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La chronique des arts et de la curiosité — 1894

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Nr. 37 (1er Décembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19742#0306
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296

LA CHRONIQUE DES ARTS ET DË LA CURIOSITÉ

travail du xvie siècle : 655. — 597. Grand coffret
en fer, à lames ajourées, serrure et contre-forts
xve siècle : 600.

614. Golletin en bronze repoussé ciselé et doré,
fin du xYie siècle ou commencement du xvii° :
7.800.

735. Boîte à mouche, en nacre gravée, Gene-
viève de Brabant, xvme siècle : 800. — 755.
Ceinture en argent des sires de Joinville,
xvie siècle : 650.

1012. Retable d’autel à bas-reliefs, albâtre sur
bois, de la fin du xvc siècle, sujets religieux de la
Passion et autres ; provient de l’ancienne abbaye
de Cluny; acheté par M. J. Egger : 5.750. —
1042. Deux groupes en terre cuite, faunes, nym-
phes et amours, par Glodion : 1.451. — 1.058.
Les petits Dénicheurs, terre cuite signée Lecomte
et datée de 1791 : 4.000.

1214. Gouache de Boucher, vue des environs
de Gharenton : 362. — 1258. Devinez? gravure
en couleur, signée Decourtis : 800. -— 1550. Fi-
bule or filigrané, ornée de piernes fines, et 1644.
Collection d’environ trois cents vases en terre
cuite, de formes et dimensions variées, le tout
acquis pour le Musée de Saint-Germain : 18.600.

NÉCROLOGIE

Antoine Rubinstein

La musique russe vient de perdre son plus émi-
nent représentant : Antoine Rubinstein est mort
il y a quelques jours à Peterhof. Rien ne faisait
prévoir une fin si soudaine, car Rubinstein n’était
atteint d’aucune maladie, et c’est en pleine vigueur
qu’il a été frappé. Sa carrière comme pianiste et
comme compositeur aura été extrêmement bril-
lante, mais c’est surtout comme interprète des
grands maîtres du piano que Rubinstein était
digne d’admiration.

Devant le clavier, alors que ses doigts faisaient
revivre la pensée de Beethoven ou de Schumann,
il était incomparable, et plus d’un se rappelle
peut-être les séances qu’il donna, il y a quelques
années, à la salle Erard, séances qui transpor-
tèrent d’enthousiasme tous les artistes. Quand
Rubinstein commençait une des dernières so-
nates de Beethoven, on éprouvait plus que l’im-
pression de l’habileté d’un virtuose, plus même
que la sensation d’une exécution inspirée, on
comprenait qu’on assistait là à une évocation du
Génie et l’on courbait involontairement la tête
comme si Beethoven en personne eût été là et
eût joué lui-même son œuvre. Ce furent des
heures inoubliables et maintenant que celui-là
n’est plus qui les suscita, maintenant que va dis-
paraître avec lui tout espoir de les voir renaître,
leur souvenir demeure encore le plus digne té-
moignage de nos regrets.

Rubinstein était né en 1829, en Russie, à
Wechwotmcz, sur les frontières de la Bessa-
rabie.

Ses dispositions pour la musique se manifes-
tèrent de très bonne heure. Sa mère commença
à lui enseigner le piano dès sa sixième année.

Les progrès de l’enfant furent rapides et, à neuf
ans, il donnait, à Moscou, son premier concert.
En 1840, Rubinstein vint à Paris, avec son pro-
fesseur Villoing, sous la direction duquel sa mère
l’avait placé. Liszt entendit alors Rubinstein et
conseilla à son maître de le produire en Alle-
magne. Villoing suivit ce conseil et fit entendre
Rubinstein, non seulement en Allemagne, mais
en Hollande, en Angleterre, en Suède et en Dane-
marck. Rentré dans son pays en 1843, Rubinstein
continua à y donner des concerts jusqu’au mo-
ment où, sur le conseil de Meyerbeer, sa mère lui
fit commencer, avec Dehn, l’étude de la composi-
tion.

Gomme compositeur, son talent ne se mani-
festa pas avec autant de soudaineté que comme
virtuose. Ge ne fut guère que vers sa vingtième
année, quand il était fixé à Berlin, que Rubins-
tein sentit se décider sa vocation. En 1848, fuyant
la révolution de Prusse, Rubinstein retourna en
Russie : c’est alors qu’il écrivit son premier
opéra. Dimitri du Don eut un brillant succès et
valut à son auteur la protection de la grande-du-
chesse Hélène. En dix ans, Rubinstein n’écrivit
pas moins de cinquante ouvrages, la plupart de
vastes proportions, dont quatre opéras, un ora-
torio et quatre symphonies. Il avait, depuis,
beaucoup ajouté à la liste de ses œuvres et,
certainement, on doit le regarder comme un
des compositeurs les plus féconds de notre temps.
Rubinstein avait été anobli par le Tsar au mo-
ment de la fondation du Gonservatoire de Saint-
Pétersbourg, dont il devint directeur. Son in-
fluence sur le mouvement artistique de son pays
fut dès lors prépondérante et il partagea avec
Tschaïkowsky le sceptre de la musique officielle.
Il était en opposition ouverte avec toutes les
idées novatrices que la jeune école russe s’est
efforcé de faire prévaloir. Il écrivit même un
livre sur les tendances conservatrices duquel il
est impossible de se méprendre : La Musique et
ses représentants. Wagner y est passablement
malmené. Rubinstein était chevalier de la Légion
d’honneur et correspondant de l’Institut, à la sec-
tion de musique de l’Académie des Beaux-Arts.

P. D.

M. Lucien Faucou, conservateur du Musée
Carnavalet, est mort avant-hier, emporté par une
pneumonie infectieuse. Il avait succédé l’année
dernière àM. Cousin.

Doué d’une rare activité, il avait entrepris une
nouvelle réorganisation des collections de la Ville
de Paris. M. Faucou dirigeait depuis plusieurs
années Y Intermédiaire des Chercheurs et des
Curieux, où tant de questions d’art ont été élu-
cidées.

--

CONCERT DU DIMANCHE 2 DÉCEMBRE

Châtelet. 8e concert Colonne, à 2 h. 1/2 :
Deuxième et dernière audition de Roméo et Ju-
liette, de Berlioz. Les soli seront chantés par
Mme Auguez de Montalant, MM. Emile Engel et
Fournets, de l’Opéra.

Le gérant : G. ROUX.

Paris. — Imprimerie de la Presse, 16, rue du Croissant. — Simart
 
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