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La chronique des arts et de la curiosité — 1878

DOI issue:
Nr. 20 (18 Mai)
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https://doi.org/10.11588/diglit.26617#0163
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ET DE LA CURIOSITÉ

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ures décoratives de la salle dite du Comité
des Maréchaux et de l’escalier principal, dans
les nouveaux bâtiments du ministère de la
guerre.

** Sauf la section belge et la sculpture
française, toute l’exposition des beaux-arts
est maintenant ouverte au public. La grande
salle de l’empire allemand obtient un succès
très-vif et très-mérité. Nous nous bornerons
à signaler les œuvres les plus importantes : la
Forge de M. Menzel, les tableaux de genre de
MM. Gussow et Knaus, les portraits de MM.
Lenbacli et Liebl, les paysages de MM. Aclien-
bach, Baiscli, Ivrôner, Brendel ; diverses toiles
de MM. Fritz Aug. Kaulback, Gab. Max, Bolcel-
mann, Defregger, Hoff, Brandt, Peterssen,
Diez, Gebhardt, Gentz, etc., enfin, les sculp-
tures de MM. Begas et Ilildebrandt.

** Nous lisons dans le Journal de Saint-Pé-
tersbourg :

A l’occasion du congrès international des
orientalistes à Saint-Pétersbourg (1876), le dé-
partement asiatique du ministère des affaires
étrangères, sur la présentation du directeur
de l’institut des langues orientales attaché à ce
ministère, M. le conseiller privé Gamazow, a
entrepris la publication des catalogues des
collections de monnaies et de manuscrits orien-
taux appartenant à l’institut.

Deux livraisons de cette publication ont paru
récemment.

L’une renferme la description des manus-
crits arabes, due à la plume érudite de M. le
baron Victor Rosen, professeur adjoint d’arabe
à l’université de Saint-Pétersbourg; l’autre
contient l’inventaire des monnaies des califes,
dressé sous la direction de notre savant acadé-
micien, M. le conseiller privé Dorn.

Sur 229 manuscrits arabes enregistrés dans
l’ouvrage du baron Rosen, un grand nombre
forment l’objet de notices étendues, souvent
accompagnées d’extraits considérables. Un
avant-propos de l’auteur placé en tète, trois
listes alphabétiques (en arabe) : 1° des ouvra-
ges ; 2° des auteurs, et 3° des copistes et pos-
sesseurs ; une table chronologique des manus-
crits datés, enfin trois planches de fac-similé à
la fin complètent ce travail remarquable et en
facilitent l’usage.

L’inventaire des monnaies des califes com-
prend 562 numéros, sans compter un appen-
dice considérable. Une préface de M. Dorn
fournit aux numismates d’intéressants détails
sur l’origine et la composition du médaillier de
l’institut.

Une préface de M. Gamazow, jointe au vo-
lume du baron Rosen, nous communique des
données générales sur les collections de l’ins-
titut et fait un historique de la présente publi-
cation.

Le monde savant appréciera hautement la
sollicitude éclairée du ministère des affaires
étrangères, qui a autorisé et subventionné
l’impression de ces catalogues. Il attendra les
livraisons suivantes avec une impatience pro-
portionnée au grand intérêt des collections de
l'institut, qui entrent dès à présent dans le

domaine de la science universelle, pour y occu-
per la place qui leur est due et que leur répu-
tation leur a assignée depuis longtemps.

Le Retable de l’hospice de Beaune
au Louvre

On expose en ce moment dans une des salles
de l’ancien Musée des Souverains, au Louvre,
un des plus grands tableaux d’autel et une
des plus belles œuvres qu’ait vu faire le xv° siè-
cle.

C’est le retable du Jugement dernier, peint
par Rogier Van der Weyden, de 1443 à 1447,
pour le chancelier de Bourgogne Rollin, lors-
que celui-ci fonda, avec l’autorisation du pape
Eugène IV, l’hospice de Beaune, en mémoire
de la peste qui avait ravagé cette ville. Rollin,
chancelier du duc Philippe le Bon, fut le pro-
tecteur des artistes et patrona successivement
Jean Van Eyck et Rogier Van der Weyden.

Le Louvre possède justement de Jean Van
Eyck un admirable tableau qui porte le n° 162
du catalogue Villot, qu’on appelle la Vierge au
donateur, et qui représente ce même chancelier
Rollin.

Le retable de Beaune appartient à l’admi-
nistration de l’hospice. Il a été envoyé à Paris
pour y être restauré et rétabli dans son état
original, car il avait subi, au xvne siècle pro-
bablement, des retouches inspirées par un esprit
de décence assez ridicule, et qui consistèrent à
revêtir d’habits ou à envelopper de flammes
certains petits personnages nus figurant les
élus ou les réprouvés,

Les travaux de restauration et de nettoyage
n’ont pas duré moins de trois ans et font le
plus grand honneur à l’Administration du
Louvre qui les a dirigés.

Il a fallu scier quelques-uns des panneaux à
ras, pour ainsi dire, de l’épaisseur de la pein-
ture et les réappliquer sur du bois nouveau.
D’autres parties du retable ont dû être sou-
mises au rentoilage. Enfin on a repeint, que
ce mot n’effarouche personne, quelques points
qui avaient souffert dans les angles des pan-
neaux et dont-la restitution n’altère en rien
l’ensemble de l’œuvre.

Le résultat le plus important de toutes ces
opérations délicates et conduites avec une re-
marquable habileté a été de faire disparaître
les faux habits et les fausses flammes qui ca-
chaient la plupart des figures nues. Celles-ci
ont revu le jour, et l’extrême intérêt qui s’y
attache montre qu’on a eu parfaitement rai-
son de tenter cette curieuse et intelligente res-
tauration.

Dans les Anciens peintres flamands de Crowe
et Cavalcaselle, et dans le Manuel d’histoire de
la peinture de Waagen, entre autres, on trouve
reproduit le retable de Beaune, dans l’état de
prétendue décence où l’avaient mis les scru-
pules d’une époque antérieure. On peut donc
comparer les deux aspects de l’œuvre.

Le Jugement dernier de Rogier van der Wey-
 
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