DOI Heft:
Nr. 28 (2 Septembre)
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220 LA CHRONIQUE DES ARTS ET DE LA CURIOSITE
VAssomption de la Vierge. Plus d'un critique, avant
M. Ginoux, a supposé que cette composition était
de Pierre Mignard. La date à laquelle elle fut exé-
cutée ferait de cette toile une des premières œu-
vres, sinon la première, que le maître troyen au-
rait peinte en France, à son retour d'Italie. Le
problème mérite qu'on le résolve. M. Ginoux a
compulsé les archives. Il sait quel fut le,prix de la
la décoration de la chapelle des Saintes-Reli-
ques, où se trouve Y Assomption de la Vierge,
mais aucune pièce des comptes retrouvés par
M. Ginoux ne mentionne l'œuvre de Mignard.
Silence regrettable, que le délégué de l'académie
du Yar a eu raison de signaler. Suivre M. Ginoux
dans ses comparaisons ingénieuses entre certains
groupes de la toile de Toulon et de la coupole du
Val-'de-Grâce est peut-être dangereux. Le patrio-
tisme de notre collègue l'entraîne à inférer d'un
détail à une attribution certaine. Nous n'osons
marcher du même pas. Il nous semble plus sage
de tenir compte des sources consultées par M. Gi-
noux dans la province où, depuis deux siècles, on
conserve le tableau remarquable de Y Assomption
de la Vierge et de chercher à l'avenir une autre
piste pour atteindre, s'il est possible, à la pleine
lumière, sur ce point intéressant de l'histoire de
l'art.
{La fin prochainement.)
NÉCROLOGIE
M. Edmond Morin est mort, le vendredi 18
août, à la maison de santé du docteur Reddon, à
Sceaux.
M. Edmond Morin n'était âgé que de cinquante-
huit ans. Après avoir débuté au Journal Amusant
et au Musée cosmopolite, il passa à YlVustrated
London News, puis au Monde illustré et à la Vie
Parisienne. Il a illustré plusieurs des œuvres de
Ludovic Halévy, Gustave Droz, Alphonse Daudet,
Champfleury, et avec un très réel talent de dessi-
nateur; il composait avec la plus grande facilité.
Toutes ses amvres sont marquées d'un cachet de
bon goût; c'est une marque rare à notre époque.
BIBLIOGRAPHIE
Cento disegni di architettura, d'ornato e di figure
di Fra Giovani Giocondo, riconosciuti e des-
critti da Enrico barone di Geymùller, archi-
tecto, Firenza, 1882.
On ne connaissait jusqu'ici qu'un seul dessin de
Fra Giocondo; encore des hommes d'une hante
compétence, tels que Burckardt par exemple, en
ont-ils nié l'authenticité. C'est cependant sur
cette pièce contestée que M. de Geymùller s'ap-
puie presque uniquement pour attribuer au célè-
bre moine italien toute une série de plans qui se
voient à la galerie des Offices à Florence. Jusqu'à
nouvel ordre, le doute est donc encore permis et,
pour notre part, nous ne saurions accepter les
conclusions que l'on se plait à nous présenter.
Quant aux dessins géométriques qui portent
des notes dont l'écriture est semblable à celle
d'une lettre conservée au Vatican, il est bien pro-
bable qu'ils sont de Fra Giocondo. Mais cette dé-
couverte n'infirme aucunement l'opinion émise
récemment, à savoir que le prétendu architecte
véronais n'a jamais été qu'un ingénieur civil et
militaire.
Il est vrai que M. de Geymùller croit nous em-
barrasser en mettant en avant le château deBury,
près Blois, qui suivant lui, aurait été construit
entre'les années 1501 et 1504. A ce sujet il adresse
une question au public et s'écrie : Qui peut
prouver que Fra Giocondo ne soit pas l'archi-
tecte de ce grand château? Malheureusement pour
M. de Geymùller la preuve n'est pas difficile
à faire. C'est en 1515 seulement que Florimond
Roberder, dit le Grand, minietre et secrétaire
d'Etat de François 1er, devint acquéreur de la châ-
tellerie de Bury et, par conséquent, le château en
question ne peut être antérieur à cette date qui
est également celle de la mort de Fra Giocondo.
voir Naudin, Notes historiques sur le château de
Bury, Blois, 1836. De la Saussaye, Blois et ses
environs, 3e édition. 1862, etc.
