AVAKT-PROPOS.
VIII
relever des bataillons que Ia mort ne décimait pas comme en gmerres modernes, mais à
combler un vide laissé presque béant dans 1e plan d'attaque formé un peu tumuituairement
dès l'abord. Dubruit, etmême du fruit, il s'en faisait; seuiement 1e terrain avait besoin
d'être àla fois élarg'i et mieux gytrni pour qu'on ne s'y entassât pas davantag'e en masses con-
fuses qui se g'ênent l'une l'autre par encombrement ou indiscipline, et qui ne se relient pas
assez pour utiiiserau combat leurs vateursrespectives. Dans ce foisonnement de formalisme
et de descriptions littéraires ou statistiques, on pouvait se plaindre d'une certaine disette
d'idées; surtoutcbidées empruntéesleplus consciencieusement que possible auxécoles des
vieux arlistes, etnon pasaux fusées d'imag'ination amorcées par notre sièclequi ne se con-
naît g'uèreaux élansde la ci-devant cbrétienté. Voilà comment je me suisassigmé mon poste
d'arme spéciale, sans demander ni accepter le mot d'ordre à sociétés, comités et autre bu-
reauou état-majorquelconque. Ainsiai-je fait, ainsi entends-je faire. Suivra c[uivoudra;
mais ou 1a place est prise et bien occupée, on ne me rencontrera g'uère fourrag*eant sur les
gdacis condés aux rondes d'un autre poste. G'est procédé bonnête, aussi bien qu'indépen-
dant; etj'y tiens, àmoins qu'on ne me démontre que je suis dans une grosse erreur. Avec
cela, je ne fais point ti de ce qui occupait g*énéralement les autres, puisque mon volume
actuel me rattache un peu à leur g'roupe descriptif.
On me réduit ainsi à citer mes propres travaux, plus que ce n'est mon gmùt quand il ne
s'agitpas d'abrég'erune démonstration. Car, si la première personne paraîtfréquemment
dans ces volumes^, c'estqu'il ne s'agât pas de présenter comme axiome incontestable cequi
se résout, de fait, en opinion individuelle jusqu'à sentence de jug'es compétents. Au cas de
bonne et duecondanmation, l'auteur en porterait 1a peine pouravoir lutté à face décou-
verte , ce qui est du moins franc jeu.
Le susdit examinateur n'étaitpasoblig'é de savoir qu'entre 1841 ( n° 44,
sv.;52-72)et 1856 (A/rùmy^, D" série, , j'avais déjà fait une certaine dépense d'éru-
clition sur le copié même une vingdaine cle manuscrits /ioc, dont treize ont été
publiés à 1a sueur de mon front. Peut-être que mon contrôleur actuel siëg*eait alors scu' Ies
bancs du collég'e, tout au plus, et consacrait exclusivement ses loisirs aux classiques ou à
i'étude des langmes (ce qui estbon emploi de 1a jeunesse). Toutefois les pag'es 106-117 cle
ce mémoire, qu'ilconsiclère comme enlevé si lestement, suftisaient à lui faire entendrec{ue
je n'escamotais pas du tout le problème; bien qu'en resserrant mes réponses à un critique,
pour ne pas fatig'uer le moncle par des retours abusifs sur une matière peu attrayante. II
semble se mouvoir, sous ce jug*ement, quelque petite sing'ularitë que je ne m'amuse pas à
1. Ce tangage n'estpasrare dans les œuvres du docte mainepublic. Ce serait fausser i'bistoireiittéraire paraf-
Commandcur J.-B. de Rossi que nul n'accusera de vanitc. fectation d'humilité. Modestie et vérité ne sont pas incom-
Qui parle de ce qu'il a pensé, fait et dit, n'est sùrement pas patibles à ce point, surtout lorsqu'on repousse des attaques
tcnu d'employer 1e o?z janséniste comme si ces assertions ou contre soi ou contre ce qui tient 1e plus au cœur d'un chrc-
découvertes eussent appartenude tempsimmcmorial au do- ticn et d'un honnne convaincu.
