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La chronique des arts et de la curiosité — 1882

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Nr. 20 (20 Mai)
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https://doi.org/10.11588/diglit.17398#0163
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ET DE LA CURIOSITE 155

Ce monument, composé d'un piédestal cylin-
drique avec soubassement quadrangulaire,
sera surmonté de la statue colossale du pape.

jfrX^. Il a été question, dans notre dernier
numéro, de la translation à Paris des restes
mortels du peintre David. D'après lesderniéres
nouvelles, cette translation n'aurait pas lieu.
L'un des petits-fils du célèbre artiste, M. le
baron Meunier, seraitallé récemment à Bruxel-
les, dans le but de prendre les mesures néces-
saires afin que le corps de son aïeul fût trans-
porté du cimetière du quartier Léopold au
cimetière d'Evere, où le monument élevé à la
mémoire de David serait réédifié.

Le musée de South Kensington vient
de recevoir un legs d'une valeur de plusieurs
millions, porté sur le testament d'un certain
M„ Jones, l'un des collectionneurs les plus ar-
dents de l'Angleterre. Parmi les objets les plus
variés légués au musée, figure une petite table
qui avait appartenu à Marie-Antoinette, et
pour laquelle un millionnaire de Paris avait
offert autrefois 150.000 francs.

Un vol audacieux a été commis sa-
medi dernier, au palais de Bruxelles. On a
constaté que quatre tableaux ont été enlevés
de leurs cadres et emportés.

Ces quatre tableaux représentent :
La Dispute au Cabaret, de Madou ; un Café
arabe de la Haute-Egypte, par Robie; une
Vue dAsouan, également par Robie ; un
Vieillard et une jeune fille tenant un perro-
quet, de Van Regemorten.

Le chevalier J. P. N. de Silva, archi-
tecte du roi de Portugal, membre correspon-
dant de l'Institut de France, vient de décou-
vrir, aux environs de Thomar, l'ancienne ville
romaine de Nabancia, signalée par les
auteurs; quatre rues et seize maisons sont
déjà déblayées ; des colonnes et des chapi-
teaux en marbre blanc, des monnaies et des
mosaïques ont été exhumés; on espère re-
trouver le forum, les théâtres, le cirque, les
thermes et les temples.

CORRESPONDANCE DE BELGIQUE

L'exposition néerlandaise de bienfaisance compte
près de trois cents tableaux, provenant des plus
célèbres cabinets de la Belgique et de la Hollande.
Je ne puis malheureusement insister comme je
le voudrais sur le mérite de la plupart de ces
œuvres ; la place qui m'est laissée ici ne me permet
qu'une nomenclature rapide. Je ne m'appesantirai
donc que sur les toiles les plus rares, en signalant
seulement les autres. ,

L'intérêt de l'exposition réside principaiement
dans les maîtres flamands ei hollandais. Dans une
suite remarquable où la filiation des écoles s'établit
clairement, on a sous les yeux le merveilleux
épanouissement du grand art des Pays-Bas espa-
gnols et des Pays-Bas hollandais. C'est d'abord, eu
Flandres, Hugo van derGoes, dont la belle austé-
rité un peu maniérée apparaît dans une Vierge et
l'enfant Jésus, de la collection Somzée. Vous y

verrez poindre déjà le goût des accessoires magni-
fiques qui sera un des caractères des continuateurs,
à côté du réalisme des personnages. Unpetitfond
de paysage exquis se découpe dans l'encadrement
d'une fenêtre à gauche, laissant voir une perspec-
tive de ville avec des tours et des pignons den-
telés. De Memling un Saint Jérôme dans le désert
(même collection), empreint de la gravité recueillie
particulière au maître, avec un beau geste d'ado-
ration du Salut semblant offrir son corps à Dieu,
dans un paysage ver t tendre, aux lointains estom-
pés. De Memling encore, un Trptyque (collection
Somzée). Quatre Quinten Matsys, dont l'un, une Tête
de Christ, très émouvant, avec la fixité douloureuse
de ses yeux remplis de mansuétude (collection Som-
zée). Un Portrait de l'anabaptiste Knipperdolling,
également attribué à Matsys et appartenant à la
même collection, déroute un peu par ses tonalités
ardentes, d'un rouge brique surchauffé, mais n'en a
pas moins fort grande allure, avec sa fière sil-
houette et l'admirable structure de la tête et des
mains.

Plusieurs Abraham Breughel, notamment une
étonnante petite Grenouille à l'affût, exécution
spirituelle et perlée sur fond gris (collection Muyser,
de La Haye). Quatre Jan Breughel, parmi lesquels
se remarquent surtout une Fête villageoise (à
M. T'Kindt, de Rodenbeke) et un Paysage (à M. E.
Fétis), ce dernier exquis, dans de grandes fron-
daisons touffues, d'un roux doré. Un autre
vieux moitre, qui peignait avant Breughel et a
laissé des témoignages d'une rare intuition de la
nature, Mathieu Bril, figure avec un Paysage
étoffé de figures et d'animaux : on y voit un
grand peintre rudimentaire, se jouant déjà des
difficultés les plus grandes de la lumière. Grande
flambée de soleil, trouant un paysage assombri par
les nuées d'un ciel orageux et où se presse, en se
bousculant, un troupeau effaré. Cette superbe
peinture appartient à M. Brugman.

Je signale, sans insister, un certain nouibre de
Van Balen, Van Avercamp, Bosschaert Dusart : de
celui-ci, un Intérieur, fin, spirituel, de toute pre-
mière qualité (collection de Rhodes). Franck,
qui, en collaboration avec Breughel, fait fleurir
les grâces d'un véritable Watteau flamand, dans
une toile de Sujets mythologiques. Porbus
(François), dans le Portrait de la princesse Mar-
guerite de Lorraine, clair, lumineux, relevé de
nœuds rouges, fait venir à la pensée le nom de
Velasquez. Seghers, Huysmans, Van der Meu-
len, et j'arrive aux maîtres en qui l'art a le plus
puissamment incarné le robuste idéal de l'école.

Six Rubens, au rang desquels un morceau
hors pair, l'esquisse de Saint Liévin, du musée de
Bruxelles, un vrai étincellement de joyaux, dans
une clarté enflammée ( collection Crabbe ).
Quatre Vau Dyck, deux portraits appartenant au
comte F. d'Oultremont, le célèbre Portrait du
président Roose, au comte Van der Straeten Pou
thoz, et un grand portrait en pied d'un électeur
palatin, à M. L. Alvin. Teniers, lui, règne en
maître. C'est d'abord une Boucherie (collection
du prince Ch. d'Arenberg), magnifique entasse-
ment de viande sanguine, le bœuf pendu en travers
de la table: à gauche, sur un banc, la tête bai-
gnée de filets de sang et pareille au chef décapité
d'un martyr, tout près, à terre, la peau écroulée ;
le tout dans une belle lumière grise. Une fois de
plus, nous nous sentons en présence d'un très
 
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