Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
MINIATURES IMPÉRIALES

Je parlerai plus tard, un peu au long, des calligraphes et des miniaturistes du moyen
âge, sans présenter une seule grande page qui montre leurs œuvres ; il est donc juste d’en
exposer d’avance plusieurs exemples. Et pour qu’ils puissent être acceptés comme modèles,
puisons dès maintenant à diverses sources, mais surtout parmi les œuvres évidemment
destinées à faire honneur au scriptorium qui les avait produites. Une autrefois nous en don-
nerons encore certains échantillons, afin qu’on ait du moins sous les yeux quelques traits
qui 11e laissent pas trop l’esprit dans le vague. De plus habiles connaisseurs ont publié
des volumes entiers sur les miniatures (M. Waagen, par exemple), en ne les accompagnant
d’aucun spécimen. Si nos commentaires ne valent pas les leurs, ils vaudront du moins par
un peu plus de facilité offerte au lecteur qui veut savoir à quoi s’en tenir et ne pas juger
aveuglément sur le dire d’autrui.

COUR DES EMPEREURS FRANCS ET GERMANIQUES,
j. _ CHARLES LE CHAUVE.
(PI. VI.)

Charles le Chauve paraît avoir vu avec plaisir que ses traits fussent conservés à la
postérité. Nous avons donné déjà de lui un petit portrait dans la Ire série de ces Mélanges
(t. I, p. 211), où on le voit prosterné devant le crucifix U La célèbre Bible du comte Vivien
représente ce prince avec les moines de Saint-Martin de Tours, qui lui offrent le précieux
livre exécuté dans leur abbaye 1 2. Ailleurs on lui prête aussi une grande miniature où le
savant Eckhart ne veut voir que Carloman 3. Quant à l’évangéliaire dont nous donnons
un spécimen (pi. VI), il fut déposé d’abord à l’abbaye de Saint-Denis en France par
Charles le Chauve lui-même, et passa plus tard au monastère de Saint-Emmeran à Ratis-
bonne. La bibliothèque de Munich le possède aujourd’hui; et c’est laque le P. A. Martin
l’a copié de nouveau, en réduisant la dimension dans sa gravure 4.

1. Je cite ce manuscrit d’après l’estimation des biblio-
thécaires bavarois ; tout en soupçonnant fort que le cru-
cifix, du moins, n’est pas d’époque carlovingienne.
2. Cf. Waagen, England und Paris, t. III, p. 246, sv. ; et
252.— D. Bouquet, Recueil des historiens des Gaules, t. VII,
p. 314, svv, — Montfaucon, Monuments de la monarchie
franç., 1.1, p. 303.—Aug. de Bastard, Bulletin du Comité...,

t. IV, p. 880, svv.; 875,svv.— J. Georg. ab Eckhart, Comment,
de rebus Franciœ orient., t. II, p. 410. — Duchemin de
Villiers, Essais histor. sur la ville et le paijs de Laval. — Etc.
3. Eckhart, ibid., t. II, p. 623, sqq. Cf. Daniel, Hist. de
France, t. II, p. 512.
4. Elle était gravée déjà dans Eckhart, op. cit,., t. II,
p. 562-564.
 
Annotationen