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DU CINQUANTENAIRE
sont trop durs ou bien ils ont pris, sous l’in-
fluence du soleil et de la poussière, des tonalités
grises et fades.
Aux qualités robustes du dessin et du coloris,
on reconnaît sans peine le mérite de nos anciens
cartonniers qui, tout imprégnés de traditions
gothiques, savaient mettre à profit, dans les bor-
dures, des motifs nouvellement mis à la mode.
Mais il arriva que les tapissiers se fatiguèrent de
répéter des motifs dont l’origine remontait au
moyen-âge; ils rajeunirent le thème traditionnel
par l’introduction d’éléments nouveaux.
Parfois ils mêlent à ces feuillages soit un cerf,
soit un fauve. L’innovation est heureuse car elle
relève la valeur du décor. Liais ils crurent bon de
raffiner en présentant par exemple, des fontaines
plus ou moins compliquées. Ils recherchèrent des
effets de symétrie et de style et les feuillages pri-
rent je ne sais quoi de menu et de mesquin où
l’œil s’égare sans le moindre agrément.
Revenons à la tapisserie du Cinquantenaire. La
gravure que nous en présentons ici n’en donne
qu’une idée inexacte : elle exagère les sécheresses
voulues du dessin et ne rend pas les valeurs.
Aussi ne peut-elle laisser en l'esprit qu’une
impression peu sympathique.
La tapisserie qui nous occupe ne porte aucune
marque de fabrication et je ne crois pas qu’elle
ait été tissée dans un atelier de Bruxelles, où les
maîtres tapissiers semblent plutôt s’être consa-
crés à l’exécution soit des tapisseries historiées,
soit des tapisseries offrant des motifs décoratifs
stylisés, soit enfin des paysages avec figures.
J’inclinerais à croire que notre tapisserie doit
sortir d’un centre où l’on fabriquait des tentures
à bon marché : Audenarde, Enghien, etc. Là
on se préoccupait beaucoup moins de se servir
de cartons dessinés par des maîtres en vue et de
posséder des assortiments trop coûteux en laines et
en soies. Il nous a été donné de rencontrer des spé-
cimens du même genre, qui tous étaient dépour-
vus de marque, à l’exception toutefois de plusieurs
pièces, appartenant à la Maison impériale d’Au-
triche. L’une de ces pièces portait la marque de la
fabrication d’Enghien. D’autres pièces du même
garde-meuble princier, dépourvues d’indications,
se rattachaient manifestement au même milieu.
Signalons, s’apparentant manifestement à notre
verdure, deux spécimens du Kunstgewerbe
Muséum de Cologne, où elles passèrent longtemps
pour des pièces de fabrication espagnole. En
réalité, elles n’avaient de commun avec la pres-
qu’île ibérique, que le fait d’y avoir été achetées.
Jos. Destrée.
AVIS
Désireux de favoriser la propagation de notre
Bulletin, nous consentons, à la demande de plu-
sieurs instituteurs et institutrices, à accorder une
diminution de 5o °/0 sur le prix de l’abonnement
à tous les membres du personnel enseignant qui
se présenteront par groupe de cinq, pour en faire
la demande.
♦ ♦
On est prié d’adresser toutes les communica-
tions relatives au Bulletin, ainsi que les demandes
d’abonnement, au Conservateur en chef des Musées
royaux, Parc du Cinquantenaire, Bruxelles.
Pour tous renseignements concernant la Société
des Amis des Musées, s’adresser à M. Paul De
Mot, avocat, secrétaire de la Société, 7, rue des
Sablons, Bruxelles.
♦ ♦
Un grand nombre de nos abonnés se sont
plaints de l’état fâcheux dans lequel leur par-
viennent les numéros de notre Bulletin, envoyés
sous bande, par la poste, et qui n’arrivent très
souvent à destination qu’endommagés, ce qui
n’en permet pas la conservation. Pour remédier
à cet inconvénient, nous offrons à nos lecteurs,
moyennant un supplément de 5o centimes sur le
prix d’abonnement, de leur faire parvenir men-
suellement le Bulletin dans des rouleaux en
carton.
Les Musées sont ouverts au public gratuitement, tous les jours, à l'exception du
Ier janvier, à partir de 10 heures du matin jusque 3 heures du soir, pendant les mois de
novembre, décembre et janvier; jusque 4 heures du soir pendant les mois de septembre,
octobre, février et mars; jusque 5 heures du soir, le reste de l'année.
