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La chronique des arts et de la curiosité — 1894

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Nr. 20 (19 Mai)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19742#0167
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ET DE LA CURIOSITE

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un sentiment pittorescfue d'une originalité
absolue; des vues de Paris en mouvement,
des scènes de mœurs et de grands paysages,
puissants d’effet et suggestifs, dans une
facture qui ne ressemble à celle d’aucun
peintre ancien ou moderne; des gravures en
couleurs également dissemblables de toutes
celles qu’on a faites jusqu’à ce jour, des dessins
et enfin des sculptures ornementales où la
marque personnelle de l’artiste n’est pas moins
accusée.

Cet ensemble d’œuvres originales, vu ainsi
dans l’atmosphère où elles ont pris naissance,
offre un spectacle singulièrement reposant au
lendemain des lourdes corvées que nous im-
posent la promiscuité d’art et la cohue des
grands Salons; on peut prédire que l’exemple
donné par M. Raffaelli trouvera des imitateurs.

A. de L.

NOUVELLES

*** On vient d’acheter, pour le Musée de
Versailles : un portrait de Manuel et un por-
trait de Portai, et, pour le Musée de Saint-
Germain : un bronze rehaussé de corail et
quatre statuettes de bronze.

*** M. Spuller, ministre de l’Instruction
publique, a présidé le 14 mai, à Loudun,
l'inauguration de la statue de Théophraste
Renaudot.

*** Hier s’est ouvert, à l’Ecole des Beaux-
Arts, le Congrès des Arts Décoratifs, sous la
présidence de M. Spuller. Nous rendrons
compte de cette séance d’ouverture dans notre
prochain numéro, en meme temps que nous
parierons des travaux du Congrès.

*** M. Desruelles, statuaire, vient de ter-
miner le modèle du buste d’Eugène Delacroix,
destiné aux galeries du Palais de Versailles.

*** Le sculpteur Amy vient de terminer le
modèle de la statue qui doit être érigée à
Cadenet (Vaucluse), en l’honneur du Tam-
bour cl’Arcole. Ce tambour, qui s’appelait
Estienne, n’est pas mort, comme la légende
le prétend, des blessures qu’il reçut au pont
d’Arcole. Il vécut jusqu’en 1838, à Paris, où il
était établi fruitier. On sait, d’ailleurs, que
David l’a fait figurer au fronton du Panthéon.

*** Dunkerque se prépare à célébrer le
deuxième centenaire de la prise aux Hollan-
dais, par Jean Bart, de l’immense convoi de
blé qui ravitailla la France affamée, en 1694.
Le Comité qui s’est formé, dans ce but, orga-
nise un Concours littéraire international et
une Exposition rétrospective. M. le vicomte
Eugène Melchior de Vogué, de l’Académie
française, en a accepté la présidence et pro-
noncera l’éloge du grand marin.

*** La Ville des Andelys organise, pour le
3 juin, de grandes fêles pour célébrer le troi-
sième centenaire de la naissance du grand
peintre normand Nicolas Poussin.

*** Le Ministre de l’Instruction publique

vient de demander un crédit supplémentaire
de 120.000 fr. pour les fouilles de Delphes.
Les dépenses pour les fouilles s’élèveront
ainsi, au total, à 500.000 francs.

*** L’affaire de la Galerie Sciarra n’est pas
terminée. La Cour de Cassation, à Rome,
vient d’annuler l’arrêt qui condamnait le
prince à une amende de 1.500.000 fr. pour
avoir vendu à l’étranger quelques-uns des
chefs-d’œuvre de peinture de sa collection.

*** La statue érigée sur une place de
Washington en l’honneur de la mère de
Washington, par les femmes des Etats-Unis,
a été inaugurée, dernièrement, en présence
du président Cleveland.

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L’Art Français en Allemagne

La Galerie royale de Dresde vient de recevoir
du Ministre de la Guerre, qui possédait cette
œuvre, le Portrait de l’architecte, ingénieur et
général Jean cle Bodt, peint par Louis de
Silvestre en 1729.

Celui-ci, premier peintre d’Auguste II et d’Au-
guste III, a laissé, on le sait, l’image d’un grand
nombre de personnages qui ont joué un rôle à la
cour de Saxe. Au Musée de Dresde, on retrouve de
Louis de Silvestre les portraits des souverains qui
avaient eu recours à son pinceau, et ur.e grande
composition décorative, représentant Y Entrevue
de Neuhaus, en Bohême, où avait figuré Au-
guste III, sa femme Marie-Josèphe et la mère de
celle-ci, l’impératrice d’Autriche Amélie.

Jean de Bodt, Français d’origine, né à Paris et
issu d’une famille de réformés, avait quitté son
pays natal après la révocation de l’Edit de Nantes.

Il vécut d’abord en Hollande et en Angleterre;
s’étant fait connaître, dans l’architecture civile,
après avoir travaillé à des fortifications et à des
ouvrages militaires, il eut part à la construction
de Whitehall, à Londres. Il passa ensuite au ser-
vice de la Prusse et participa aux plans et aux tra-
vaux du château de Potsdam.

En 1728, il alla en Saxe, appelé par l’Electeur
Auguste II. II a construit, à Dresde, les casernes,
l’Ecole d’artillerie et le grand portail du palais
de Hollande, connu aussi sous la dénomination
de Palais du Japon, parce qu’il renfermait autre-
fois une grande quantité de porcelaines.

Jean de Bodt et Louis de Silvestre, en raison de
leur nationalité, avaient eu, sans doute, plus d’un
rapport ensemble. Il était tout naturel que le pre-
mier peintre de la Cour prît son plaisir à repro-
duire les traits de son éminent compatriote. Cette
œuvre, dont le Ministère de la Guerre vient seu-
lement de se dessaisir et où se retrouve un beau
talent de coloriste, tiendra honorablement sa place
à côté des autres peintures du même artiste, qui
appartiennent à la Galerie rovale.

Ant. Y.

Académie des Inscriptions

° Séance du 11 mai

Les Fouilles de Delphes. — M. le secrétaire
perpétuel donne lecture du rapport de M. Ho-
 
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