YI
AVANT-PROPOS.
que je suis (orig'inal si i'on tient àcette quaiification, ou n'importe quoi, mais non pas artifi-
cieiiement) ; et surtout de ne pas faire des discours académiques, mais des conférences fami-
iières. Beaucoup de g'ens pourraient g'a^ner à ne pas vouioir d'autre système. Quant à
i'incorrection, nous sommes tous un peu taupes sur nos propres défauts (comme dit La Fon-
taine), quoique lynx envers nos pareils; j'imag'ine pourtant qu'on m'aura pris pour provin-
ciai ou même viliag'eois , parce que j'ai cité fréquemment plusieurs de nos dialectes comme
histoire des chang*ements suhis par divers mots français. Ceia étant, je veux hien faire
savoir que j'ai été haptisé à Notre-Dame de Paris. En sus, je n'ai pas laissé d'étudier ia
lang'ue de mes pères tout autant que maint aristarque reng'org*é qui se mêie d'y faire le diffi-
ciie quand il s'agit des autres. Je ne veux pas aftirmer non plus, qu'ii ne me soit jamais
arrivé de iaisser couler sous maplume quetque mot ou locution qu'improuverait peut-ètre
i'Académie française dans ses y/'c/??Ayc?TC. Au fonci, ma conscience littéraire et g'rammati-
cale de Parisien m'en fait peu de reproches ; et n'avoir fréquenté aucun iycée universitaire
ne saurait être préjug'é iég*itime contre ie style d'un bourg*eois parisien sans prétention.
Le même critique anonyme insiste sur la façon superhcieile avec laquelie je traite les
principales difficuités qui se rencontrent surma route. Encore unc fois, on ne se rend pas
toujours hien justice à soi-même ; mais d'autres ont estimé, pour leur part, que j'appuyais
ordinairement beaucoup trop sur les démonstrations que ie pubiic netenait pas àrencontrer
en si g'rand nombre; et non pas que /c àc Vb Cct/ùcr j???r??// c//'c & /f.s 6-//06CS'
?/?/crc^??/?/c^ 6C//6' //?.s L'auteur de ce reproche ne s'est pas aperçu que j'entends
bien n'être pas universei. Le silion que j'ai creusé dès le commencement, je ie suis avec
une droiture gTaciable, sans vouioir chasser pius qu'ii ne convientsur les terres d'autrui.
Qui connaît un peumes publications diverses aura pu voir que j'ai queique droit de m'ap-
proprier cette déclaration d'un contemporain :
a Mon verre n'est pas grand, mais je bois dans mon verre. ))
Pourquoi emprunter les verres d'autrui, si grnands qu'ils puissent être ? Ge n'estsouvent bon
qu'àse chavirer la cervelie, comme disent les marins. Ainsi s'expiique pourquoi je m'é-
pargme volontiers les nombreux détaiis sur ce qui n'est pas de ma vraie compétence, c'est-à-
dire de mes études ies pius habituelles.
Notre inconnu (Ay/c//cs ym.5/ /c//.//c/?/) déciare que l'auteur des d/d/e/zyes' est bien
sévèrepour ses devanciers. Je ne me connais pas un g'rand nombre de ces?/cc??/?c/c/^, dans la
tàche où je demeure blotti depuis plus de trente ans. A mes débuts dans i'étude ciu moyen àg*e
monumenta!, vers 1838, je me proposai tout d'abord de ne le traiter, mais surtout de ne
t'interpréter qu'à i'aidede textes vaiabies et concluants. Cela courait-ii ies rues aiors', et
). H ne s'agit ni de relcvcr ni de critiquer les circulaires de ou les comitcs qu'ils s'adjoignirent à ce dessein. Ces inven-
<(neiques ministres pour encourager la sciencc iiistorique, tions n'atteignirent pas trcs-vite un rcsuttat fort apprf'-
AVANT-PROPOS.
que je suis (orig'inal si i'on tient àcette quaiification, ou n'importe quoi, mais non pas artifi-
cieiiement) ; et surtout de ne pas faire des discours académiques, mais des conférences fami-
iières. Beaucoup de g'ens pourraient g'a^ner à ne pas vouioir d'autre système. Quant à
i'incorrection, nous sommes tous un peu taupes sur nos propres défauts (comme dit La Fon-
taine), quoique lynx envers nos pareils; j'imag'ine pourtant qu'on m'aura pris pour provin-
ciai ou même viliag'eois , parce que j'ai cité fréquemment plusieurs de nos dialectes comme
histoire des chang*ements suhis par divers mots français. Ceia étant, je veux hien faire
savoir que j'ai été haptisé à Notre-Dame de Paris. En sus, je n'ai pas laissé d'étudier ia
lang'ue de mes pères tout autant que maint aristarque reng'org*é qui se mêie d'y faire le diffi-
ciie quand il s'agit des autres. Je ne veux pas aftirmer non plus, qu'ii ne me soit jamais
arrivé de iaisser couler sous maplume quetque mot ou locution qu'improuverait peut-ètre
i'Académie française dans ses y/'c/??Ayc?TC. Au fonci, ma conscience littéraire et g'rammati-
cale de Parisien m'en fait peu de reproches ; et n'avoir fréquenté aucun iycée universitaire
ne saurait être préjug'é iég*itime contre ie style d'un bourg*eois parisien sans prétention.
Le même critique anonyme insiste sur la façon superhcieile avec laquelie je traite les
principales difficuités qui se rencontrent surma route. Encore unc fois, on ne se rend pas
toujours hien justice à soi-même ; mais d'autres ont estimé, pour leur part, que j'appuyais
ordinairement beaucoup trop sur les démonstrations que ie pubiic netenait pas àrencontrer
en si g'rand nombre; et non pas que /c àc Vb Cct/ùcr j???r??// c//'c & /f.s 6-//06CS'
?/?/crc^??/?/c^ 6C//6' //?.s L'auteur de ce reproche ne s'est pas aperçu que j'entends
bien n'être pas universei. Le silion que j'ai creusé dès le commencement, je ie suis avec
une droiture gTaciable, sans vouioir chasser pius qu'ii ne convientsur les terres d'autrui.
Qui connaît un peumes publications diverses aura pu voir que j'ai queique droit de m'ap-
proprier cette déclaration d'un contemporain :
a Mon verre n'est pas grand, mais je bois dans mon verre. ))
Pourquoi emprunter les verres d'autrui, si grnands qu'ils puissent être ? Ge n'estsouvent bon
qu'àse chavirer la cervelie, comme disent les marins. Ainsi s'expiique pourquoi je m'é-
pargme volontiers les nombreux détaiis sur ce qui n'est pas de ma vraie compétence, c'est-à-
dire de mes études ies pius habituelles.
Notre inconnu (Ay/c//cs ym.5/ /c//.//c/?/) déciare que l'auteur des d/d/e/zyes' est bien
sévèrepour ses devanciers. Je ne me connais pas un g'rand nombre de ces?/cc??/?c/c/^, dans la
tàche où je demeure blotti depuis plus de trente ans. A mes débuts dans i'étude ciu moyen àg*e
monumenta!, vers 1838, je me proposai tout d'abord de ne le traiter, mais surtout de ne
t'interpréter qu'à i'aidede textes vaiabies et concluants. Cela courait-ii ies rues aiors', et
). H ne s'agit ni de relcvcr ni de critiquer les circulaires de ou les comitcs qu'ils s'adjoignirent à ce dessein. Ces inven-
<(neiques ministres pour encourager la sciencc iiistorique, tions n'atteignirent pas trcs-vite un rcsuttat fort apprf'-