LA CHRONIQUE DES ARTS
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pyrénéen, qu’administrera le Touring Club de
France. Le projet prévoit la constitution de col-
lections de peinture de sculpture, et d’art déco-
ratif, d’une bibliothèque, de collections scienti-
fiques, et, enfin, d’un musée de folk-lore —
intérieurs pyrénéens, chambres paysannes,
meubles locaux, outils et ustensiles des métiers
particuliers de la région. Pour seconder cette
heureuse initiative, le Touring Club ouvre une
souscription où il s’inscrit pour 10.000 francs.
Groupes et Sociétés.
Le « groupe de l’art », récemment constitué
à la Chambre des députés, a chargé M. Pierre
Rameil, rapporteur du budget des Beaux-Arts,
de faire une démarche auprès de M. Honnorat,
ministre de l’Instruction publique et des Beaux-
Arts. au sujet du danger persistant que court
le château de Compiègne, actuellement occupé
par des services militaires. M. Dormoy, député
de la Seine, a précisé certains points de la ques-
tion du « Théâtre Populaire », dont la réalisa-
tion paraît prochaine.
*** Le “26 février a eu lieu, au Grand Palais des
Champs-Elysées, le scrutin pour l’élection des
membres du jury d’architecture de la Société
des artistes français pour les Salons de 1920,
1921 et 1922.
Ont été élus : MM. Defrasse, Laloux, Deglane,
Cordonnier, Pascal, Girault, Bedon, Louvet,
jNénot, Chaussemiche, André, Rlavette, Marcel,
Eustache, Tournaire, Louis Bonnier, Mayeux,
Tlalot, Ghit'tlot, Godefroy, lléraud, Recoura,
d’Espouy, Pontremoli, Guilbert, Patouillard,
Bigot. Formigé, Lambert, Roussi, Maistrasse,
Devienne, Hannotin, Hébrard, Esquié, llermant.
*** Le jury du prochain Salon de la Société
nationale a commencé ses travaux. 11 est ainsi
composé:
Président : M. Lucien Simon ; vice-présidents :
MM. Moreau- Nélaton, Lebasque ; secrétaires:
MM. Marcel Roll, Ferdinand Olivier ; membres:
MM. Jean Béraud, Aman-Jean, Prinet, G. Picard,
Karboxvski. Georges Bertrand, Loup, Dauphin,
Forain, Louis Picard, Smith, Zakarian.
Enseignement.
L’assemblée des professeurs du Collège de
France, réunie le 22 février, pour élire un suc-
cesseur au regretté Georges Lafeneslre dans la
chaire d’esthétique et d’histoire de l’art trans-
formée en chaire d’histoire de Part français, a
désigné en première ligne notre éminent colla-
borateur M. André Michel, conservateur aux
Musées nationaux, et en seconde ligne M. Louis
Hourticq.
----- --
Les Œuvres d’art et la Guerre
Le gouvernement autrichien, pour se procurer les
ressources financières destinées à acheter des denrées
de première nécessité, s’était adressé il y a quelques
mois à la Hollande en lui offrant de négocier un
emprunt dont le gage eût été constitué parles œuvres
d’art conservées dans les anciens palais et châteaux
impériaux et avait même envisagé la perspective de
vendre quelques-unes de celles-ci.
Alarmées de ces dispositions, les puissances alliées
envisagèrent les moyens de se substituer à l’Etat
neutre et, invoquant l’article 196 du traité de paix,
qui fait du mobilier national autrichien le gage
de la dette de l’Autriche envers les puissances
de l’Entente et exige le maintien de ce gage
entre les mains du débiteur, elles jugèrent néces-
saire de faire établir un inventaire exact de ces œuvres
d’art.
La mission française, déléguée parla Gomm:ssion
des réparations et composée de MM. Raymond
Kœchlin, président de la Société des Amis du
Louvre, chef de la mission, Jean Guiffrey et Louis
Demonts, conservateur et conservateur-adjoint des
peintures au Musée du Louvre, Gaston Migeon et Carie
Dreyfus, conservateur et conservateur-adjoint des
objets d’art au même musée, partit au commencement
de janvier pour Vienne et vient de rentrer à Paris.
