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La chronique des arts et de la curiosité — 1894

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Nr. 30 (22 Septembre)
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https://doi.org/10.11588/diglit.19742#0249
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ET DE LA CURIOSITE

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là Tient qu’ils ont mal pris leurs mesures, et que
quarante compartiments leur ont à peine suffi
pour retracer l’iiistoire des Hébreux depuis
Abraham jusqu’à Josué, alors que Prudence
avait résumé en vingt-quatre inscriptions mé-
triques tout l’Ancien Testament, depuis le péché
originel jusqu’à la captivité de Babylone. En
outre, un certain nombre des événements repré-
sentés par les artistes du cinquième siècle man-
quaient de portée, et n’ont pas tardé à être ban-
nis du domaine de l’art.

Dès le cinquième siècle également, les enlumi-
neurs se sont emparés des récits de l’Ancien
Testament. Quoique les manuscrits à miniatures
s’adressent à une élite, et non à la communauté
des fidèles comme les peintures murales, on peut
citer des cas où ces productions ont servi de
base à des fresques ou à des mosaïques monu-
mentales.; il est démontré depuis peu que plu-
sieurs des miniatures de la célèbre Bible de
Cotton (cinquième ou sixième siècle) ont servi de
modèles pour les mosaïques de la basilique de
Saint-Marc de Yenise (treizième siècle), et ont été
textuellement copiées.

Une publication récente, dont M. Müntz com-
munique des spécimens à l’Académie, permet
d’étudier aujourd’hui dans ses moindres détails
le plus ancien probablement des manuscrits illus-
trés de la Bible, la Genèse grecque, de la Bi-
bliothèque Impériale de Vienne. Ces miniatures,
dont le style offre de nombreuses analogies avec
les peintures des Catacombes, sont tour à tour
conventionnelles et réalistes. L’auteur n’a même
pas reculé devant la crudité de certaines repré-
sentations.

Il fait d’ailleurs preuve de la même indépen-
dance que les mosaïstes de Sainte-Marie Majeure,
sacrifiant des scènes d’une grande importance et
mettant en lumière des épisodes qui, depuis,
n’ont plus guère trouvé d’interprètes. Aussi bien,
s’agissait-il de souvenirs historiques et non pas
d’articles de foi. C’est ce qui explique la liberté
accordée à un ordre de composition qui a tenu
une si large place dans l’art religieux depuis
l’antiquité chrétienne jusqu’à! nos jours.

M. le Secrétaire perpétuel communique une
lettre de M. Chantre, dans laquelle le savant
explorateur remercie l’Académie de la subvention
de 5.000 fr. qui lui a été accordée.

L’Hymne à Apollon. — Les fouilles de notre
Ecole d’Athènes ont mis au jour un fragment
considérable d’un nouvel hymne à Apollon, ac-
compagné, comme le précédent, de notation mu-
sicale. Il se compose de 28 lignes dont le com-
mencement est assez bien conservé. M. Henri
"Weil, d’auprès une photographie envoyée par
M. Homolle, est arrivé à combler presque toutes
les lacunes avec évidence ou tout au moins avec
grande probabilité. Il a donné lecture d’une tra-
duction française qui donne une idée suffisante
de l’original. On s’accorde à reconnaître à cct
hymne une haute valeur poétique. M. Théodore
Eeinaeh étudiera les signes interlinéaires qui
notent le chant de ce morceau.

NÉCROLOGIE

L’excellent compositeur Emmanuel Chabrier
vient de mourir, succombant à la maladie de
consomption qui, depuis de longs mois, le tenait
alité.

M. Emmanuel Chabrier était né en 1842.

Ses principaux ouvrages sont : l’Etoile, opéra-
bouffe en trois actes ; Gwendoline, opéra en
deux actes ; le Roi malgré lui, opéra-comique
en trois actes ; Espana, célèbre rapsodie pour
orchestre, exécutée pour la première fois au con-
cert Lamoureux, et la Sulamite, scène lyrique,
également jouée au concert Lamoureux.

Chabrier laisse inachevé un grand opéra, Bri-
sé is.

M. Léopold Hardy, architecte du Gouverne-
ment, officier de la Légion d’honneur, vient de
mourir, à Châtillon-sur-Loing (Loiret), à l’âge de
soixante-cinq ans. Architecte de l’Exposition de
1867 et architecte en chef de l’Exposition de 1878,
il avait construit l’église du Rosaire à Lourdes.

Le célèbre archéologue Jean-Baptiste de Rossi
est mort le 20 septembre au palais pontifical de
Castel-Ganclolfo.

Jean-Baptiste de Rossi était né à Rome le
28 février 1822. Il se fit connaître de bonne heure
par ses travaux épigraphiques.

Ses découvertes dans les catacombes l’ont rendu
célèbre. Elles sont consignées dans trois grands
ouvrages : les Inscriptiones christianae urbis
Romae septimo seculo antiquiores (Rome 1857-
1885, 3 vol.), recueil de 12.000 inscriptions avec
commentaires; la Roma sotteranea cristiana
(1864-77) et un ouvrage sur les mosaïques.

M. de Rossi était avec MM. Ilenzen et Momm-
sen, un des trois membres de la Commission du
Corpus universale inscriptionum latinarum.
Il avait été élu associé étranger de T Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres en 1867, et était
commandeur de la Légion d’honneur.

Le professeur Brugsch-Pacha, le célèbre
égyptologue, est mort à Cliarlottenburg, le 9 sep-
tembre, à l’âge de soixante-sept ans.

Henri-Charles Brugsch était né à Berlin, le
18 février 1827. Après avoir étudié à Berlin,
Paris, Londres, Turin et Leyde, et s’être signalé
par de nombreuses études sur la langue démo-
tique, il se rendit en Egypte en 1853 et travailla
sous les ordres de Mariette Bey. Il fut consul de
Prusse au cours de 1864 à 1868, et reçut le titre
de bey d’Lsmaïl en 1875, et celui d® Paeha de
Tewfieek quelque temps après. Il avait voyagé en
Perse.

Son œuvre la plus remarquable est le Diction-
naire hiéroglyphique-démotique (1867-1882).
Plusieurs de ses ouvrages ont été publiés en
français : Histoire d’Egypte (2e édit. 1875) ;
l’Exode et les Monuments égyptiens, etc.

Un peintre hollandais, Jan Vrolyk, vient de
mourir à La Haye. Il n’avait que quarante-huit
ans, et il était ..connu comme paysagiste et peintre
d’animaux.
 
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