Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
N° 20. — 1920.

BUREAUX: m6. B° SATNT-GERMAIN (6e)

15 Décembre.

CHRONIQUE DES ARTS

ET DE LA CURIOSITÉ

SUPPLÉMENT A LA GAZETTE DES BEAUX-ARTS
Les abonnés à la Gazette des Beaux-Arts reçoivent gratuitement la Chronique des Arts et de la Curiosité

Prix de l’abonnement pour un an :

Paris: 18 fr. — Départements: 20 fr. — Étranger: 22 fr.

Le 3ST uméro : 1 Franc

PROPOS DU JOUR

in s’est plaint, avec juste raison, en
_ ces derniers temps, de l’insuffisance
de nos laboratoires, bibliothèques et
collections d'enseignement supé-
rieur. Pour ce qui concerne l’art, l’archéologie,
l’esthétique nous avons cependant, dans l’ordre
des documents matériels d’étude, des éléments
abondants : nous voulons parler des moulages
d'après les œuvres de l’architecture, de la sta-
tuaire et de l’ornement. Mais précisément en
possédons-nous trop et pas assez. Ou les séries
existantes ont été constituées anciennement
déjà et ne répondent plus du tout aux exigences
de la critique; ou, plus récentes, elles sont for-
mées sans méthode. Et, en tous cas, la disper-
sion règne.

A l’Ecole des beaux-arts, le musée des mou-
lages est considérable. Il a été créé, cela va
sans dire, pour l’enseignement du dessin. Scien-
tifiquement parlant, c’est un dépôt de valeur
médiocre où maints reclassements, maintes
révisions devraient être opérés, sans parler de
l’état de conservation des plâtres qu’une longue
exposition altéra et qui subirent, récemment, un

nettoyage aussi général que peu avantageux. A
la Sorbonne, il y a des moulages; au Louvre,
on imagina, voici quelque vingt ou vingt-cinq
ans, d’en installer dans l’ancien manège de Napo-
léon lit, et la présence de ces fac-similé à côté
de tant d’originaux fameux ne se justifiait pas
mieux que celle des copies do tableaux de la
collection Thiers. Pour les périodes du moyen*
âge et de la renaissance, nous avons le musée de
sculpture comparée du Trocadéro, l’Ecole des
beaux-arts également, les jardins du Musée
de Gluny. Nous ne parlons que des dépôts les
plus importants.

Ils ne correspondent évidemment pas à un
but commun. Et c’est pourtant à cela qu’il fau-
drait tendre. A vouloir entretenir, comme cela
devrait être, des séries plus ou moins parallèles,
on perdra son temps et son argent, et, l’on aura
deux ou trois fois le même moulage alors que
manqueront des pièces essentielles. Notre indi-

vidualisme se marque ici comme en tant de
choses; chaque établissement veut avoir, chez
lui, tout ce qu’il croit lui être nécessaire. Le
défaut de vues d’ensemble, de coordination
apparaît ainsi jusque dans les services de docu-
mentation éducative.

On pourrait organiser, sans grandes difficul-
tés, un véritable musée de moulages servant aux
fins diverses du dessin — sous réserve d’exa-
men, car on peut se demander jusqu’à quel
point la copie « d’après le plâtre » est avanta-
geuse — de l’histoire de l’art, de l’archéologie.
[Jn seul local n’y suffira pas, c’est plus que pro-
bable, à moins qu’on ne le construisît, éventua-
lité à coup sûr lointaine. Mais, par un classe-
ment méthodique, on remédierait à l utilisation
de plusieurs édifices. C’est ainsi que tout le
moyen âge et les temps modernes seraient con-
centrés au Trocadéro, que l’antiquité resterait
à l’Ecole des beaux-arts (non point, certes, que
nous considérions qu’elle doive être son unique
étude, c’est la question de local seule qui nous
préoccupe en ce moment) si le nouvel institut
universitaire d’histoire de l’art ne dispose pas
des salles indispensables.

Il y aurait eu tout remplacement voulu dans
l’ancien séminaire de Saint-Sulpice, que Ton
songea à transformer en musée du Luxembourg
et qui, à défaut de ce projet-là, du reste peu
défendable, pouvait être laissé à la disposition
des arts. Au surplus, si Ton songeait à cons-
truire jamais, nous souhaiterions que le bâti-
ment fût de la plus grande simplicité: l’étendue
surtout importerait.

Aux salles d’exposition se joindraient tout
naturellement les ateliers de fabrication. Nous
en avons un au Louvre — et peut-être d’autres
ailleurs — qu’il s’agirait de faire connaître
d'abord, de développer ensuite de façon à en
faire un organisme tout à fait commercial.

Bien d’autres points seraient à examiner à
propos de cette question des collections de mou-
lages, qu’un service international d’échanges
pourrait enrichir. Nous ne voulions aujourd’hui
qu'attirer l’attention à son sujet en souhaitant
que Ton commençât par des classements et des
suppressions de doubles emplois.
 
Annotationen