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20

BULLETIN DES MUSEES ROYAUX

bientôt mises à la mode et qui ne tardèrent pas
à se disséminer partout.

i. La première œuvre importante à laquelle
travailla P. L. Gyfflé, fut la statue en pied du
roi Louis XV, haute de trois mètres, destinée à
la Bibliothèque. Il l’exécute, dans le courant
de l’année
1755, en col-
laboration
avec Guibal.

Cette œuvre
faillit mettre
ladiscorde en-
tre le maître
et l’élève.

Heureuse-
ment la situa-
tion fut sau-
vée par un
bon mot de
Stanislas, qui,
voyant leur
compétition,
proposa de
graver sur le
socle du mo-
nument : Cet-
te statue a été
faite par Gui-
bal d’un coup
de sifflet (1).

La statue,
inaugurée le
26 novembre
i655 n’eut
qu’une exis-
tence éphé-
mère : 1793 la
vit réduire en
miettes par
les bataillons
marseillais. On en a fait diverses réductions en
terre-cuite et en faïence émaillée (2).

(1) Il est assez curieux que déjà à Bruges, le nom de
Cyfflé était travesti de cette façon.

(2) Le i2-i3 mai 1755, Perrin de Lunéville, ami de
Cyfflé, fut chargé de la fonte de la statue de Louis XY.
Mais le fourneau souffla par la mauvaise qualité des
briques. Le moule ne fut cependant point endommagé.
On refit le creuset avec des terres venues de Champagne
Le i5 juillet, à 7 heures du soir la statue est coulée en trois
minutes. Le lendemain le roi fait tirer un feu d’artifice de
réjouissance. On transporta ia statue à Nancy, sur un char
traîné par 36 chevaux. Entrée à Nancy le 17, elle est posée

le 18 et inaugurée le 26 novembre. (Durival.) I

2. La seconde œuvre de Cyfflé est la Fontaine
d’Alliance (Fig. 1) érigée à Nancy, place de l’Al-
liance, en commémoration du traité conclu le
Ier mai 1756 entre Louis XV et Marie-Thérèse.
Delepierre la décrit ainsi : « Trois grands corps,
à longues barbes, maigres et nus, adossés à un

rocher et cour-
bés sous le
poids d’une
dalle triangu-
laire qui sert
d’assiette au
monument,
personnifiant
certains fleu-
ves, appuyés
sur leurs ur-
nes, aux eaux
jaillissantes,
qu’un large
bassin recueil-
le ». Il loue
l’œuvre mais
n’en conclut,
pas moins, par
ces mots :
«j’aime mieux
le Savetier ! »
Gonse en
parle, de son
côté, dans son
Histoire de la
sculpture
fr ancaise.
« Guibal et
Cyfflé, dit-il,
modelèrent les
plombs de la
fontaine de la
Grand’Place
de Nancy.
Cyfflé, dans sa Fontaine d’Alliance, semble s’être
affranchi des antiques traditions. Ses figures sont
assises, et non point couchées, accostées d’une
urne, à l’exemple de ses contemporains J. Caffieri
et Clodion ; elles sont campées dans une pose
plus naturelle ; elles sont conventionnelles et sym-
boliques, mais par les attributs qui les accom-
pagnent, plutôt que par elles-mêmes. Leur rôle,
dans le mouvement, n’est pas de soutenir la dalle

(1) Voir V Album E. Bladel. IA Architecture française.
Nancy. Loc. cit.

FIG. 5. - ENCRIER.

(Musées Royaux du Cinquantenaire,)
 
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