DOI Heft:
No 5 (Mai 1912)
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BULLETIN DES MUSEES ROYAUX
pied de la Vierge se montre au bas de la robe,
chaussé, le nôtre nu ; sa main droite maintient
le coude de jésus qui bénit, au lieu d’apparaître
derrière la tête du petit saint Jean; celui-ci
n’élève plus la croix de roseau, elle git à ses pieds
avec la banderole « Ecce Agnus Dei », tandis
qu’il croise les bras sur la poitrine. — Les phy-
sionomies des deux enfants témoignent, dans
l’original, d’un souci plus parfait de l’exécution,
toute moelleuse et empreinte d'une suavité élé-
gante. Le visage de la Vierge, à Turin, séduit par
la délicatesse de son modelé ; ses lèvres esquis-
sent un vague sourire qui trahit le disciple du
divin Léonard !
Pierre Bautier.
«sspa
ESSAI SUR PAUL-LOUIS CYFFLÉ,
SCULPTEUR BRUGEOIS, MODELEUR ET
CISELEUR DE LADISLAS LECZINSKI,
GRAND-DUC DE LORRAINE
(suite.)
e) Nous sommes tout disposé à attribuer à
P.-L. Cyfflé — suivant en cela l’indication de feu
G. Vermersch, qui le légua au musée, — un autre
porte-montre plus important, — nous avons failli
dire plus monumental (Fig. 7). C’est un tombeau,
hauteur om38, largeur om27, type de celui bien
connu du maréchal de Saxe à Strasbourg : un
groupe de figures au pied d’une pyramide élan-
cée. Au bas, à droite, une femme assise, tenant
un compas ouvert, sur une immense sphère ter-
restre posée à même le sol, dans l’axe de la com-
position : à gauche, le Temps armé de sa faulx,
qui semble surgir de derrière le monument et sur-
prendre sa victime à l'improviste ; au-dessus, la
Renommée sonnant de la trompette thébaine. Il y
a dans l’ensemble, une grande allure et, dans la
Renommée, un superbe et énergique mouvement.
Anoter, comme ordonnance classique du groupe,
la ligne oblique de droite à gauche, établie par
la femme, le globe et le Temps ; la ligne de
gauche à droite, du torse du Temps à l’extrémité
de la trompette, et, pour faire équilibre à ce
double mouvement, un éphèbe debout, un peu
en arrière de la femme.
Le monument repose sur les croupes de deux
lions dont le muffle se relève vers le groupe ; au
sommet, la pomme de pin en amortissement.
7. L’inventaire dressé par Cyfflé, après le
désastre de Hastière, mentionne six médailles
détruites, soit des moules, soit des exemplaires
achevés. Cyfflé les porte en compte, en bloc, à
19 fls 12S od, ce qui correspondait à peu près au
FIG. 7. — PORTE MONTRE : LE TEMPS.
(Legs G. Vermersch. — Musées du Cinquantenaire.)
prix d’unité quil fixe lui-même dans un document
qui a été conservé.
Il résulte de nos investigations à ce sujet qu’il
ne s’agit pas, comme on pourrait le croire à
première lecture, de médailles en métal, dans le
le sens ordinaire du mot ; ce sont plutôt des
médaillons soit en plâtre, soit en terre cuite,
peut-être même en faïence et il n’existe, en tout
cas, aucune médaille de Cyfflé au Cabinet de
Bruxelles.
BULLETIN DES MUSEES ROYAUX
pied de la Vierge se montre au bas de la robe,
chaussé, le nôtre nu ; sa main droite maintient
le coude de jésus qui bénit, au lieu d’apparaître
derrière la tête du petit saint Jean; celui-ci
n’élève plus la croix de roseau, elle git à ses pieds
avec la banderole « Ecce Agnus Dei », tandis
qu’il croise les bras sur la poitrine. — Les phy-
sionomies des deux enfants témoignent, dans
l’original, d’un souci plus parfait de l’exécution,
toute moelleuse et empreinte d'une suavité élé-
gante. Le visage de la Vierge, à Turin, séduit par
la délicatesse de son modelé ; ses lèvres esquis-
sent un vague sourire qui trahit le disciple du
divin Léonard !
Pierre Bautier.
«sspa
ESSAI SUR PAUL-LOUIS CYFFLÉ,
SCULPTEUR BRUGEOIS, MODELEUR ET
CISELEUR DE LADISLAS LECZINSKI,
GRAND-DUC DE LORRAINE
(suite.)
e) Nous sommes tout disposé à attribuer à
P.-L. Cyfflé — suivant en cela l’indication de feu
G. Vermersch, qui le légua au musée, — un autre
porte-montre plus important, — nous avons failli
dire plus monumental (Fig. 7). C’est un tombeau,
hauteur om38, largeur om27, type de celui bien
connu du maréchal de Saxe à Strasbourg : un
groupe de figures au pied d’une pyramide élan-
cée. Au bas, à droite, une femme assise, tenant
un compas ouvert, sur une immense sphère ter-
restre posée à même le sol, dans l’axe de la com-
position : à gauche, le Temps armé de sa faulx,
qui semble surgir de derrière le monument et sur-
prendre sa victime à l'improviste ; au-dessus, la
Renommée sonnant de la trompette thébaine. Il y
a dans l’ensemble, une grande allure et, dans la
Renommée, un superbe et énergique mouvement.
Anoter, comme ordonnance classique du groupe,
la ligne oblique de droite à gauche, établie par
la femme, le globe et le Temps ; la ligne de
gauche à droite, du torse du Temps à l’extrémité
de la trompette, et, pour faire équilibre à ce
double mouvement, un éphèbe debout, un peu
en arrière de la femme.
Le monument repose sur les croupes de deux
lions dont le muffle se relève vers le groupe ; au
sommet, la pomme de pin en amortissement.
7. L’inventaire dressé par Cyfflé, après le
désastre de Hastière, mentionne six médailles
détruites, soit des moules, soit des exemplaires
achevés. Cyfflé les porte en compte, en bloc, à
19 fls 12S od, ce qui correspondait à peu près au
FIG. 7. — PORTE MONTRE : LE TEMPS.
(Legs G. Vermersch. — Musées du Cinquantenaire.)
prix d’unité quil fixe lui-même dans un document
qui a été conservé.
Il résulte de nos investigations à ce sujet qu’il
ne s’agit pas, comme on pourrait le croire à
première lecture, de médailles en métal, dans le
le sens ordinaire du mot ; ce sont plutôt des
médaillons soit en plâtre, soit en terre cuite,
peut-être même en faïence et il n’existe, en tout
cas, aucune médaille de Cyfflé au Cabinet de
Bruxelles.