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BAS-RELIEFS MYSTÉRIEUX : BALE ET CHARTRES.

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atteint son dernier terme, qui est 1 instant oi
en triomphe des sens sur l’esprit; car certains
sique, ont bien l’apparence de représenter
le menton barbu comme signe euphémique
de luxure. Ces sujets plus ou moins priapi-
ques étant fort peu dans l’ordre de mes
études, lors même qu’ils sont voilés, on
voudra bien me permettre de ne leur accorder
qu’une mention passagère.
Cependant trois ou quatre têtes humaines qui
se montrent dans les rinceaux de notre sculp-
ture bâloise (page 178), avec un air de témoins
non invités, pourraient être des surveillants
mystérieux attendant l’effet de la lutte pour
aller le redire à qui de droit. Je ne voudrais
pas affirmer qu’on ait voulu nous retracer là
un souvenir du texte de l’ÉArangile 1, où les
actes les plus cachés sont avertis du grand
jour qui les trahira tôt ou tard ; quoique les
G/oses ordinaire et interlinéaire prêtent à sup-
poser cette intention chez celui qui dirigeait
notre artiste2.
Passons donc à une autre école, si tant est
qu’il faille admettre pour le xne siècle et le
xme des écoles bien tranchées ; sauf quant au
style, qui se développait du reste comme pro-
gresse une plante à ses divers point d’accrois-
sement et sous diverses latitudes ou altitudes.
Le portai! septentrional de Notre-Dame de
Chartres offre en soubassement d’une grande
statue, ce jeune homme (ou cette femme) qui
se laisse complaisamment aviser par le con-
seiller fort suspect que voici. J’ai passé trop
peu de jours près de cette merveilleuse ca-
thédrale pour me permettre quelque opinion
arrêtée sur les innombrables sujets d’étude
qu’y accumulent la statuaire et la peinture du
moyen âge3. Mais M. l’abbé Bulteau, qui avait j

la subversion de l’intelligence se traduit
momimeiKs, même dans l’antiquité clas-


l’étudier à loisir, pense que la figure priii-

1. Matth. x, 26. —Luc. xn, 2. — Cf. Eccl. x, 20; etc.
2. Gloss, ordinar., in Matth. : « Veniet dies quum Deus
» indicabit occulta hominum, ubi nequitia discooperie-
» tur, etc. » — Gloss, interlinear. in Luc. : « Vestra inten-
» tio, soli Deo cognita, omnibus patebit. »
3. Quand le P. Arth. Martin recueillait çà et là nos ma-
tériaux d’étude pour l’avenir, on pouvait croire encore
que le gouvernement français conduirait afin sa Monogra-

phie de Chartres, votée parles Chambres dès .1837, pour le
moins. C’est pourquoi nous n’avons emprunté que certains
échantillons à cette mine presque inépuisable, afin de ne
pas mettre la faux dans le champ d’autrui. Notre délica-
tesse s’est trouvée trompée par l’événement, puisque les
grands projets de M. Lassus semblent condamnés à une
interruption sans espoir de reprise. Tout au plus nous
fait-on espérer un texte bref en manière de table.
 
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