DOI issue:
No 11 (Novembre 1912)
DOI Page / Citation link: https://doi.org/10.11588/diglit.24677#0096
86
BULLETIN DES MUSEES ROYAUX
LE PORTRAIT DE PARACELSE
PAR RUBENS
Je crois utile de coordonner brièvement divers
éléments d'information concernant le por-
trait de Paracelse par Rubens. On sait que ce
beau tableau qui porte au musée de Bruxelles le
n° 388 (B ; H
0.70, L o.55)
fut acquis pour
24,000 fr. à la
vente Kums à
Anvers en 1898.
Il se trouvait
autrefois chez le
duc de Marlbo-
rough ; lors de
la dispersion des
trésors de Blen-
heim en 1886,
Sedelmeyer l’a-
cheta pour |i25
liv. st. Signalé
en ces termes
par Smith (1) :
« Portrait of
Parcelsus, pre-
senting a portly
countenance,
seen in a front
view, wearing a
scarlet furret cap,
and holding a
book in his
hand. The lands-
cape is by the
hand o f W i 1-
dens. — There
is a bust portrait
of this person
engraved by
Van Sompel» (2),
Inutile de rap-
peler ici la car-
rière du fameux
médecin, chi-
miste et philosophe Théophraste Bombast de
(1) J. Smith. A Catalogua raisonné of the Works ot the
most eminent Dutch, Flemish and French Pointers, II
(Londres i83o) p. 242, n° 227 : Marlborough collec-
tion.
(2) L’estampe de P. Van Sompel, Effigies Paracelsi
medici celleberrimi, offre quelques variantes : buste sans
Hohenheim (qui latinisa ce dernier nom en Para-
celsus). Il naquit à Einsiedeln près Zurich en
1493 et mourut à Salzbourg en 1541. L’un
des promoteurs de la révolution médicale du
xvje siècle, il professa à Bâle et parcourut les
Pays-Bas et l’Italie.
Les historiographes de Rubens — notamment
M. Max Roo-
ses (1) — admet-
tent que notre
portrait aurait
été exécuté par
le maître lui-
même, entre
1615 et 1618
« d’après une
gravure du
temps » (2). Le
personnage (fig.
1) est représenté
en buste, vêtu
d’une houppe-
lande jaune à
pèlerine noire et
coiffé d’un bon-
net rouge garni
de fourrure ; les
mains, tenant un
livre mi-ouvert,
s’appuient au
rebord du cadre.
Derrière lui, dit
M. A.-J. Wau-
t e r s , auquel
nous e m p r un-
tons cette des-
cri p t io n , on
reconnait le pa-
norama de Salz-
bourg : le cours
sinueux de la Sal-
za, un pont aux
multiples arches
et le haut rocher
que couronne
un château-fort.
A plusieurs reprises, le pinceau génial du grand
mains, fond uni et sombre, autre direction du regard, au
cou un ruban avec une médaille. — Il existe un portrait en
profil, très différent, du même personnage, gravé par
Augustin Hirschvogel ( 1538).
(1) Page 3i3, n° 1016.
(2) Donc “ en sens inverse » du tableau primitif.
BULLETIN DES MUSEES ROYAUX
LE PORTRAIT DE PARACELSE
PAR RUBENS
Je crois utile de coordonner brièvement divers
éléments d'information concernant le por-
trait de Paracelse par Rubens. On sait que ce
beau tableau qui porte au musée de Bruxelles le
n° 388 (B ; H
0.70, L o.55)
fut acquis pour
24,000 fr. à la
vente Kums à
Anvers en 1898.
Il se trouvait
autrefois chez le
duc de Marlbo-
rough ; lors de
la dispersion des
trésors de Blen-
heim en 1886,
Sedelmeyer l’a-
cheta pour |i25
liv. st. Signalé
en ces termes
par Smith (1) :
« Portrait of
Parcelsus, pre-
senting a portly
countenance,
seen in a front
view, wearing a
scarlet furret cap,
and holding a
book in his
hand. The lands-
cape is by the
hand o f W i 1-
dens. — There
is a bust portrait
of this person
engraved by
Van Sompel» (2),
Inutile de rap-
peler ici la car-
rière du fameux
médecin, chi-
miste et philosophe Théophraste Bombast de
(1) J. Smith. A Catalogua raisonné of the Works ot the
most eminent Dutch, Flemish and French Pointers, II
(Londres i83o) p. 242, n° 227 : Marlborough collec-
tion.
(2) L’estampe de P. Van Sompel, Effigies Paracelsi
medici celleberrimi, offre quelques variantes : buste sans
Hohenheim (qui latinisa ce dernier nom en Para-
celsus). Il naquit à Einsiedeln près Zurich en
1493 et mourut à Salzbourg en 1541. L’un
des promoteurs de la révolution médicale du
xvje siècle, il professa à Bâle et parcourut les
Pays-Bas et l’Italie.
Les historiographes de Rubens — notamment
M. Max Roo-
ses (1) — admet-
tent que notre
portrait aurait
été exécuté par
le maître lui-
même, entre
1615 et 1618
« d’après une
gravure du
temps » (2). Le
personnage (fig.
1) est représenté
en buste, vêtu
d’une houppe-
lande jaune à
pèlerine noire et
coiffé d’un bon-
net rouge garni
de fourrure ; les
mains, tenant un
livre mi-ouvert,
s’appuient au
rebord du cadre.
Derrière lui, dit
M. A.-J. Wau-
t e r s , auquel
nous e m p r un-
tons cette des-
cri p t io n , on
reconnait le pa-
norama de Salz-
bourg : le cours
sinueux de la Sal-
za, un pont aux
multiples arches
et le haut rocher
que couronne
un château-fort.
A plusieurs reprises, le pinceau génial du grand
mains, fond uni et sombre, autre direction du regard, au
cou un ruban avec une médaille. — Il existe un portrait en
profil, très différent, du même personnage, gravé par
Augustin Hirschvogel ( 1538).
(1) Page 3i3, n° 1016.
(2) Donc “ en sens inverse » du tableau primitif.