BULLETIN DES MUSEES ROYAUX
UN FUSIL ESPAGNOL A LA MIQUELET
AVEC PLATINE SIGNÉE
D'ANTONIO ROVIRA,
ARQUEBUSIER DTGUALADA.
Ce fusil (voir fig. i) est renseigné au cata-
logue du Musée sous le n° 66 de la
série IX (i). Son canon, rond et lisse, porte au
tonnerre, non pas plusieurs poinçons, comme
l’avance le catalogue, mais bien un seul poinçon
portant le nom de Saut os et non pas Sartos,
comme l’a lu erronnément le dessinateur des
poinçons (voir fig. 3).
La croix qui figure au-dessus de ce poinçon
n’est pas, en effet, une marque spéciale : c’est
Quant aux trois figures insculpées sur le canon,
au-dessus de la croix, et portant au centre un
petit bouton hémisphérique en relief, de même
que les deux figures de même nature, placées
l’une à droite et l’autre à gauche du poinçon au
nom de Santos (voir fig. 2 et 3), ce sont simple-
ment des ornements qui remplacent, très proba-
blement, les fleurs de lis qu’imposaient sur leurs
canons les arquebusiers espagnols qui avaient
reçu le brevet d’arquebusier du roi -
Ces figures nous permettront, peut-être, de
déterminer, avec une apparence suffisante de
raison, quel est le Santos qui signa le canon de
notre fusil. Il y eut en effet trois arquebusiers
du même nom : Luis Santos, qui mourut à
Madrid le 27 avril 1721, et prit pour contremarque
FIG. I. — FUSIL ESPAGNOL A LA MIQUELET, DU XVIIIe SIÈCLE
un attribut religieux que beaucoup d’arquebu-
siers de la catholique Espagne avaient l’habi-
tude, aux xvne et xvme siècles, de placer sur
leurs canons, au-dessus de leurs poinçons. L’on
peut en dire autant de la croix qui fait suite à
la gouttière, sur le corps de bon nombre de
lames espagnoles, voire allemandes, des mêmes
époques.
(1) Cf. Catalogue du Musée de la Porte de Hal (1902),
p. 337 : “ Fusil espagnol à la miquelet, de la fin du
xvue siècle ou du commencement du xvme.
» Monture garnie de quelques plaques de cuivre, décou-
pées. Canon simple, portant plusieurs marques de fabrique,
entre autres un poinçon au nom de l’armurier de Madrid
Santos. Un autre poinçon sur le couvercle du bassinet,
renferme le mot : Ovira. Sur le couvre-bassinet est gravé
le mot : Igualada.
» Longueur du canon : om825 ; calibre : omoi5. »
Voir également catalogue de i885, p. 286 (n° 2), et
catalogue de 1897, p. 2i3 (n° 69).
un lion dressé sur ses pattes postérieures et tenant
une fleur de lis dans la patte gauche de devant.
Luis Santos eut comme élève son fils, Juan
Santos, qui prit à peu près la même contre-
marque.
Ces deux arquebusiers, quoique estimés, ne
furent pas nommés arquebusiers du roi.
Le troisième arquebusier du même nom fut
Sébastian Santos, élève de Mathias Baeza, et
qui reçut, en 1762, le brevet d’arquebusier du roi
d’Espagne Ferdinand VI (1). Sébastian Santos
mourut en 1762 ; il prit comme contremarque
un lion couronné, dressé sur ses pattes posté-
rieures et tenant un sceptre de la patte droite
de devant, la patte gauche reposant sur un globe
terrestre.
(1) Ferdinand VI, fils de Philippe V, né en 1712, roi
d’Espagne de 1746 à 1759.
UN FUSIL ESPAGNOL A LA MIQUELET
AVEC PLATINE SIGNÉE
D'ANTONIO ROVIRA,
ARQUEBUSIER DTGUALADA.
Ce fusil (voir fig. i) est renseigné au cata-
logue du Musée sous le n° 66 de la
série IX (i). Son canon, rond et lisse, porte au
tonnerre, non pas plusieurs poinçons, comme
l’avance le catalogue, mais bien un seul poinçon
portant le nom de Saut os et non pas Sartos,
comme l’a lu erronnément le dessinateur des
poinçons (voir fig. 3).
La croix qui figure au-dessus de ce poinçon
n’est pas, en effet, une marque spéciale : c’est
Quant aux trois figures insculpées sur le canon,
au-dessus de la croix, et portant au centre un
petit bouton hémisphérique en relief, de même
que les deux figures de même nature, placées
l’une à droite et l’autre à gauche du poinçon au
nom de Santos (voir fig. 2 et 3), ce sont simple-
ment des ornements qui remplacent, très proba-
blement, les fleurs de lis qu’imposaient sur leurs
canons les arquebusiers espagnols qui avaient
reçu le brevet d’arquebusier du roi -
Ces figures nous permettront, peut-être, de
déterminer, avec une apparence suffisante de
raison, quel est le Santos qui signa le canon de
notre fusil. Il y eut en effet trois arquebusiers
du même nom : Luis Santos, qui mourut à
Madrid le 27 avril 1721, et prit pour contremarque
FIG. I. — FUSIL ESPAGNOL A LA MIQUELET, DU XVIIIe SIÈCLE
un attribut religieux que beaucoup d’arquebu-
siers de la catholique Espagne avaient l’habi-
tude, aux xvne et xvme siècles, de placer sur
leurs canons, au-dessus de leurs poinçons. L’on
peut en dire autant de la croix qui fait suite à
la gouttière, sur le corps de bon nombre de
lames espagnoles, voire allemandes, des mêmes
époques.
(1) Cf. Catalogue du Musée de la Porte de Hal (1902),
p. 337 : “ Fusil espagnol à la miquelet, de la fin du
xvue siècle ou du commencement du xvme.
» Monture garnie de quelques plaques de cuivre, décou-
pées. Canon simple, portant plusieurs marques de fabrique,
entre autres un poinçon au nom de l’armurier de Madrid
Santos. Un autre poinçon sur le couvercle du bassinet,
renferme le mot : Ovira. Sur le couvre-bassinet est gravé
le mot : Igualada.
» Longueur du canon : om825 ; calibre : omoi5. »
Voir également catalogue de i885, p. 286 (n° 2), et
catalogue de 1897, p. 2i3 (n° 69).
un lion dressé sur ses pattes postérieures et tenant
une fleur de lis dans la patte gauche de devant.
Luis Santos eut comme élève son fils, Juan
Santos, qui prit à peu près la même contre-
marque.
Ces deux arquebusiers, quoique estimés, ne
furent pas nommés arquebusiers du roi.
Le troisième arquebusier du même nom fut
Sébastian Santos, élève de Mathias Baeza, et
qui reçut, en 1762, le brevet d’arquebusier du roi
d’Espagne Ferdinand VI (1). Sébastian Santos
mourut en 1762 ; il prit comme contremarque
un lion couronné, dressé sur ses pattes posté-
rieures et tenant un sceptre de la patte droite
de devant, la patte gauche reposant sur un globe
terrestre.
(1) Ferdinand VI, fils de Philippe V, né en 1712, roi
d’Espagne de 1746 à 1759.