Léon Palustre.
Sommaire de la 13e livraison des Dessins du Lou-
vre.
Notice sur Daniel Dumonstier, par M. Henry de
Chennevières, et cinq dessins hors texte, gravés
par Gillot. — Daniel Dumonstier: Portrait du duc
de Longueville. — Daniel Dumonstier : Portrait du
marquis de Sillery. —Daniel Dumonstier : Portrait
de César de Vendôme. — Rubens, d'après Michel-
Ange : Sibylle de Cnmes. — Liotard : Femme du
Levant. — Prix : 1 fr. 50.
L. Baschet, éditeur 125, boulevard Saint-Ger-
main, Paris.
En même temps que la 13° livraison paraît le
1er volume dont le prix relié, avec titre et table,
est de 26 fr.
Revue des Arts décoratifs. Livraison du 20 août
1882. Paris, A. Quantin, 7, rue Saint-Benoit.
Texte. — La 7e exposition de l'Union centrale,
par M. Victor Champier. — La Technique de la mo-
saïque décorative, par Gerspach. — Do la décora-
tion de quelques outils allemands au xvi° siècle,
par A. de Champeaux. — Conseils pratiques : la
peinture sur porcelaine et sur faïence (suite), par
Ed. Garnier. — Chronique de l'enseignement. —
Ecoles des Arts décoratifs de Paris, de Limoges,
etc. Gazette universelle : l'Exposition de Lille. —
Nombreuses illustrations et quatre planches hors
texte.
Le Tour du Monde (1130° livraison). — La
Belgique, par M. G. Lemonnier. — Texte et dessins
inédits. — Onze gravures de A. Hubert, Barclay,
Deroy, etc.
Journal de la Jeunesse (509e livraison). — Texte
par Mme C. Colomb, Frédéric Dillaye, J. Girardin,
et A. Lévy. — Dessins : Tofani, Gilbert, Ferdinan-
dus, Sellier.
Bureaux à la librairie Hachette et Cio, boulevard
Saint-Germain, 79, à Paris.
Le Rédacteur en chef, gérant : LOUIS GONSE.
GRANDE IMPKIMliUlE, 16, rue du Croissant, Pari3. —- J. Cusset, imp.
VAssomption de la Vierge. Plus d'un critique, avant
M. Ginoux, a supposé que cette composition était
de Pierre Mignard. La date à laquelle elle fut exé-
cutée ferait de cette toile une des premières œu-
vres, sinon la première, que le maître troyen au-
rait peinte en France, à son retour d'Italie. Le
problème mérite qu'on le résolve. M. Ginoux a
compulsé les archives. Il sait quel fut le,prix de la
la décoration de la chapelle des Saintes-Reli-
ques, où se trouve Y Assomption de la Vierge,
mais aucune pièce des comptes retrouvés par
M. Ginoux ne mentionne l'œuvre de Mignard.
Silence regrettable, que le délégué de l'académie
du Yar a eu raison de signaler. Suivre M. Ginoux
dans ses comparaisons ingénieuses entre certains
groupes de la toile de Toulon et de la coupole du
Val-'de-Grâce est peut-être dangereux. Le patrio-
tisme de notre collègue l'entraîne à inférer d'un
détail à une attribution certaine. Nous n'osons
marcher du même pas. Il nous semble plus sage
de tenir compte des sources consultées par M. Gi-
noux dans la province où, depuis deux siècles, on
conserve le tableau remarquable de Y Assomption
de la Vierge et de chercher à l'avenir une autre
piste pour atteindre, s'il est possible, à la pleine
lumière, sur ce point intéressant de l'histoire de
l'art.
{La fin prochainement.)
NÉCROLOGIE
M. Edmond Morin est mort, le vendredi 18
août, à la maison de santé du docteur Reddon, à
Sceaux.
M. Edmond Morin n'était âgé que de cinquante-
huit ans. Après avoir débuté au Journal Amusant
et au Musée cosmopolite, il passa à YlVustrated
London News, puis au Monde illustré et à la Vie
Parisienne. Il a illustré plusieurs des œuvres de
Ludovic Halévy, Gustave Droz, Alphonse Daudet,
Champfleury, et avec un très réel talent de dessi-
nateur; il composait avec la plus grande facilité.
