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MÉLANGES D’ARCHÉOLOGIE.

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à leur lécher les yeux, à les couvrir et à les réchauffer avec leurs ailes. Ils les nour-
rissent eux-mêmes, et leur disent ces paroles 1 : « Comme vous nous avez échauffés
pendant que nous étions emprisonnés dans l’œuf, nous vous échaufferons à notre
tour maintenant que notre aide vous est devenue nécessaire. »
Comment donc, doué d’intelligence, l’homme peut-il dédaigner son père et sa
mère !
XI. — L’ONAGRE 2.
Il est écrit : « Laissez l’onagre en liberté. »
De l’onagre on raconte que quand la femelle met bas ses petits, le père vient et
mâche leurs nécessaires (ta avcoyxaca twv app-qvtùv), afin qu’ils ne prennent pas force (sic)
sur leurs parents.
L’Apôtre exerça les enfants de l’Église dans la continence selon la doctrine céleste ;
et comme dit le Livre (l'Écriture) : « Réjouis-toi, stérile, qui n’a pas engendré », et
il y en a qui promettent accroissement à l’Ancien Testament3.
XII. — LA VIPÈRE 4.
L’Évangile dit aux pharisiens : « Race de vipères! »
On dit de la vipère que quand le mâle approche la femelle, celle-ci conçoit par la
bouche ; et quand elle a reçu la semence, elle coupe les nécessaires (ra avayxaioc)
du mâle et les garde chez elle (les avale). Et comme le mâle sait que quand il aura
approché la femelle, il mourra, souvent il s’enfuit. Le ventre de la femelle est mer-

donne avec trop de confiance ! De fait, huppe et vanneau
huppé (Vanellus cristatus) sont deux; bien que la huppe
ait quelque analogie de port et demœurs avec une bécasse.
Quant à l’em^ véritable (eirw^, hupupa, ou même cigo-
gne, etc.) des anciens, cf. Antichità d’Ercolano, Lucerne,
p. 64, note 5 ; et p. 168, note 4. — Mélanges d'archéologie,
ibid., t. II, p. 178, sq. — Spicil. Solesm., t. III, p. 346. —
Pétri Damiani opusc. LII, cap. 16 {Opp. t. III, p. 815). —
Hesych. in Levitic. {Bibl. PP., t. XII, p. 9â).
Honorius d’Autun {Dominica II quadragesimœ) met cette
propriété au compte de la mésange (merops), ou (qui pis
est) de la cigogne ; et s’en sert pour exposer les soins dus
par le peuple fidèle aux vétérans du ministère ecclésias-
tique (édition de 1531, fol. 75, v°). La mésange n’entrait
pour rien dans le Bestiaire originel, et les mss. français
neîla confondaient nullement avec la huppe (cf. Mélanges
d’archéologie, t. III, p. 265, sv.). Mais ce sont là des dis-
tinctions dont il faut m’abstenir, maintenant que la ques-
tion du Physiologus a été aggravée de détails déjà peu
appétissants; et qui néanmoins ne mènent pas au terme
du débat dont il était trop juste de réclamer la conclusion
auprès du dernier venu. Tant de lenteurs étouffent et ajour-
nent indéfiniment une besogne, au lieu de la conclure.
Pourquoi donc l’éterniser, avec des ennuis qui la gâtent
ad multos annos, puisqu’on prétendait la reprendre sous
œuvre et quasi l’achever? Ce n’est pas ainsi qu’on mène
un bravai! à terme, et je demandais que l’on en finît une

bonne fois, si c’en valait la peine ; ou que l’on attendît, du
moins, jusqu’à maturité du fruit, pour ne pas le donner en
dégoût.
1. Presque nul mésaccord sur le langage de ces petites
bêtes, dans les anciens mss. du Bestiaire; maison y oublie
de nous avertir que c’est en leur patois.
L’Arménien ne garantit pas non plus que les vieux pa-
rents soient habituellement remis tout à fait en jeunesse à
l’aide de cette piété filiale, comme l’affirment plusieurs
versions en autres langues.
2. Cf. Mélanges d’archéologie, etc., ibid., t. III, p. 225,
sv.— Spicileg. Solesm., t. III, p. 386, sq.—Petr. Damian.,
cap. 23 {Opp. t. III, p. 822). — Biblioth. PP., t. XXIV,
p. 1439; t. VI, p. 832 ; et t. XVIII, p. 248. Voyez aussi la
planche IX, qui appartient à un ms. français du moyen
âge, où la moralité s’appelle Sarmun (sermon).
3. Cela semble vouloir dire : La procréation était bénie
dans l’Ancien Testament, mais elle n’a plus le même rang
dans la loi nouvelle. Autre trace du blâme des gnostiques
(y compris Tatien) contre le mariage.
4. Cf. Mélanges, ibid., t. II, p.134, sv.— Spic. Sol., ibid.,
p. 347. •— Petr. Damiani Serm. VII; et opusc. LII, cap. 22
{Opp. t. II, p. 37; et t. III, p. 822). — Gregor. Moral,
in Job, libr. XV, c. 15. — Bibl. PP., t. XV, p. 97. — Lam-
beck, Biblioth. Vindobon. (2e édition), t. VI (1780), p. 442,
sq.; avec gravure (p. 436). — Petr. Chrysolog. Serm.
CXXXVI, précisément à l’occasion de saint Jean-Baptiste.
 
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