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relever des bataillons que Ia mort ne décimait pas comme en gmerres modernes, mais à
combler un vide laissé presque béant dans 1e plan d'attaque formé un peu tumuituairement
dès l'abord. Dubruit, etmême du fruit, il s'en faisait; seuiement 1e terrain avait besoin
d'être àla fois élarg'i et mieux gytrni pour qu'on ne s'y entassât pas davantag'e en masses con-
fuses qui se g'ênent l'une l'autre par encombrement ou indiscipline, et qui ne se relient pas
assez pour utiiiserau combat leurs vateursrespectives. Dans ce foisonnement de formalisme
et de descriptions littéraires ou statistiques, on pouvait se plaindre d'une certaine disette
d'idées; surtoutcbidées empruntéesleplus consciencieusement que possible auxécoles des
vieux arlistes, etnon pasaux fusées d'imag'ination amorcées par notre sièclequi ne se con-
naît g'uèreaux élansde la ci-devant cbrétienté. Voilà comment je me suisassigmé mon poste
d'arme spéciale, sans demander ni accepter le mot d'ordre à sociétés, comités et autre bu-
reauou état-majorquelconque. Ainsiai-je fait, ainsi entends-je faire. Suivra c[uivoudra;
mais ou 1a place est prise et bien occupée, on ne me rencontrera g'uère fourrag*eant sur les
gdacis condés aux rondes d'un autre poste. G'est procédé bonnête, aussi bien qu'indépen-
dant; etj'y tiens, àmoins qu'on ne me démontre que je suis dans une grosse erreur. Avec
cela, je ne fais point ti de ce qui occupait g*énéralement les autres, puisque mon volume
actuel me rattache un peu à leur g'roupe descriptif.
On me réduit ainsi à citer mes propres travaux, plus que ce n'est mon gmùt quand il ne
s'agitpas d'abrég'erune démonstration. Car, si la première personne paraîtfréquemment
dans ces volumes^, c'estqu'il ne s'agât pas de présenter comme axiome incontestable cequi
se résout, de fait, en opinion individuelle jusqu'à sentence de jug'es compétents. Au cas de
bonne et duecondanmation, l'auteur en porterait 1a peine pouravoir lutté à face décou-
verte , ce qui est du moins franc jeu.
Le susdit examinateur n'étaitpasoblig'é de savoir qu'entre 1841 ( n° 44,
sv.;52-72)et 1856 (A/rùmy^, D" série, , j'avais déjà fait une certaine dépense d'éru-
clition sur le copié même une vingdaine cle manuscrits /ioc, dont treize ont été
publiés à 1a sueur de mon front. Peut-être que mon contrôleur actuel siëg*eait alors scu' Ies
bancs du collég'e, tout au plus, et consacrait exclusivement ses loisirs aux classiques ou à
i'étude des langmes (ce qui estbon emploi de 1a jeunesse). Toutefois les pag'es 106-117 cle
ce mémoire, qu'ilconsiclère comme enlevé si lestement, suftisaient à lui faire entendrec{ue
je n'escamotais pas du tout le problème; bien qu'en resserrant mes réponses à un critique,
pour ne pas fatig'uer le moncle par des retours abusifs sur une matière peu attrayante. II
semble se mouvoir, sous ce jug*ement, quelque petite sing'ularitë que je ne m'amuse pas à
1. Ce tangage n'estpasrare dans les œuvres du docte mainepublic. Ce serait fausser i'bistoireiittéraire paraf-
Commandcur J.-B. de Rossi que nul n'accusera de vanitc. fectation d'humilité. Modestie et vérité ne sont pas incom-
Qui parle de ce qu'il a pensé, fait et dit, n'est sùrement pas patibles à ce point, surtout lorsqu'on repousse des attaques
tcnu d'employer 1e o?z janséniste comme si ces assertions ou contre soi ou contre ce qui tient 1e plus au cœur d'un chrc-
découvertes eussent appartenude tempsimmcmorial au do- ticn et d'un honnne convaincu.