DOI issue:
Nr. 20 (18 Mai)
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.26617#0166
158
LA CHRONIQUE DES ARTS
BIBLIOGRAPHIE
Les Peintres impressiomiis/es. — Claude Monet,
Sisley, Pissaro, Renoir, Bertlie Morisot, avec
un dessin de Renoir, par Théodore Duret. (Bro-
chure in-18. Paris, Heymann et Perois.)
On se rappelle quelles railleries souleva l'expo-
sition ouverte en 1877, rue Le Pelelier, par les
impressionnistes. A peine quelques amis des ten-
tatives hardies osèrent-ils protester contre le ver-
dict rigoureux de la grande majorité du public.
M. Théodore Duret entreprend aujourd’hui de
réhabiliter ce groupe d’artistes. Il croit que les
impressionnistes et leur chef, M. Manet, ne sont
point, quoi qu’on puisse leur reprocher, dépour-
vus d’une originalité réelle. Selon lui, c’est à ces
audacieux novateurs que l’on doit cette coloration
claire trop rare chez les peintres contemporains ;
les premiers ils ont cherché et parfois réussi à
fixer sur la toile la vive sensation du plein air et
des libres horizons ; les premiers ils ont traduit,
avec une vérité communicative, ces rapides phé-
nomènes de la lumière qu’il est si difficile de saisir
dans leur incessante mobilité ; en un mot, ils au-
raient justifié suffisamment le nom d'impression-
nistes qu’ils se sont donné et qui a trop égayé la
malignité parisienne.
Sans partager l’enthousiasme un peu immodéré
de M. Duret pour la nouvelle école, il faut recon-
naître que certaines toiles de la rue Le Peletier mé-
ritaient une attention bienveillante, et surtout
que l’esthétique des impressionnistes est au fond
originale et judicieuse. L’art ne doit-il point
se transformer avec les usages et les mœurs
de chaque époque, suivre le mouvement des
esprits, les changements continuels du goût,
dégager de toute chose l’impression psycholo-
gique quelque fugitive qu’elle soit ? Faut-il se
montrer si sévère pour ces chercheurs de voies
nouvelles, pour ces néo-réalistes de Fart contem-
porain ?
Ce qui prouve que tout n’est point à rejeter en
eux, c’est l’influence marquée et salutaire qu’ils
ont exercée même sur les peintres les plus esti-
més de nos jours. Mais suffit-il de quelques efforts
heureux, de certains progrès dans la clarté de la
coloration, d’une réelle aptitude à saisir la va-
riété des jeux de la lumière pour accomplir dans
la peinture une révolution féconde? 11 nous
semble que pour bien rendre ces impressions in-
stantanées si chères à la nouvelle école, il faut
des procédés moins sommaires que les siens, une
main plus sûre, une exécution plus savante, un
travail plus consciencieux.
Pour le reste, nous renvoyons le lecteur à la
brochure de M. Théodore Duret, qui plaide la
cause des impressionnistes avec une verve que
ne gâterait point un peu plus de critique sé-
rieuse.
Ch. E.
Revue des Deux-Mondes, 1er mai 1878; Flo-
rence depuis l’annexion au royaume d’Italie.
I. Le caractère de la ville, les nouveaux
musées, la sculpture florentine, par M. George
Perrot, de l’Institut de France. —15 mai 1878;
David d’Angers, ses œuvres et ses doctrines,
par M. Henri Delaborde, de l’Institut de
France.
Journal des Débats, 2, 6,11,17 mai; les Beaux-
Arts à l’Exposition, par M. Charles Clément.
Le Siècle, 10 mai ; les Beaux-Arts à l’Expo-
sition, par M. Castagnary.—13 ; La Revue des
Nations, par M. Henry Havard.
Journal officiel, 12 mai; la Chine, par M.
Chaulnes. — 16 mai; les expositions univer-
selles, par M. Henri Baudrillart.
Le Français, 4 mai ; Deux amateurs pari-
siens, par M. Ch. Timbai.
Paris-Journal, 10 mai; les Beaux-Arts à
l’Exposition, par M. Bertall.
Revue Suisse des Beaux-Arts, n° 7 ; les fres-
ques d’Holbein au palais épiscopal de Coire,
par E. Périer.
