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La chronique des arts et de la curiosité — 1878

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Nr. 18 (4 Mai)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26617#0146
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LA CHRONIQUE DES ARTS

l’Europe viendrait à être troublée par les
affaires d’Orient. Il est cependant à désirer
que rien ne vienne entraver les résultats des
généreux efforts de la France et de l’étranger
qui ont permis d’organiser cette grande fête de
l’art et de l’industrie.

La Gazette prépare d’importants comptes-
rendus de l’Exposition, en ce qui concerne
les beaux-arts et les arts appliqués à l’indus-
trie ; elle fera en sorte d’être à la hauteur de
sa tâche.

Le Salon ouvrira le 25 mai et fermera le 19
août.

Le vote des médailles aura lieu le 16 juin et
la distribution des récompenses aux exposants
le 11 juillet, dans le grand salon carré, aux
Champs-Elysées.

NOUVELLES

^ Lundi dernier, notre éminent collabora-
teur M. Charles Blanc a ouvert son cour d’esthé-
tique au Collège de France devant une nom-
breuse assistance qui lui a fait le plus chaleu-
reux accueil.

M. Charles Blanc a donné la définition de
l’esthétique, qu’il appelle la science du senti-
ment, et s’est longuement étendu sur l’ori-
gine des arts que l’homme, dit-il, a créés
successivement en introduisant dans la nature
primitive, inorganique, les trois qualités qui
lui manquent, à elle, et qu’il possède, lui,
au plus haut degré : l’ordre, la proportion et
l’unité.

Le succès de M. Charles Blanc a été com-
plet, malgré cette émotion du début à laquelle
il ne pouvait complètement se soustraire, et
dont son auditoire savait, du reste, faire la
part.

On peut voir en ce moment chez MM.
Goupil, avenue de l’Opéra, la Vierge aux
candélabres, de Raphaël, qui va être vendue à
Londres par MM. Christie et Manson.

** Les quatre tableaux légués par Mme la
comtesse Duchâtel viennent d'être placés dans
l’une des salles de l’ancien musée des souverains.
On a exposé en même temps, dans une salle
voisine, le grand retable de Beaune, dont la
restauration vient d’être terminée par les
soins de l’administration du Louvre.

** On vient de découvrir la façade du pa-
villon de Marsan, du côté de la rue de Rivoli ;
avec elle est apparu, dégagé de ses échafauda-
ges, le fronton décoratif sculpté par M. Crauk.
Le sujet de cette composition est : « la Force
et la Prospérité renaissantes sous le règne de
la Loi. »

Au centre, le Génie de la Loi est assis sur un
trône, la main droite sur les tables de la Loi,
l’autre tenant le sceptre de la Justice. Sur les
côtés, les ligures de la Force et de la Prospé- 1

rité, personnifiées par de jeunes femmes,
s’étendent, ayant à leurs pieds des enfants
ailés. A gauche, la Force se dresse sur le bras
droit; de la main gauche elle saisit l’épée que
lui présente le Génie qui se groupe avec elle.
A droite, la Prospérité tient une corne
d’abondance-.

Divers attributs relatifs aux symboles rem-
plissent les vides des côtés. Le fronton me-
sure 10 mètres d’élévation, et les figures en
ont 4.

Le Génie des arts de M. Mercié vient d’être
placé au-dessus du pavillon du Louvre, en face
le pont des Saints-Pères, dans l’emplacement
qu’occupait le Napoléon III de Barye. Les
échafaudages ne sont pas encore enlevés.

*** Le musée deBerlin a acquis récemment, au
prix de 100.000 francs, les deux bustes bien
connus du palais Strozzi ; l’un d’eux, celui de
Maddalena Strozzi, est signé sous le piédestal
parDesiderio da Settignano : il a été gravé par
Perkins. L’autre est un buste d’homme d’après
un personnage de la même famille.

NÉCROLOGIE

M. Ilis de La Salle vient de mourir à l’âge de
quatre-vingt-trois ans. Sa fin était pressentie
depuis quelque temps déjà par ses nombreux
amis.

Il est à peine besoin de rappeler à nos lec-
teurs les titres que le généreux bienfaiteur de
nos musées s’est acquis à la reconnaissance
publique.

M. His de La Salle a donné, entre autres,
100 dessins de premier ordre à l’Ecole des
beaux-arts, 150 environ au musée de Dijon,
d’admirables Poussin au Louvre, une superbe
suite de gravures d’après le même maître, et
d’autres pièces d’une grande rareté au cabi-
net des Estampes, des dessins aux musées de
Lyon, d’Alençon, d’Orléans, un tableau de Gé-
ricault à celui de Rouen. Enfin il avait mis à
exécution un projet formé depuis longtemps :
il avait fait passer dans les salles du Louvre
l’élite de ses collections : d’abord ses bronzes
italiens que l’on voit dans la salle Michel-Ange,
puis, il y a un mois, 25 ou 30 tableaux et 450
dessins de la plus grande beauté.

Enfin, la semaine dernière, sentant ses forces
décimer, il avait envoyé à notre musée natio-
nal les quatre tableaux de premier ordre qu’il
avait désiré conserver jusqu’à la fin : la Joueuse
de tambourin, de Léopold Robert ; un admi-
rable Paysage de Marilhat; la ravissante Course
de chevaux montés, de Géricault, et la copie
par le même peintre de la Justice divine de
Prud’hon. M. le ministre de l’instruction pu-
blique venait de témoigner au généreux dona-
teur la reconnaissance du pays en le nommant
officier de la Légion d’honneur,

M. le baron de Guilhermy vient de mourir à
l’âge de 69 ans. Il était membre du Comité
des Monuments historiques depuis 1838. C’était
 
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