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MÉLANGES ü’ARCHÉOLOGIE.


Hasardons-nous donc un peu plus qu’auparavant à la poursuite des énigmes que le
moyen «âge comprenait sans doute, mais qu’il nous faut étudier péniblement aujourd’hui
comme on épelle un texte retrouvé dans des inscriptions en langage perdu. Parmi les
interprétations que je viens de proposer, presque
toutes me semblent devoir être reçues comme
définitives, et s’imposer à qui en aura sondé les
bases. Pour la continuation de ce chapitre, ma
confiance est amoindrie, et il me faut être
modeste sous peined’improbité. Que l’on prenne
donc comme hypothèses provisoires, ou pré-
somptions pures et simples, bien des solutions
offertes faute de mieux jusqu’à preuve contraire.
Quand les textes manquent, il faut recourir à l’a-
nalogie pour amener quelque conclusion plau-
sible, et l’imagination peut en ce cas prendre une
part dangereuse pour le résultat des recherches.
Avant tout, pour ces bas-reliefs de Chartres,
ne laissons pas induire en erreur les gens qui
ont peu observé nos églises du moyen âge. J’ai
lu quelque part que M. Henri Martin, dans son
admirable Histoire de France, donne Xabsence de
mouvement et l'immobilité comme caractère de
l’art au xie siècle et au xne. S’il ne l’avait pas
dit, ce ne sera pas ma faute de le lui avoir im-
puté. S’il l’a dit, cela ne change absolument
rien aux faits; et l’on en pourra juger, soit ici
même, soit par des chapiteaux de Cantorbéry
et de Vézelay que nous publierons bientôt.
Pour moi, j’avais cru remarquer que c’était
souvent tout le contraire; sauf dans les con-
structions en pierre réfractaire au ciseau, ou
dans celles qui sont l’ouvrage de quelque maçon
prétendant à la statuaire. Encore même voit-on
parfois un effort consciencieux pour arriver
au mouvement, sans craindre de verser dans
l’exagération. Si l’on nous disait qu’à cette
époque, dans les villages surtout, la sculpture
est fréquemment inexpérimentée, il n’y aurait
rien à répondre ; mais qu’elle se caractérise
par l’immobilité! pareille assertion n’est pas
supportable pour qui sera sorti de son cabinet.
Cette fois, que l’on jette seulement les yeux sur
les trois bas-reliefs de Chartres, et que l'on voie si e’est bien l’absence de mouvement qui
paraît avoir été cherchée par l’artiste.
Observons aussi ce qu’il y a d’empreinte quasi babylonienne ou chaldéenne dans
 
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