Elle a inventorié et évalué les œuvres d’art de toute
espèce (sauf les antiques, les médailles, les armures,
les collections d’instruments de musique et les livres,
dont l’inventaire a été confié aux missions anglaise,
américaine et italienne) renfermées tant dans les
musées et collections publiques de Vienne (Musée
d’histoire de l’art, Académie des beaux-arts, Musée
d’art industriel, Bibliothèque impériale, collection
Albertina) qu’à la Hofburg de Vienne, au trésor de
sa chapelle, à l’ancien Trésor impérial, et dans les
châteaux de Schœnbrunn, de Laxenburg, de Salz-
bourg, de Hellbrunn, d’Innsbruck, d’Ambras et
d’Eckartsau. La partie la plus importante des
anciennes collections privées impériales est la série
des tapisseries, au nombre d’environ 900, parmi les-
quelles une suite de Diane d’après le Primatice, une
autre ayant pour sujet les Métamorphoses d’Ovide,
une admirable tenture à médaillons sur fond rose,
d’après Boucher, avec mobilier similaire (à la Burg
de Vienne), et un grand et incomparable tapis de
Perse en soie et or ayant comme sujet une chasse
aux fauves.
Le Journal Officiel du 4 mars a publié un décret, en
date du 2 mars, relatif aux demandes de réparations
à adresser à l’Allemagne en vertu de la partie VIII
du traité de paix, par la commission des répara-
tions. Ce sont les divers ministères qui présenteront
ces demandes et les recevront des intéressés avec
toutes justifications nécessaires.
Pour les dommages causés à toutes propriétés en
France appartenant à des particuliers, c’est le minis-
tère des régions libérées qui est chargé de recevoir
les demandes.
Le Bulletin de la vie artistique (n° 7) annonce
comme définitive la perte d’une maquette originale
en terre cuite de Ligier Richier, une Pietà, datée de
1530, qui se trouvait au presbytère de Clermont-en-
Argonne, incendié et détruit au cours de la guerre.
Toutes les recherches effectuées depuis la fin des hos-
tilités sont restées malheureusement infructueuses.
Le 11e Salon
de la
Société des Artistes décorateurs
Nous avions remarqué, au Salon de 1919, de sûrs
indices de rénovation de nos industries d’art (1). Ges
indices se sont multipliés et renforcés, et le principal
(1) V. Gazette des Beaux-Arts, avril-juin 1919, p. 209.
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pyrénéen, qu’administrera le Touring Club de
France. Le projet prévoit la constitution de col-
lections de peinture de sculpture, et d’art déco-
ratif, d’une bibliothèque, de collections scienti-
fiques, et, enfin, d’un musée de folk-lore —
intérieurs pyrénéens, chambres paysannes,
meubles locaux, outils et ustensiles des métiers
particuliers de la région. Pour seconder cette
heureuse initiative, le Touring Club ouvre une
souscription où il s’inscrit pour 10.000 francs.
Groupes et Sociétés.
Le « groupe de l’art », récemment constitué
à la Chambre des députés, a chargé M. Pierre
Rameil, rapporteur du budget des Beaux-Arts,
de faire une démarche auprès de M. Honnorat,
ministre de l’Instruction publique et des Beaux-
Arts. au sujet du danger persistant que court
le château de Compiègne, actuellement occupé
par des services militaires. M. Dormoy, député
de la Seine, a précisé certains points de la ques-
tion du « Théâtre Populaire », dont la réalisa-
tion paraît prochaine.
*** Le “26 février a eu lieu, au Grand Palais des
Champs-Elysées, le scrutin pour l’élection des
membres du jury d’architecture de la Société
des artistes français pour les Salons de 1920,
1921 et 1922.
Ont été élus : MM. Defrasse, Laloux, Deglane,
Cordonnier, Pascal, Girault, Bedon, Louvet,
jNénot, Chaussemiche, André, Rlavette, Marcel,
Eustache, Tournaire, Louis Bonnier, Mayeux,
Tlalot, Ghit'tlot, Godefroy, lléraud, Recoura,
d’Espouy, Pontremoli, Guilbert, Patouillard,
Bigot. Formigé, Lambert, Roussi, Maistrasse,
Devienne, Hannotin, Hébrard, Esquié, llermant.
*** Le jury du prochain Salon de la Société
nationale a commencé ses travaux. 11 est ainsi
composé:
Président : M. Lucien Simon ; vice-présidents :
MM. Moreau- Nélaton, Lebasque ; secrétaires:
MM. Marcel Roll, Ferdinand Olivier ; membres:
MM. Jean Béraud, Aman-Jean, Prinet, G. Picard,
Karboxvski. Georges Bertrand, Loup, Dauphin,
Forain, Louis Picard, Smith, Zakarian.
