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ET DE LA CURIOSITÉ

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M. J. Toutam expose le résultat historique de la
prise d’Alésia: l’art gréco-romain introduit en Gaule,
où nulle forme originale de production artistique ne
s’était développée. Là aussi Rome apporta l’esprit
de discipline. 11 s’agit moins, somme toute, d’une
conquête que d’une protection contre la Germanie
menaçante.

Séance du 26 mai. — M. le Dr Capitan résume les
travaux de MmeBarnett sur les instruments néolithiques
trouvés dans la région de Saint-Valéry-sur-Somme.

M. Lavialle, instituteur à Arnac-Pompadour (Cor-
rèze), étudie l’archéologie préhistorique de cette
commune.

M. Ch. Matthis, archéologue à Niederbronn, détaille
les caractères des antiquités locales. A ce carrefour
des invasions,Tes ruines sont nombreuses: images
de Mercure, objets divers qui garnissaient les villes
etlestherm.es, et dont beaucoup furent recueillis à
Strasbourg au xvme siècle par l’historien Schœpflin.

MM. G. Harmand, L. Blumer et H. Haug étudient
un projet de contrat collectif entre artistes pour la
production d’œuvres destinées à l’exposition d’art
appliqué à Paris en 1923, spécialement au point de
vue de la participation des artistes alsaciens.

Séance du 29 mai. — Un mémoire de M. Le
Cacheux, archiviste de la Manche, établit la date
(xive siècle) de la tour de l’horloge de Notre-Dame
de Saint-Lô; l’autre tour est du temps de Louis XI.

M. H. Hennion a envoyé un mémoire sur l’église
démolie de Saint-Jean-Descous à Tours.

M. J. Soyer, archiviste du Loiret, étudie le tem-
ple du dieu gaulois Rudiobus à Cassicîate (Châssis,
près Neuvy-en-Sullias).

SECTION DE PHILOLOGIE ET HISTOIRE

Séance du 28 mai. — M. le chanoine Gass, profes-
seur au séminaire de Strasbourg, examine les trésors
d’art de la Chartreuse de Molsheim : autels avec
peintures de l'école de Schongauer, boiseries, vases
sacrés et vitraux du xvne siècle, depuis dispersés
ou détruits.

Le congrès a pris fin le 29 mai.

PETITES EXPOSITIONS

Le sculpteur Anders Jônsson a exposé chez Brun-
ner(l) une série importante de ses œuvres. Elles pré-
sentaient quelques inégalités. A côté de figures d’une
réelle noblesse (belle Danseuse, d’une ligne de dos
admirable, figures d’enfants), il en était d’un mérite
secondaire ; quelques pastiches de la sculpture
romane — tels ces combats de monstres et de cheva-
liers, si abondants sur les chapiteaux historiés —-
offraient un contraste choquant avec les imagina-
tions, modérées mais de valeur positive, et les exé-
cutions robustes et saines propres à l’auteur. Du
reste, il est une face de son talent où il se classe au
premier rang: c’est comme animalier. L’exposition
ne comprenait que trois animaux, un Ours blanc
accroupi, de petites dimensions, de saisissante réalité
en son dégingandement exactement observé, un bon
gros Lapin et un Chat grandeur nature, solennel en
sa somnolence pensive et de nette personnalité.
Bien peu d’artistes, en somme, réussissent les chats,
animal qui daigne honorer l’homme de quelque
sympathie ; on pouvait goûter d’autant plus celui de
M. Jônsson et, par suite, ranger ce dernier avec
plaisir dans une véritable élite.

Aux « Feuillets d’art », M. René Piot a montré
nombre de ses derniers travaux (1). Avouons que ses
peintures (paysages) ont quelque chose de sombre et
de factice. Il en est tout autrement des aquarelles,
simples, vivantes, claires (ainsi une grande vallée
de montagne, des vues d’usines au bord de la mer,
etc.) où s’affirme une vision aiguë de la réalité
pittoresque et de la notation essentielle. On conçoit
bien en regardant ces aquarelles si enlevées — avec
parfois des minuties d’indication pourtant, qui
ajoutent à la grandeur, tant elles sont justement
senties — que M. Piot soit un décorateur de marque.
Gela fait regretter, du reste, que la décoration n’ait
• pas été plus abondamment représentée à l’exposition.
Celle-ci renfermait une série importante de dessins,
des académies en général ; c’est là le'bagage propre
aux artistes qui étudient, ici avec de grandes quali-
tés d’observation que tous ne possèdent pas cela va
sans dire; mais cela ne dénote point l’originalité,
l’esprit d’invention, dont,par ailleurs, M. Piot a
donné tant de preuves. Revenons à ses aquarelles et
admirons-les sans réserve.

Aux œuvres de M. Piot on avait joint quelques
sculptures de M. Abbal, apôtre — mais apôtre prati-
quant, non pas seulement doctrinaire — de la taille
directe. Une tête de guerrier ou d’athlète entre
autres, de mâle puissant au poil rouge (car cette
sculpture large est illuminée de sobres touches de
couleur), faisait face à une délicieuse tête d’enfant
joufflu, souriant candidement à quelque hochet ou
à quelque caresse, de ses yeux au léger rehaut
d’azur, de sa bouche fine, de toute sa physionomie.

La mode des « groupes » s’est solidement implan-
tée, grâce en partie, croyons-nous, à la galerie
Druet, où, précisément, le « troisième groupe » nous
convie (2). C’est là une excellente coutume, car —
il y a vraiment quelque banalité à le constater et à
le dire — on s’éloigne ainsi de l’épouvantable cohue
des Salons, non sans pouvoir faire des comparaisons,
et le jeu des contrastes opère avec suffisante inten-
sité ; et l’on échappe aussi à ce que l’exposition
purement individuelle peut avoir de monotone ou de
non « situé ». Ch. Camoin, 0. Friesz, Ch. Lacoste,

L. Lehmann, H. Manguin, Alb. Marquet, R. de
Mathan composent ce 3e groupe et, sans nous offrir
rien d’absolument nouveau, nous charment toujours
par leur souplesse, leur sens, si éminemment synthé-
tique, de la forme et de la tonalité. C’est, disons-le
en toute vulgarité, une bien remarquable équipe.
Notons au passage les décorations puissantes, d’une
exubérance si ordonnée de M. Friesz, les aquarelles
si étonnamment simples et complètes deM. Manguin,
les robustes, francs, sincères paysages deM. Lehmann,
des danseuses de M. R. de Mathan, dont la plus
grande est une œuvre de grâce forte et de vivante
harmonie, les bords de la Seine à Herblay, de

M. Marquet, qui font rêver de promenades et de
flâneries sons le bon soleil, au long des coteaux pro-
pices, parmi les délassantes verdures, au bruisse-
mentamical des eaux. M. H. de Waroquier, «invité »,
est représenté par quelques œuvres de ce caractère
décoratif qui lui est propre et que nous goûtons tant.

M. G.-H. Sabbagh expose, en même temps que ce
groupe, à la galerie Druet, aii premier étage. II y a
là des dessins, mine de plomb ou sanguine, qui
détonnent un peu dans l’ensemblqet semblent bien
appliqués en leur recherche constructive, du reste
digne d’attention. Evidemment les aquarelles (com-

(1) Du 24 mai au o juin. — (2) Du 2o mai au
4 juin.

(1) Du 12 mai au 6 juin.
 
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