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BOUCLIER COMMÉMORATIF ü’ALMENDRALEJO (PL. Vil).

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III. — DES FÊTES LUSTRALES.

Ces solennités périodiques commencèrent avec l’empire, l’an 727 de Rome, où
Octavien César fut honoré du surnom d’Auguste. Il n’accepta du sénat le pouvoir
que pour dix ans. Les dix ans accomplis, son autorité fut prorogée pour cinq autres
années, et ainsi de suite jusqu’à sa mort. C’est Dion Cassius qui nous l’apprend1. Bien
qu’après Auguste le pouvoir cessât d’accepter l’apparence d’une délégation tempo-
raire, on continua de célébrer les mêmes fêtes à l’expiration de chaque lustre, moins
sans doute pour conserver un masque d’élection que pour consacrer de plus en
plus l’empire au moyen de réjouissances dont ces fêtes étaient l’occasion inextin-
guible (à ce que l’on croyait), en renouvelant sans cesse l’enthousiasme populaire
pour ses maîtres.
Le P. Pagi a montré2 que depuis Auguste jusqu’à Anastase, pendant plus de cinq
cents ans, les quinquennales se sont succédé sans interruption : à partir, pour chaque
prince, du jour de son acclamation ou à l’expiration des cinq premières années de son
règne. Ainsi Constantin fut proclamé empereur le 8 des calendes d’août (25 juillet 306),
jour où mourut son père Constance Chlore; ce fut à pareil jour, l’an 335, qu’il célébra
ses iricennales. D’après les fastes d’Idace 3, Arcade fut fait Auguste le 17 des calendes
de février ; et il célébra ses quinquennales le même jour, l’an 387, selon les mêmes
fastes.
Ce n’est pas que quand les empereurs admettaient un associé à l’empire, ils n’anti-
cipassent sur l’époque ordinaire, soit afin de réunir deux fêtes en une, soit d’après tout
autre motif. Pour être moins fréquentes, ces solennités n’en jetaient que plus d’éclat,
et l’on épargnait au peuple les impôts qu’il fallait prélever à leur occasion.
Avant l’empereur Commode, on nommait ces fêtes decennalia I, II, ou 111, etc.; et il
ne paraît pas qu’on se servît, du moins ordinairement, d’une autre expression. Depuis
Commode, on voit prévaloir les mots quinquennales, décennales, quindècennales, etc.
Souvent aussi, sous le Bas-Empire, on les appela quinquennalia I, II, III, etc.; jusqu’au
nombre VIII, atteint par quelques empereurs. Les panégyristes et les poètes préfé-
raient le nom de lustres, comme allusion aux anciennes cérémonies lustrales séparées
par le même nombre d’années 4. C’est ainsi que le chrysargyrwn, impôt spécial exigé
de certaines classes du peuple à cette occasion, recevait le titre de lustral; et «pie
diverses lois du Code de Théodose, relatives au même tribut, étaient intitulées de lus-
trait conlatione.
C’était l’usage, dans les quinquennales de chaque règne, de formuler des vœux
pour le salut de l’empereur et la prospérité de l’État durant le decennium suivant;

1. Wst. rom., libr. LII1, 13 et 16. On y voit la finesse
d’Auguste, qui veut toujours avoir l’air d’être forcé à con-
server encore quelque temps son pouvoir absolu, attendu
que le besoin s’en fait généralement sentir aux têtes fortes
de l’État. Sur la prière qui lui en était adressée par les sé-
nateurs, il voulait bien céder à l’intérêt public.
2. Dissertât, hypatica seu de consul, cœsareis.

3. Idace n’est pas ^toujours d’accord avec Pagi; et le
P. J. M. Garzon, sur d’assez bons motifs, donne raison à
son compatriote, dans ces dissentiments. (Cf. Idatii Clironi-
con. Bruxellis, 1845.)
lx. Eumen. Gratiarum actio Constantino, c. xm : « Quin-
» queannorum nobis reliqua remisisti, o lustrum omnibus
» lustris felicius ! »
 
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