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La chronique des arts et de la curiosité — 1894

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Nr. 39 (15 Décembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19742#0315
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N” 39. — 1894

BUREAUX : 8, RUE FAVART

15 Décembre.

LA

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLEMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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PROPOS DU JOUR

Tl circule dans l’air beaucoup de ballons
■d’essai, et on peut dire, en ce sens, que l’aé-
rostation a fait beaucoup de progrès. On pré-
tend, par exemple, aujourd’hui, que deux
.grands chefs d’orchestre, les deux chefs de
concert, les deux maîtres de chapelle en quel-
que sorte de notre démocratie parisienne, re-
fuseraient leur appui aux promoteurs de cette
généreuse idée : élever un souvenir à la mé-
moire de Pasdeloup. C’est là un ballon de la
mauvaise espèce, gonflé de malveillance sans
doute et qu’un coup d'épingle suffira à crever.

Car il ne s'agit pas ici de dresser une sta-
tue encombrante, mais une «pierre levée»,
comme faisaient les anciens, une simple
inscription peut-être, qu’on placerait aux en-
virons du cirque où s’est faite l’éducation
musicale de notre génération et, disons-le,
•du peuple de Paris. Pasdeloup est mort à

la tâche ; il s’est senti surpasser ; il a vu
les concerts populaires devenir une bonne af-
faire, et l’archet lui est tombé des mains.
Ceux qui lui ont fait une inévitable concur-
rence ne l’ont pas remplacé, quoiqu’ils aient
poussé plus loin le souci de l’exécution : on
ne remplace pas la passion ni l’audace des
novateurs désintéressés ; à grand’peme les
imite-t-on. Les successeurs de Pasdeloup ont
formé d’excellents orchestres ; vivant sur des
succès presque tous conquis en dehors d’eux
par l’élan de l’opinion, et faisant d’un petit
nombre de programmes la nourriture forcée
d’un public devenu docile, ils se sont rare-
ment trompés, parce qu’ils se sont rarement
risqués. Maintenant, les cycles semblent her-
métiquement fermés; on se répète; la ma-
chine bat régulièrement; et, comme il arrive
quand une machine est bien réglée, les mé-
caniciens se reposent.

Le vieux Pasdeloup, lui, a été très aimé;
nous l’avons sifflé, mais nous l’avons bien
applaudi. C’est à lui, en définitive, que nous
devons nos initiations fondamentales les plus
pures et les plus éclectiques; il nous a prépa-
rés à la vraie musique de l'avenir, et on ne
nous l’a pas donnée Un mauvais vent passa,
depuis sa mort, sur Paris : on abritait d’assez
basses rancunes sous un drapeau qui, de loin,
ressemblait au drapeau tricolore. Mais ce
temps est loin; nous entendrions le Lohen-
grin en toute béatitude si l’exécution était
conforme à la volonté de Wagner; la paix
règne ; la paix entraîne la générosité. Le Con-
seil municipal de Paris va donner le nom de
Pasdeloup à um rue de Paris; nous allons
certainement apprendre que les habitués des
concerts Lamoureux et Colonne se réuniront
bientôt, priés à une audition spéciale, dont le
bénéfice nous servira à poser quelque part
une plaque in memoriam portant le nom
populaire de Pasdeloup.

Nous annonçons d’autre part qu’un appel
est fait à la charité de la confrérie artistique
 
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