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La chronique des arts et de la curiosité — 1894

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Nr. 38 (8 Décembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19742#0307
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N" 88. — 1894

BUREAUX : 8, RUE FAVART

8 Décembre.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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PROPOS DU JOUR

L’exposition d’art de Berlin s’est close sur
un coup de théâtre. L’empereur, modifiant les
listes du jury des récompenses, a décerné, de
sa propre autorité, la grande médaille d’or à
une artiste que ses confrères venaient d’ou-
blier ou de mal apprécier. La personnalité de
la bénéficiaire, de la pauvre méconnue qui a
trouvé un tel champion, n’est pas intéres-
sante ; — (cependant, elle ne nous est pas in-
connue ; nous nous rappelons môme qu’elle fit
appel d’abord à la courtoisie française et à
notre hospitalité ; mais qu’au printemps der-
nier elle lança sa candidature aux plus hautes
récompenses décernées par les Salons fran-
çais, avec une hardiesse si insolite que la pa-
tience échappa à la presse et à la critique.) —
Quant à l’art de Mme W P., vaut-il ou ne vaut-il
pas la grande médaille? La question nous pa-
rait tout aussi oiseuse. D'ailleurs, pour con- I

fondre ses détracteurs et convaincre les in-
différents comme nous, Mme P. fera de ses
œuvres une exposition particulière, non dans
les salles de l’Académie royale, mais, par dé-
cision impériale, dans la Galerie Nationale,
qui ne s’ouvre d’habitude que pour des expo-
sitions collectives d’œuvres d’artistes morts en
pleine gloire.

Le vrai enseignement qu’on doive tirer de
ces incidents, c'est que l’institution des mé-
dailles fut une néfaste chose et qu’il est temps
de détruire cette antique superstition. Cette
histoire de Berlin, cette histoire d’Anvers, que
nous racontions il y a un mois, doivent jeter
le discrédit et le ridicule sur le système des
récompenses hiérarchiques distribuées à l’art.

L’acharnement qu’y développent les artistes
ambitieux donne au combat pour la médaille
le caractère d’un combat pour la vie et pour
l’honneur. .Or, il n’en est pas ainsi : les mé-
dailles vont à ceux qui n’ont pas besoin de
gagner .leur vie; les médailles coûtent à la
délicatesse des artistes, à leur dignité, plus
qu’elles ne leur rapportent d’honneur pur.

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CONCOURS ET EXPOSITIONS

L’Administration des Beaux-Arts a acheté, à
la vente Garnier, un tableau de David qui
est une œuvre capitale de l’Ecole française du
commencement du siècle, et dont l'acquisi-
tion, pour le Musée du Louvre, était vivement
souhaitée par tous les amateurs. Ce tableau
est connu sous le nom de Portrait des dames
Bataillard, et a été peint à Bruxelles, durant
l’exil du maître, c’est-à-dire entre 1815 et
1825. Ce sont trois femmes de grandeur natu-
relle, vues à mi-corps, l'une vieille, assise; les
autres, entre deux âges, debout auprès d’elle,
en grand costume, avec capotes à fleurs et
écharpes de cachemire, et tout le luxe un
I peu exubérant de la Restauration. Elles sont
 
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