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AVANT-PROPOS.

3^
P. Arthur Martin avait gravé cle sa propre main, sur cuivre ou sur acier, plus d’un grand
sujet qui réclamait interprétation sérieuse. Tout n’est pas de même importance doctrinale
ou historique, convenons-en dès le début. J’aurais, pour ma part, volontiers consacré bien
des ans à la recherche de ce qu’on pourrait appeler Xhiéroglyphique chrétienne; car le
xie siècle et le xne recèlent évidemment des secrets dont la clef n’est pas encore entre nos
mains. Mon ancien collaborateur, jugeant peut-être le monde actuel mieux que moi, pen-
sait que ces sculptures ou peintures des vieux âges ne solliciteraient pas très-vivement la
curiosité du public, qui doit, après tout, défrayer un éditeur. Aussi avait-il mêlé bien des
genres, s’abandonnant aux récoltes de ses voyages, appuyant même du côté où l’enseigne-
ment chrétien n’a pas grande place. Appréciait-il bien exactement nos contemporains, ou
ne se livrait-il pas à sa propre pente en abondant vers ce qui flatte l’œil par plus de richesse
artistique (comme on dit) que de matière à réfléchir? Je m’en rapporte à ce qui en est,
ainsi qu’on parlait chez nos aïeux. Cependant notre siècle a fait trop de découvertes en des
genres assez peu attrayants au regard, pour qu’on ne lui refuse pas une certaine gravité
d’esprit. Les gens même qui ne se vouent pas aux études sévères sont au moins piqués d’une
curiosité noble où ils trouveraient de quoi suivre l’interprétation exacte des vieux symboles
conservés encore dans maintes églises de campagne. Ces énigmes, une fois déchiffrées, leur
solution prendrait place probablement dans les Guides du voyageur; parce que, sans être
communément fort épris des labeurs ou des procédés de la science, nous avons générale-
ment le goût de ses résultats plus que par le passé, peut-être. Qu’une bonne part doive être
faite à la vanité dans ce résultat, n’importe ; combien d’effets précieux se rattachent à des
causes dont l’analyse ne mettrait pas au jour une haute noblesse! Dieu savait cela de reste,
en faisant le monde; et il n’a pas trop mal agencé notre machine avec les ressorts et les
contre-poids qui la règlent, en dépit du désordre que nos passions y mêlent tant qu’elles
peuvent.
Il [est trop juste que le P. A. Martin occupe une grande place dans ces préliminaires.
Cependant je ne lui ferai pas une biographie proprement dite. Cette tâche a été prise en
partie par le Bulletin de la Société des antiquaires de France, au commencement de 1857 ; et
M. Ferdinand de Lasteyrie s’en est acquitté de façon âme laisser peu de regrets pour ne m’en
être pas chargé moi-même. Quelques expressions à modifier ne méritent pas que je lui
cherche querelle. Ainsi on suppose que le P. Martin avait été envoyé au Collège romain dès
l’âge de dix-huit ans ; il fallait dire dix-neuf ans, et lui donner pour destination réelle le
noviciat de Saint-André du Quirinal. Quoiqu’il eût fait ensuite presque toute sa théologie
à Rome, on n’avait pas lieu de supposer que la vue des chefs-d’œuvre de l’art entraînât
le jeune jésuite vers une tout autre carrière ; il avait dès lors fait ses premiers vœux et
ne songeait aucunement à briser ce lien. Je ne dis pas que le spectacle grandiose du
Panthéon, du Colisée, etc., ne menaçât de faire quelque brèche aux études théologiques
 
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