les manier. L’on verra de suite qu’il
est disposé pour le plus grand plaisir de ceux qui
s’en servaient. Car c’était vaiselle d’usage et non
pièces de collection et de décoration.

Or, la majorité des erreurs de goût relevées par
M. Pazaurek, dans son intéressant ouvrage, pro-
viennent, soit de l’inutilité des objets, soit d’une
fausse conception de l’ornement, dont on use
pour dissimuler l’utilité pratique des objets.

La beauté est, dès lors, une adjonction, un sup-
plément. Elle y perdra toute justification et toute
fonction car elle doit découler de l’objet lui-même.
Ne faisons pas de locomotives et de radiateurs de
style, pas plus que des gares gothiques ou
Louis XIV. Pour les automobiles, n’est-on pas
déjà arrivé, par la seule logique, à des formes
très supportables ?

Tout le problème de l’esthétique des arts déco-
ratifs est là.

En ces temps de peu de goût et de direction
nulle, il est bon parfois d’aller demander aux
modestes poteries grecques des conseils de modé-
ration, de logique et de discrétion.

Jean De Mot.

FRAGMENT DE PIERRE TOMBALE
DU XIVe SIÈCLE

Les collections lapidaires du Musée du Cin-
quantenaire viennent de s’accroître d’un
fragment de pierre tombale fort intéressant pour
l’histoire du costume chevaleresque au xive siè-
cle ; il nous a été offert par M. le Colonel Baron
Théophile de Jamblinne de Meux.

C’est une importante partie de la pierre tumu-
laire de Jean de Faux, qui provient de l’église de
Thynes (province de Namur).

Tel qu’il se présente, ce morceau constitue un
excellent document, car les parties principales de
l’effigie du chevalier ont heureusement été sau-
vées de la destruction.

Le chevalier, placé sous un dais architectural,
est représenté vêtu de la cotte de mailles ou hau-
bert, en grande partie caché par la cotte d’armes,
en soie ou en toile, serrée à la taille et armoriée
comme l’écu et les ailettes dont nous parlerons
plus loin. Ces armoiries sont : d’or frettê de sable,
au chef de gueules.

La maille est seule visible aux bras et aux

jambes. Le bouclier qui, à cette époque, porte le
nom d’écu, affecte la forme d’un triangle isocèle
légèrement concave du côté de celui qui le porte.

Les pieds du chevalier sont armés d’éperons
dont la tige est une simple pointe. Antérieure-
ment, les tiges des éperons se terminaient par un
renflement pyrami-
dal ou conique.

Les épaules du
chevalier sont dé-
fendues par les
ailettes.

« Entre les an-
nées 1274 *348,

dit Victor Gay (1),
on voit apparaître
une nouvelle pièce
de l’armure, em-
pruntée à l’Orient,
à la suite de la
huitième croisade,
et particulièrement
mise en usage dans
les tournois. C’est
l’ailette qui, posée
sur les épaules et
inclinée vers la tête,
pouvait protéger,
dans une certaine
mesure, le haut du
corps et les clavi-
cules. »

Le timbre coni-
que du heaume de
cette époque avait pour effet de faire glisser sur
les épaules les coups d’épée portés à la tête du
combattant. C’est pour obvier à cet effet qu’on
dut songer à renforcer la protection de cette partie
du corps particulièrement exposée aux coups.

Les auteurs sont unanimes pour désigner le
milieu du xive siècle comme époque de la dispa-
rition des ailettes ; mais ils varient de quelques
années quant à la date de l’introduction de ces
pièces dans l’armement défensif. Sur douze des
sceaux dont les empreintes sont conservées à la
Porte de Hal, les chevaliers ont les épaules
défendues par les ailettes. Les dates extrêmes de
ces sceaux sont 1286 et i3q3; ils appartiennent
respectivement à jean, duc de Lothier, et à Guil-
laume de Juliers.

On ne peut mieux comparer cette pièce de

(1) Victor Gay, Glossaire archéologique, p. 18.
 
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