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La chronique des arts et de la curiosité — 1882

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Nr. 25 (22 Juillet)
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https://doi.org/10.11588/diglit.17398#0205
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N° 25 — 1882.

BUREAUX, 8, RUE FA'VART

M.

22 juillet.

LA

ONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

PARAISSANT LE SAMEDI MATIN

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la Chronique des Arts et de la Curiosité.

PARIS ET DEPARTEMENTS !

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très au-dessous de ses plus stricts besoins.
Une occasion semblable de constituer sans
LA CAISSE DES MUSÉES bourse délier un budget normal ne se repré •

sentera peut-être jamais. Il faut à tout prix la
saisir. L'avance que nous avons sur les mu-
Notre excellent collaborateur et ami, M. Oli- ' sées d'Allemagne, de Russie et d'Angleterre
vier Rayet, qui entre parenthèse vient de re- j serait bientôt perdue. Les maigres ressources

cevoir, comme nous l'annonçons plus loin
la récompense si bien méritée de ses tra-
vaux, a publié récemment dans la Républi-
que française deux articles d'à-propos sur la
Caisse des Musées et les Réformes à faire
dans l'organisation du Louvre. Nous voulons
en dire quelques mots.

On sait que le gouvernement, en proposant
à la Chambre des députés l'aliénation d'une
partie des diamants de la Couronne, lui de-
mandait d'affecter le montant de cette aliéna-
tion, soit huit à dix millions d'après l'estima-
tion, à la création d'une caisse des musées.
M. Rayet a déduit dans son premier article,
toutes les raisons qui militaient énergique-
ment en faveur de l'adoption du projet du
gouvernement. La Chambre insuffisamment
éclairée sur l'intérêt de la proposition, molle-
ment présentée d'ailleurs par le ministère, et
sur l'urgence que présentait l'augmentation
du budget dérisoire de nos musées, a voté
dans un sens tout différent et a attribué le
produit éventuel de l'aliénation à une caisse
future des invalides du travail, soit un verre
d'eau, là où un océan suffirait à peine. Heu-
reusement, le Sénat n'a pas ratifié le vote de
la Chambre et celle-ci aura de nouveau à se
prononcer. Espérons qu'elle comprendra que
le produit de l'aliénation de valeurs qui fai-
saient partie intégrale de la liste civile et par
conséquent de nos musées, ne peut être décem-
ment affecté à un but si différent de la desti-
nation primitive. D'autre part, tous ceux que
préoccupe l'avenir de nos grandes collections
publiques, dans leur lutte trop souvent inégaie
avec celles de l'étranger, et par conséquent de
nos intérêts artistiques, sont unanimes pour
reconnaître que le budget de nos musées est

que nous mettons à la disposition de nos mu-
sées ne sont point à la hauteur d'un grand
pays comme la France, où le culte de l'art est
en si grand honneur. On sait quels pas de
géant ont faits la National Gallery, le Britisli
Muséum et le musée de Berlin pendant les der-
nières années. M. Rayet a dépeint sous un jour
un peu trop noir la situation du Louvre dans
la comparaison qu'il en fait avec les autres
collections. Nous estimons que le Louvre pris
dans son ensemble, est toujours et de beau-
coup, malgré son infériorité sur certains
points, le premier musée du monde. C'est pour
cejà même qu'il est en droit de réclamer un
budget au moins égal à celui d'établissements
qui ont une importance deux ou trois fois
moindre. Le Louvre est un musée d'art uni-
versel, il ne faut pas l'oublier, et ses 16/4.000
francs de budget annuel d'acquisition ne sont
rien en vérité lorsqu'il faut pourvoir aux be-
soins de séries aussi variées et aussi nom-
breuses.

On nous répondra que dans ces derniers
temps des crédits extraordinaires libéralement
accordés par les Chambres ont' permis au
Louvre de réaliser d'importantes et précieuses
acquisitions, comme celles des antiquités
chaldéennes de M. de Sarzec, des tableaux de
Courbet et de la seconde collection Timbal.
Mais ces bonnes dispositions de nos représen-
tants sont aléatoires; elles peuvent disparaître
du jour au lendemain, et rien ne vaut, du
reste, en ces matières, pour agir avec promp-
titude, décision et opportunité, le mécanisme
élastique d'un budget permanent où les vire-
rements et les transports de reliquats, comme
le dit fort justement M. Rayet, sont la chose
la plus aisée du monde.
 
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