IMPR. ROSSIGNOL ET VANDENBRIL, 44, RUE DU HOUBLON, BRUXELLES
DU CINQUANTENAIRE
sont trop durs ou bien ils ont pris, sous l’in-
fluence du soleil et de la poussière, des tonalités
grises et fades.
Aux qualités robustes du dessin et du coloris,
on reconnaît sans peine le mérite de nos anciens
cartonniers qui, tout imprégnés de traditions
gothiques, savaient mettre à profit, dans les bor-
dures, des motifs nouvellement mis à la mode.
Mais il arriva que les tapissiers se fatiguèrent de
répéter des motifs dont l’origine remontait au
moyen-âge; ils rajeunirent le thème traditionnel
par l’introduction d’éléments nouveaux.
Parfois ils mêlent à ces feuillages soit un cerf,
soit un fauve. L’innovation est heureuse car elle
relève la valeur du décor. Liais ils crurent bon de
raffiner en présentant par exemple, des fontaines
plus ou moins compliquées. Ils recherchèrent des
effets de symétrie et de style et les feuillages pri-
rent je ne sais quoi de menu et de mesquin où
l’œil s’égare sans le moindre agrément.
Revenons à la tapisserie du Cinquantenaire. La
gravure que nous en présentons ici n’en donne
qu’une idée inexacte : elle exagère les sécheresses
voulues du dessin et ne rend pas les valeurs.
Aussi ne peut-elle laisser en l'esprit qu’une
impression peu sympathique.
La tapisserie qui nous occupe ne porte aucune
marque de fabrication et je ne crois pas qu’elle
ait été tissée dans un atelier de Bruxelles, où les
maîtres tapissiers semblent plutôt s’être consa-
crés à l’exécution soit des tapisseries historiées,
soit des tapisseries offrant des motifs décoratifs
stylisés, soit enfin des paysages avec figures.
J’inclinerais à croire que notre tapisserie doit
sortir d’un centre où l’on fabriquait des tentures
à bon marché : Audenarde, Enghien, etc. Là
on se préoccupait beaucoup moins de se servir
de cartons dessinés par des maîtres en vue et de
posséder des assortiments trop coûteux en laines et
en soies. Il nous a été donné de rencontrer des spé-
cimens du même genre, qui tous étaient dépour-
vus de marque, à l’exception toutefois de plusieurs
pièces, appartenant à la Maison impériale d’Au-
triche. L’une de ces pièces portait la marque de la
fabrication d’Enghien. D’autres pièces du même
garde-meuble princier, dépourvues d’indications,
se rattachaient manifestement au même milieu.
Signalons, s’apparentant manifestement à notre
verdure, deux spécimens du Kunstgewerbe
Muséum de Cologne, où elles passèrent longtemps
pour des pièces de fabrication espagnole. En
réalité, elles n’avaient de commun avec la pres-
qu’île ibérique, que le fait d’y avoir été achetées.
Jos. Destrée.
AVIS
Désireux de favoriser la propagation de notre
Bulletin, nous consentons, à la demande de plu-
sieurs instituteurs et institutrices, à accorder une
diminution de 5o °/0 sur le prix de l’abonnement
à tous les membres du personnel enseignant qui
se présenteront par groupe de cinq, pour en faire
la demande.
♦ ♦
On est prié d’adresser toutes les communica-
tions relatives au Bulletin, ainsi que les demandes
d’abonnement, au Conservateur en chef des Musées
royaux, Parc du Cinquantenaire, Bruxelles.
Pour tous renseignements concernant la Société
des Amis des Musées, s’adresser à M. Paul De
Mot, avocat, secrétaire de la Société, 7, rue des
Sablons, Bruxelles.
♦ ♦
Un grand nombre de nos abonnés se sont
plaints de l’état fâcheux dans lequel leur par-
viennent les numéros de notre Bulletin, envoyés
sous bande, par la poste, et qui n’arrivent très
souvent à destination qu’endommagés, ce qui
n’en permet pas la conservation. Pour remédier
à cet inconvénient, nous offrons à nos lecteurs,
moyennant un supplément de 5o centimes sur le
prix d’abonnement, de leur faire parvenir men-
suellement le Bulletin dans des rouleaux en
carton.
Les Musées sont ouverts au public gratuitement, tous les jours, à l'exception du
Ier janvier, à partir de 10 heures du matin jusque 3 heures du soir, pendant les mois de
novembre, décembre et janvier; jusque 4 heures du soir pendant les mois de septembre,
octobre, février et mars; jusque 5 heures du soir, le reste de l'année.
IMPR. ROSSIGNOL ET VANDENBRIL, 44, RUE DU HOUBLON, BRUXELLES