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Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 1,2): Collection de mémoires sur l'orfévrerie ...: 2 — Paris, 1851

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https://doi.org/10.11588/diglit.33561#0051
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CINQ IVOIRES SCULPTÉS (PI. IV-VIII). M
ornés au dedans et au dehors de tout ce que le calligraphe et l'orfévre pouvaient trouver de
plus somptueux dans les ressources de leur art. Mais, en outre, des tablettes d'ivoire souvent
enrichies d'ornements et de précieuses sculptures servaient de (c%72?%%07iù) pour les
neumes du graduel (notés, sans doute, sur le revers); afin que, portées devant le diacre lors-
qu'il montait à l'ambon, elles contribuassent à la solennité de cette espèce de procession
triomphale qui précède la récitation de l'évangile h L'usage de ces c/22272/02'7^, désignés quel-
quefois comme n'aura pas seulement alimenté les ateliers de sculp-
ture; il nous aura probablement conservé des bas-reliefs profanes, comme le trésor des
religieuses de Poissy a protégé jusqu'aux guerres du calvinisme le grand camée de Tibère
(aujourd'hui à Vienne) ; car l'Église pardonnait volontiers à ces réfugiés du paganisme leurs
formes un peu séculières, en considération de l'habileté qui en faisait ou paraissait en faire
le prix. C'est ainsi qu'à Aix-la-Chapelle la décoration de l'ambon a été complétée par diverses
plaques d'ivoire dont les sculptures sont presque toutes plus ou moins païennes ^
Mais pour la décoration des autels, où l'on devait être un peu plus exigeant dans le choix
des sujets, la sculpture sur ivoire trouva encore un emploi qui put encourager les artistes et
conserver honorablement les œuvres des premiers siècles chrétiens. Plusieurs textes donnent
lieu de croire que les retables, où la sculpture développa si volontiers des scènes agitées et
presque mouvantes au quinzième siècle et au seizième, avaient été précédés et comme amenés
insensiblement par l'usage des bas-reliefs en manière de diptyques (ou de triptyques) qu'on
apportait sur l'autel au moment de la célébration des saints mystères ; car longtemps les autels
furent simples jusqu'à une sorte de nudité, et sans ces gradins, ce tabernacle et ces chande-
liers que nous y ajoutons aujourd'hui presque partout. Hors du moment destiné à la liturgie,
on y voyait à peine le livre des Évangiles et un vase sacré ^ ; mais lorsque venait l'heure du
saint sacrifice, cette simplicité austère disparaissait au moins en partie. On y dressait des
images sculptées sur métal ou sur ivoire, qui semblent avoir fait à peu près la figure que nous
tâchons de donner en France aux cartons nommés chez nous 6*2222022^ et en Italie
*
Les ivoires sculptés qui sont l'objet de ce Mémoire peuvent avoir servi à ces divers usages ;
car plusieurs sont encore encastrés dans des couvertures de livres liturgiques, et d'autres,

T Rit. cassin. (ap. Martène De
libr. xn, cap. îv, 27) : « Qui autem responsorium vei aiieluia
cantaverint, in speciosis tabulis eburneis cantent. " Cf. Honor.
ap. D. Pez, t. 11, P. 1, p. 321. — Amalar., Os-
tiens., etc. ap. Bona, iibr. 1, cap. xxv,
n° 10 (edit. cit., t. 11, 332).
2 Nous avons l'intention de ies expliquer dans la suite de
ces Mdâmpes.
^ Cette alfectation de sévérité, qui ne cessait que pour l'of-

fice divin, était assez raisonnable durant les siècles où l'Eu-
charistie ne se conservait jamais sur l'autel.
4 Theobald. abb., anno 1019 (ap. Muratori,
ffaâ t. iv, 768) : « Posui vet o super altare S. Libcratoris
unam iconam eburneam, in qua cœlata est imago sanctis-
simæ Genitricis Dei et Virginis Mariæ, et bine indc imagines
SS. martyrum, ctc.H Cf. Gori, TAesoiM'. t. in, 231.
— Paciaudi, De caâfM 5. Jo/nznn. Bopftsfre, dissert, vr,
cap. îv (p. 228, sq.). — Etc.

n.

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