Enseignement.
L’assemblée des professeurs du Collège de
France, réunie le 22 février, pour élire un suc-
cesseur au regretté Georges Lafeneslre dans la
chaire d’esthétique et d’histoire de l’art trans-
formée en chaire d’histoire de Part français, a
désigné en première ligne notre éminent colla-
borateur M. André Michel, conservateur aux
Musées nationaux, et en seconde ligne M. Louis
Hourticq.
----- --
Les Œuvres d’art et la Guerre
Le gouvernement autrichien, pour se procurer les
ressources financières destinées à acheter des denrées
de première nécessité, s’était adressé il y a quelques
mois à la Hollande en lui offrant de négocier un
emprunt dont le gage eût été constitué parles œuvres
d’art conservées dans les anciens palais et châteaux
impériaux et avait même envisagé la perspective de
vendre quelques-unes de celles-ci.
Alarmées de ces dispositions, les puissances alliées
envisagèrent les moyens de se substituer à l’Etat
neutre et, invoquant l’article 196 du traité de paix,
qui fait du mobilier national autrichien le gage
de la dette de l’Autriche envers les puissances
de l’Entente et exige le maintien de ce gage
entre les mains du débiteur, elles jugèrent néces-
saire de faire établir un inventaire exact de ces œuvres
d’art.
La mission française, déléguée parla Gomm:ssion
des réparations et composée de MM. Raymond
Kœchlin, président de la Société des Amis du
Louvre, chef de la mission, Jean Guiffrey et Louis
Demonts, conservateur et conservateur-adjoint des
peintures au Musée du Louvre, Gaston Migeon et Carie
Dreyfus, conservateur et conservateur-adjoint des
objets d’art au même musée, partit au commencement
de janvier pour Vienne et vient de rentrer à Paris.
Elle a inventorié et évalué les œuvres d’art de toute
espèce (sauf les antiques, les médailles, les armures,
les collections d’instruments de musique et les livres,
dont l’inventaire a été confié aux missions anglaise,
américaine et italienne) renfermées tant dans les
musées et collections publiques de Vienne (Musée
d’histoire de l’art, Académie des beaux-arts, Musée
d’art industriel, Bibliothèque impériale, collection
Albertina) qu’à la Hofburg de Vienne, au trésor de
sa chapelle, à l’ancien Trésor impérial, et dans les
châteaux de Schœnbrunn, de Laxenburg, de Salz-
bourg, de Hellbrunn, d’Innsbruck, d’Ambras et
d’Eckartsau. La partie la plus importante des
anciennes collections privées impériales est la série
des tapisseries, au nombre d’environ 900, parmi les-
quelles une suite de Diane d’après le Primatice, une
autre ayant pour sujet les Métamorphoses d’Ovide,
une admirable tenture à médaillons sur fond rose,
d’après Boucher, avec mobilier similaire (à la Burg
de Vienne), et un grand et incomparable tapis de
Perse en soie et or ayant comme sujet une chasse
aux fauves.
Le Journal Officiel du 4 mars a publié un décret, en
date du 2 mars, relatif aux demandes de réparations
à adresser à l’Allemagne en vertu de la partie VIII
du traité de paix, par la commission des répara-
tions. Ce sont les divers ministères qui présenteront
ces demandes et les recevront des intéressés avec
toutes justifications nécessaires.
Pour les dommages causés à toutes propriétés en
France appartenant à des particuliers, c’est le minis-
tère des régions libérées qui est chargé de recevoir
les demandes.
Le Bulletin de la vie artistique (n° 7) annonce
comme définitive la perte d’une maquette originale
en terre cuite de Ligier Richier, une Pietà, datée de
1530, qui se trouvait au presbytère de Clermont-en-
Argonne, incendié et détruit au cours de la guerre.
Toutes les recherches effectuées depuis la fin des hos-
tilités sont restées malheureusement infructueuses.
Le 11e Salon
de la
Société des Artistes décorateurs
Nous avions remarqué, au Salon de 1919, de sûrs
indices de rénovation de nos industries d’art (1). Ges
indices se sont multipliés et renforcés, et le principal
(1) V. Gazette des Beaux-Arts, avril-juin 1919, p. 209.