Af/ienœmn;4mai, la Royal-Academy (1er arti-
cle) ; la sociétés des peintres à l’aquarelle
(1er article); la Grosvenor Gallery (1er article).
Academy ; 27 avril, les temples des juifs, etc.,
par James Fergusson (compte rendu par W.
Simpson) ; 4 mai, exposition de dessins de
maîtres hollandais, au Burlington-Club (1er
article), par M. Heaton.
Le Tour du Monde, 906° livraison. Texte :
Voyage en Grèce, par M. Henri Belle (1861-
1868-1874). Texte et dessins inédits. Dix dessins
de H. Belle, Th. Weber et Kauffmann.
Journal de la Jeunesse, 284° livraison. Texte:
par Mmc Colomb, Th. Lally, Léon Cahun, P.
Vincent.
Dessins: Delort, Faguet, Van Elven, Sahib,
Tournois.
Bureaux à la librairie Hachette et Ci0, 79,
boulevard Saint-Germain, à Paris.
MUSÉE DE LILLE : LE MUSÉE WICAR
Par M. Louis Gonse
Paris, Gazette des Beaux-Arts et Edouard
Détaillé, 1878, i vol. gr. in-8° de 112 pages,
avec 51 gravures dans le texte et 2 gravures
hors-texte d’après un dessin de Raphaël et la
Tète de cire, titre imprimé en rouge et noir.
Tirage à part à 50 exemplaires sur grand
papier de Hollande avec les deux gravures
avant la lettre et la Tète de cire, par M. Gail-
lard, en double épreuve, et à 100 exemplaires
sur papier ordinaire, des articles parus dans la
Gazette des Beaux-Arts. En vente chez M. De-
taille, au prix de 10 francs pour le papier de
Hollande, et de 5 francs pour le papier ordi-
naire.
VENTES PROCHAINES
Collection Castellani
On ne se rappelle pas avoir vu, à l’hôtel Drouot,
depuis bien des années, la mise en vente d’une
collection de faïences italiennes aussi importante
que celle de M. Alessandro Castellani. Cette collec-
tion contient trois cent cinquante pièces qui sont,
LA CHRONIQUE DES ARTS
BIBLIOGRAPHIE
Les Peintres impressiomiis/es. — Claude Monet,
Sisley, Pissaro, Renoir, Bertlie Morisot, avec
un dessin de Renoir, par Théodore Duret. (Bro-
chure in-18. Paris, Heymann et Perois.)
On se rappelle quelles railleries souleva l'expo-
sition ouverte en 1877, rue Le Pelelier, par les
impressionnistes. A peine quelques amis des ten-
tatives hardies osèrent-ils protester contre le ver-
dict rigoureux de la grande majorité du public.
M. Théodore Duret entreprend aujourd’hui de
réhabiliter ce groupe d’artistes. Il croit que les
impressionnistes et leur chef, M. Manet, ne sont
point, quoi qu’on puisse leur reprocher, dépour-
vus d’une originalité réelle. Selon lui, c’est à ces
audacieux novateurs que l’on doit cette coloration
claire trop rare chez les peintres contemporains ;
les premiers ils ont cherché et parfois réussi à
fixer sur la toile la vive sensation du plein air et
des libres horizons ; les premiers ils ont traduit,
avec une vérité communicative, ces rapides phé-
nomènes de la lumière qu’il est si difficile de saisir
dans leur incessante mobilité ; en un mot, ils au-
raient justifié suffisamment le nom d'impression-
nistes qu’ils se sont donné et qui a trop égayé la
malignité parisienne.
Sans partager l’enthousiasme un peu immodéré
de M. Duret pour la nouvelle école, il faut recon-
naître que certaines toiles de la rue Le Peletier mé-
ritaient une attention bienveillante, et surtout
que l’esthétique des impressionnistes est au fond
originale et judicieuse. L’art ne doit-il point
se transformer avec les usages et les mœurs
de chaque époque, suivre le mouvement des
esprits, les changements continuels du goût,
dégager de toute chose l’impression psycholo-
gique quelque fugitive qu’elle soit ? Faut-il se
montrer si sévère pour ces chercheurs de voies
nouvelles, pour ces néo-réalistes de Fart contem-
porain ?
