DU CINQUANTENAIRE
Quoique aucune contremarque ne figure sur
le canon de notre fusil, nous pensons que ce
poinçon au nom de Santos doit se rapporter
à Juan Santos et ce qui nous paraît devoir
militer en faveur de cette assertion, c’est que le
poinçon en cause présente une frappante ana-
logie avec un poinçon de Juan Santos (voir fig. 4)
où le nom de l’arquebusier est accompagné de
son prénom, Juan. Ce dernier poinçon se trouve
sur les canons d’une paire de pistolets à silex
FIG. 2. — TONNERRE ET COUVRE-BASSINET ü’UN FUSIL
ESPAGNOL A LA MIOUELET, DU XVIIIe SIÈCLE.
(série IX, nu 116) du Musée de la Porte de Hal
et il est accompagné d’annexes fort semblables à
celles figurant sur le canon de notre fusil.
Il est à remarquer, toutefois, que la contre-
marque qui accompagne le poinçon de Juan
Santos frappé sur ces pistolets n’est pas celle
dudit arquebusier ; sa contremarque en effet,
ainsi que nous l’avons dit plus haut, est un lion,
et le contre-poinçon que portent les canons des
pistolets en question renferme un chien. Or, à
notre connaissance, le chien ne figure que sur les
contremarques d’Alonzo Martinez et de Diego
Ventura.
Quoi qu’il en soit de cette question de poinçons,
sur laquelle nous reviendrons un jour, notre fusil
est, en plus petit et sans baïonnette, du modèle de
ceux que nous avons vus au Musée d’Artillerie de
Madrid et qui étaient employés par les Minones
et les troupes légères en 1792. Mais le type de
la monture de ce fusil était déjà en usage long-
temps avant cette date.
Les Minones, comme les Miqueletes, étaient
des soldats de police locale.
La monture est ornée de quelques plaques
de laiton, découpées, repercées et sommaire-
ment gravées ; le canon est maintenu sur le
fut par quatre bagues de laiton. La plaque de
couche et la sous-garde sont en fer. Quant à la
platine, un peu ciselée et ornée
de quelques gravures, elle est du .
type dit à la miquelet. §J
La batterie (1) du bassinet porte
un poinçon renfermant, non pas le â I
mot Ovira, comme le disent les ® *
catalogues du Musée, mais bien le
mot Rovira, ainsi que l’a bien lu
le dessinateur des poinçons du cata-
logue (voir fig. 3). Sur le couvre-
bassinet est gravé le mot : Igualada.
Igualada est une ville d’Espagne,
dans la province de Barcelone, où
travaillait vers 1758, avant et après
cette date, l’arquebusier dont le
poinçon figure sur la batterie de
notre platine : Antonio Rovira,
qui fut arquebusier du roi Ferdi-
nand VI.
Notre platine est donc un document fort inté-
ressant qui, outre le nom d’un arquebusier peu
connu parce que son poinçon se rencontre très
rarement, nous fournit également l’indication de
la ville où cet arquebusier a travaillé.
Le fait, connu (2), qu’Antonio Rovira, qui
signa la platine de notre fusil, travaillait vers
fig. 3.
(1) Les catalogues du Musée disent couvercle, mais il
faut lire batterie, car le couvercle du bassinet, c’est le
couvre-bassinet. Or, le poinçon renfermant le mot Rovira
est imposé sur le dos de la pièce d’acier cannelée, nom-
mée d’abord fusil et plus tard batterie et qui, fixée sur
le couvre-bassinet, reçoit le choc de la pierre à feu ou
silex lorsque le tireur agit sur la détente.
(2) C’est, au surplus, à peu près tout ce que l’on con-
naît d’Antonio Rovira : qu’il était, en 1758, arquebusier
du roi Ferdinand VI et qu’il travaillait, à cette époque,
à Igualada
A consulter à cet égard : E. von Lenz, Die Wajfen-
sammlung des Grafen S. D. Scheremetew in St. Peters-
burg, p. i56 n° 901); Leipzig, Karl W. Hiersemann, 1897.