Toutes ses amvres sont marquées d'un cachet de
bon goût; c'est une marque rare à notre époque.
BIBLIOGRAPHIE
Cento disegni di architettura, d'ornato e di figure
di Fra Giovani Giocondo, riconosciuti e des-
critti da Enrico barone di Geymùller, archi-
tecto, Firenza, 1882.
On ne connaissait jusqu'ici qu'un seul dessin de
Fra Giocondo; encore des hommes d'une hante
compétence, tels que Burckardt par exemple, en
ont-ils nié l'authenticité. C'est cependant sur
cette pièce contestée que M. de Geymùller s'ap-
puie presque uniquement pour attribuer au célè-
bre moine italien toute une série de plans qui se
voient à la galerie des Offices à Florence. Jusqu'à
nouvel ordre, le doute est donc encore permis et,
pour notre part, nous ne saurions accepter les
conclusions que l'on se plait à nous présenter.
Quant aux dessins géométriques qui portent
des notes dont l'écriture est semblable à celle
d'une lettre conservée au Vatican, il est bien pro-
bable qu'ils sont de Fra Giocondo. Mais cette dé-
couverte n'infirme aucunement l'opinion émise
récemment, à savoir que le prétendu architecte
véronais n'a jamais été qu'un ingénieur civil et
militaire.
Il est vrai que M. de Geymùller croit nous em-
barrasser en mettant en avant le château deBury,
près Blois, qui suivant lui, aurait été construit
entre'les années 1501 et 1504. A ce sujet il adresse
une question au public et s'écrie : Qui peut
prouver que Fra Giocondo ne soit pas l'archi-
tecte de ce grand château? Malheureusement pour
M. de Geymùller la preuve n'est pas difficile
à faire. C'est en 1515 seulement que Florimond
Roberder, dit le Grand, minietre et secrétaire
d'Etat de François 1er, devint acquéreur de la châ-
tellerie de Bury et, par conséquent, le château en
question ne peut être antérieur à cette date qui
est également celle de la mort de Fra Giocondo.
voir Naudin, Notes historiques sur le château de
Bury, Blois, 1836. De la Saussaye, Blois et ses
environs, 3e édition. 1862, etc.
Léon Palustre.
Sommaire de la 13e livraison des Dessins du Lou-
vre.
Notice sur Daniel Dumonstier, par M. Henry de
Chennevières, et cinq dessins hors texte, gravés
par Gillot. — Daniel Dumonstier: Portrait du duc
de Longueville. — Daniel Dumonstier : Portrait du
marquis de Sillery. —Daniel Dumonstier : Portrait
de César de Vendôme. — Rubens, d'après Michel-
Ange : Sibylle de Cnmes. — Liotard : Femme du
Levant. — Prix : 1 fr. 50.
L. Baschet, éditeur 125, boulevard Saint-Ger-
main, Paris.
En même temps que la 13° livraison paraît le
1er volume dont le prix relié, avec titre et table,
est de 26 fr.
Revue des Arts décoratifs. Livraison du 20 août
1882. Paris, A. Quantin, 7, rue Saint-Benoit.
Texte. — La 7e exposition de l'Union centrale,
par M. Victor Champier. — La Technique de la mo-
saïque décorative, par Gerspach. — Do la décora-
tion de quelques outils allemands au xvi° siècle,
par A. de Champeaux. — Conseils pratiques : la
peinture sur porcelaine et sur faïence (suite), par
Ed. Garnier. — Chronique de l'enseignement. —
Ecoles des Arts décoratifs de Paris, de Limoges,
etc. Gazette universelle : l'Exposition de Lille. —
Nombreuses illustrations et quatre planches hors
texte.
Le Tour du Monde (1130° livraison). — La
Belgique, par M. G. Lemonnier. — Texte et dessins
inédits. — Onze gravures de A. Hubert, Barclay,
Deroy, etc.
Journal de la Jeunesse (509e livraison). — Texte
par Mme C. Colomb, Frédéric Dillaye, J. Girardin,
et A. Lévy. — Dessins : Tofani, Gilbert, Ferdinan-
dus, Sellier.
Bureaux à la librairie Hachette et Cio, boulevard
Saint-Germain, 79, à Paris.
Le Rédacteur en chef, gérant : LOUIS GONSE.
GRANDE IMPKIMliUlE, 16, rue du Croissant, Pari3. —- J. Cusset, imp.