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La chronique des arts et de la curiosité — 1878

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Nr. 18 (4 Mai)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26617#0147
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ET DE LA CURIOSITÉ

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un des archéologues les plus distingués de no-
tre pays. Quoiqu'il fût malade depuis long-
temps déjà, sa perte sera très-vivement ressen-
tie. Nous rappellerons les titres de quelques-uns
de ses remarquables travaux : Monographie de
l’église royale de Samt-Denis et de ses tombeaux
(1848) ; Itinéraire archéologique de Paris (1855) ;
Description de Not' e-Dame, cathédrale de Paris
(1836); la Sainte-Chapelle du Palais (1857).

Nous avons aussi à annoncer la mort de
M. Victor Thirion. Ce jeune peintre, élève de
Gleyre et de M. Bouguereau, avait exposé au
dernier Salon un portrait d’homme et une
Psyché abandonnée qui permettaient de bien
augur’er de son avenir.

RÉUNION DES DÉLÉGUÉS DES SOCIÉTÉS 'SAVANTES

DES DÉPARTEMENTS

Beaux-arts. - Nous empruntons au Te?nps
le résumé qu’on va lire :

La séance a été ouverte par un discours de
M. de Chennevières. Le directeur des beaux-arts
au ministère de l’instruction publique a parlé
d’abord de l’Exposition où il a réuni les portraits
nationaux prêtés par les musées, les cathédrales,
les châteaux ; il rappelle que les écoles de dessin
de province seront représentées dignement à
côté de celles de Paris. M. de Chennevières an-
nonce, avec une légitime satisfaction, que l’In-
ventaire des richesses d'art de la France, pour
lequel il réclamait l’an dernier le concours des
sociétés départementales, et qui n’était encore
qu’à l’état de projet, a reçu un commencement
d’exécution. Le premier volume a paru et promet
une série de beaux livres à nos bibliothèques. Le
second volume, relatif aux villes de Montpellier,
Orléans, Chalon-sur-Saône et Versailles, est com-
plètement terminé, et le troisième s’avance rapide-
ment; il sera consacré aux premières nomencla-
tures des monuments civils de Paris.

L’enseignement du dessin a soulevé dans ces
derniers temps des questions qui touchent à leur
solution. M. Bardoux va très-prochainement tracer
le plan de l’organisation de ces écoles dans un des
projets de loi qu’il élabore. « Nous avons recueilli,
ajoute M. de Chennevières, par l’entremise des pré-
fectures, tous les éléments d’information sur les
musées, sur les écoles de dessin, sur les métho-
des qui y sont observées, sur toutes les institu-
tions, en un mot, qui peuvent servir au perfec-
tionnement du goût et à la pratique du dessin
dans nos départements. Ce seront là de précieux
renseignements pour la mise à exécution, sensée
et rapide, selon le caractère et les besoins de cha-
que province, de la grande réforme qu’étudie M. le
ministre. »

M. de Chennevières est particulièrement fier, on
e conçoit sans peine, des travaux d’art exécutés
par ordre et pour le compte de l’État; il recom-
mande donc aux délégués, s’ils veulent se faire
une idée exacte de l’état de l’école française con-
temporaine, de ne pas se borner, à visiter les ga-
leries du Champ de Mars; ils devront surtout

étudier les peintures de l’Opéra, de Sainte-Gene-
viève, de la Trinité ; on aurait pu ajouter aussi
celles de Saint-Germain-des-Prés. C’est appliquées
aux murs des édifices, continue M. le directeur
des beaux-arts, qu’il faut chercher les œuvres
maîtresses, c’est à de telles œuvres capitales que
doit avant tout se reconnaître la nation artiste.
M. de Chennevières comprend très-bien aussi
qu’on sollicite les vocations d’artistes par les en-
couragements publics et privés. Mais ce n’est pas
assez de faire des peintres, il faut encore et sur-
tout les provoquer à la production, acheter leurs
tableaux, leur offrir une carrière. C’est péché,
dit-il, de solliciter la jeunesse à ce rude métier si
nous ne trouvons moyen d’utiliser plus tard les
talents acquis. Voilà une bonne pensée et une
charitable parole. Par malheur, les ressources de
l’État sont minces ; il faut les émietter sur une
immense surface, où elles produisent l’effet d’une
maigre rosée sur un sol altéré. M. de Chenne-
vières est bien près de se plaindre qu’on le con-
damne à opérer des miracles ; il affirme pourtant
qu’il en fait. Mais il demande pour l’avenir la
collaboration des conseils municipaux qui doivent
être jaloux de bâtir ou de décorer des monu-
ments.

M. Charvet, de Lyon, raconte les tentatives réi-
térées et souvent infructueuses faites dans cette ville
pour organiser l’enseignement public du dessin.
En 1689, la première tentative fut accomplie par
un peintre, Thomas Blanchet, qui obtint des let-
tres-patentes, mais ne réussit qu’à enfanter un
projet. En 1751, l’abbé Lacroix veut fonder à Lyon
une académie de dessin d’après la figure : les
dessinateurs pour 1 industrie des tissus s’y oppo-
sent et demandent la création d’une école de
fleurs. Celle-ci se heurte au mauvais vouloir des
intendants du commerce et des arts, elle ne s’é-
tablit qu’à la fin du xvm® siècle par l’initiative
de quelques particuliers qui en faisaient les frais.
En 1780, l’école gratuite de dessin prit la place
de cette entreprise et lui donna une existence as-
surée.

M. l’abbé Laferrière traite de l’histoire de l’art
en Aunis et en Saintonge. Il lit la préface d’un
inventaire des richesses d’art du diocèse de La
Rochelle. M. Vérou, directeur de l’Ecole des beaux-
arts de Poitiers, se lance dans une série de rap-
prochements destinés à relever chez les peintres
les qualités des sculpteurs, et chez ceux-ci les
qualités des peintres. Y aurait-il donc deux arts,
deux méthodes ? La peinture et la sculpture se-
raient-elles condamnées chacune dans leur sphère
à se faire des emprunts plus ou moins légitimes,
plus ou moins heureux? M. Millet proteste contre
cette dualité : l’art est un, en dépit des moyens
divers qu’il emploie pour se manifester, Que l’ar-
tiste tienne le burin, le pinceau, le ciseau, le
crayon, peu importe, le but qu’il cherche, l’inspi-
ration qui le soutient et le guide ne changent pas.

M. Noël, d’Orléans, communique un mémoire
intitulé : « Des arts industriels au moyen âge et
à l’époque moderne. » L’auteur étudie les trans-
formations de la classe des artisans depuis l’an-
tiquité grecque et romaine, où elle était composée
d’esclaves, jusqu’au xie siècle, où elle se réfugie
dans les monastères. Au xue siècle, les laïques
s’emparent de l’industrie et se réunissent en cor-
porations qui portent au plus haut degré la pra-
tique. Mais, à la fin du xvme siècle, les nécessités
 
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