Ce qui prouve que tout n’est point à rejeter en
eux, c’est l’influence marquée et salutaire qu’ils
ont exercée même sur les peintres les plus esti-
més de nos jours. Mais suffit-il de quelques efforts
heureux, de certains progrès dans la clarté de la
coloration, d’une réelle aptitude à saisir la va-
riété des jeux de la lumière pour accomplir dans
la peinture une révolution féconde? 11 nous
semble que pour bien rendre ces impressions in-
stantanées si chères à la nouvelle école, il faut
des procédés moins sommaires que les siens, une
main plus sûre, une exécution plus savante, un
travail plus consciencieux.
Pour le reste, nous renvoyons le lecteur à la
brochure de M. Théodore Duret, qui plaide la
cause des impressionnistes avec une verve que
ne gâterait point un peu plus de critique sé-
rieuse.
Ch. E.
Revue des Deux-Mondes, 1er mai 1878; Flo-
rence depuis l’annexion au royaume d’Italie.
I. Le caractère de la ville, les nouveaux
musées, la sculpture florentine, par M. George
Perrot, de l’Institut de France. —15 mai 1878;
David d’Angers, ses œuvres et ses doctrines,
par M. Henri Delaborde, de l’Institut de
France.
Journal des Débats, 2, 6,11,17 mai; les Beaux-
Arts à l’Exposition, par M. Charles Clément.
Le Siècle, 10 mai ; les Beaux-Arts à l’Expo-
sition, par M. Castagnary.—13 ; La Revue des
Nations, par M. Henry Havard.
Journal officiel, 12 mai; la Chine, par M.
Chaulnes. — 16 mai; les expositions univer-
selles, par M. Henri Baudrillart.
Le Français, 4 mai ; Deux amateurs pari-
siens, par M. Ch. Timbai.
Paris-Journal, 10 mai; les Beaux-Arts à
l’Exposition, par M. Bertall.
Revue Suisse des Beaux-Arts, n° 7 ; les fres-
ques d’Holbein au palais épiscopal de Coire,
par E. Périer.
Af/ienœmn;4mai, la Royal-Academy (1er arti-
cle) ; la sociétés des peintres à l’aquarelle
(1er article); la Grosvenor Gallery (1er article).
Academy ; 27 avril, les temples des juifs, etc.,
par James Fergusson (compte rendu par W.
Simpson) ; 4 mai, exposition de dessins de
maîtres hollandais, au Burlington-Club (1er
article), par M. Heaton.
Le Tour du Monde, 906° livraison. Texte :
Voyage en Grèce, par M. Henri Belle (1861-
1868-1874). Texte et dessins inédits. Dix dessins
de H. Belle, Th. Weber et Kauffmann.
Journal de la Jeunesse, 284° livraison. Texte:
par Mmc Colomb, Th. Lally, Léon Cahun, P.
Vincent.
Dessins: Delort, Faguet, Van Elven, Sahib,
Tournois.
Bureaux à la librairie Hachette et Ci0, 79,
boulevard Saint-Germain, à Paris.
MUSÉE DE LILLE : LE MUSÉE WICAR
Par M. Louis Gonse
Paris, Gazette des Beaux-Arts et Edouard
Détaillé, 1878, i vol. gr. in-8° de 112 pages,
avec 51 gravures dans le texte et 2 gravures
hors-texte d’après un dessin de Raphaël et la
Tète de cire, titre imprimé en rouge et noir.
Tirage à part à 50 exemplaires sur grand
papier de Hollande avec les deux gravures
avant la lettre et la Tète de cire, par M. Gail-
lard, en double épreuve, et à 100 exemplaires
sur papier ordinaire, des articles parus dans la
Gazette des Beaux-Arts. En vente chez M. De-
taille, au prix de 10 francs pour le papier de
Hollande, et de 5 francs pour le papier ordi-
naire.
VENTES PROCHAINES
Collection Castellani
On ne se rappelle pas avoir vu, à l’hôtel Drouot,
depuis bien des années, la mise en vente d’une
collection de faïences italiennes aussi importante
que celle de M. Alessandro Castellani. Cette collec-
tion contient trois cent cinquante pièces qui sont,