Quoique aucune contremarque ne figure sur
le canon de notre fusil, nous pensons que ce
poinçon au nom de Santos doit se rapporter
à Juan Santos et ce qui nous paraît devoir
militer en faveur de cette assertion, c’est que le
poinçon en cause présente une frappante ana-
logie avec un poinçon de Juan Santos (voir fig. 4)
où le nom de l’arquebusier est accompagné de
son prénom, Juan. Ce dernier poinçon se trouve
sur les canons d’une paire de pistolets à silex
FIG. 2. — TONNERRE ET COUVRE-BASSINET ü’UN FUSIL
ESPAGNOL A LA MIOUELET, DU XVIIIe SIÈCLE.
(série IX, nu 116) du Musée de la Porte de Hal
et il est accompagné d’annexes fort semblables à
celles figurant sur le canon de notre fusil.
Il est à remarquer, toutefois, que la contre-
marque qui accompagne le poinçon de Juan
Santos frappé sur ces pistolets n’est pas celle
dudit arquebusier ; sa contremarque en effet,
ainsi que nous l’avons dit plus haut, est un lion,
et le contre-poinçon que portent les canons des
pistolets en question renferme un chien. Or, à
notre connaissance, le chien ne figure que sur les
contremarques d’Alonzo Martinez et de Diego
Ventura.
Quoi qu’il en soit de cette question de poinçons,
sur laquelle nous reviendrons un jour, notre fusil
est, en plus petit et sans baïonnette, du modèle de
ceux que nous avons vus au Musée d’Artillerie de
Madrid et qui étaient employés par les Minones
et les troupes légères en 1792. Mais le type de
la monture de ce fusil était déjà en usage long-
temps avant cette date.
Les Minones, comme les Miqueletes, étaient
des soldats de police locale.
La monture est ornée de quelques plaques
de laiton, découpées, repercées et sommaire-
ment gravées ; le canon est maintenu sur le
fut par quatre bagues de laiton. La plaque de
couche et la sous-garde sont en fer. Quant à la
platine, un peu ciselée et ornée
de quelques gravures, elle est du .
type dit à la miquelet. §J
La batterie (1) du bassinet porte
un poinçon renfermant, non pas le â I
mot Ovira, comme le disent les ® *
catalogues du Musée, mais bien le
mot Rovira, ainsi que l’a bien lu
le dessinateur des poinçons du cata-
logue (voir fig. 3). Sur le couvre-
bassinet est gravé le mot : Igualada.
Igualada est une ville d’Espagne,
dans la province de Barcelone, où
travaillait vers 1758, avant et après
cette date, l’arquebusier dont le
poinçon figure sur la batterie de
notre platine : Antonio Rovira,
qui fut arquebusier du roi Ferdi-
nand VI.
Notre platine est donc un document fort inté-
ressant qui, outre le nom d’un arquebusier peu
connu parce que son poinçon se rencontre très
rarement, nous fournit également l’indication de
la ville où cet arquebusier a travaillé.
Le fait, connu (2), qu’Antonio Rovira, qui
signa la platine de notre fusil, travaillait vers
fig. 3.
(1) Les catalogues du Musée disent couvercle, mais il
faut lire batterie, car le couvercle du bassinet, c’est le
couvre-bassinet. Or, le poinçon renfermant le mot Rovira
est imposé sur le dos de la pièce d’acier cannelée, nom-
mée d’abord fusil et plus tard batterie et qui, fixée sur
le couvre-bassinet, reçoit le choc de la pierre à feu ou
silex lorsque le tireur agit sur la détente.
(2) C’est, au surplus, à peu près tout ce que l’on con-
naît d’Antonio Rovira : qu’il était, en 1758, arquebusier
du roi Ferdinand VI et qu’il travaillait, à cette époque,
à Igualada
A consulter à cet égard : E. von Lenz, Die Wajfen-
sammlung des Grafen S. D. Scheremetew in St. Peters-
burg, p. i56 n° 901); Leipzig, Karl W. Hiersemann, 1897.