Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Cahier, Charles; Martin, Arthur
Mélanges d'archéologie, d'histoire et de littérature (Band 3,3): Nouveaux mélanges ... sur l'moyen âge : décoration d'églises — Paris, 1875

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.33622#0127
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
SARCOPHAGES.

97

Jésus au temple par saint Joseph, lec[uet ne remplit cette fonction sur aucuu monument
ancien dont j'aie souvenir ; celui qui rélève sur ses bras avec tendresse et respect, doit plutôt
être le vieillard Siméon (Luc. u, 25-35) qui accepte désormais la mort comme une joie, puis-
qudt lui a été fait ce grand don de voir entin ta tumière destinée aux Gentits, jusque-là
dévoyés cornrne sans ressource.
La femme qui sembte serrer de près l'beureux vieittard et lui envier le prëcieux fardeau
<[u'it porte si allègTement, serait-elle ta propbétesse Anne (Luc. u, 36-38), autre témoin de ta
venue du Fils de Dieu sur terre? On peut ne pas cberciier si loin. Les représentations
g'recques de cette belle rencontre (û-nm-^v-r/;) ont coutume de nous y peindre ta très-sainte
Vierg*e étendant ses bras vers le vieux Siméon : soitqu'elie viennede conber son ftls au saint
bonnne, soit qu'elle ne se Re pas beaucoup aux ptus tendres soins de celui qui prëtend rem-
placer une mère en pareit ofbce et pour tet b!sb

Nous sonnnes ramenés au musée d'Arles par cet autre monument dont ta longmeur est
de 2^05. Au mitieu, Notre-Seigneur bénit tes pains et tes poissons qui vont être multiptiés

Y


pour la foute^; et deuxévang*étistes ont l'air d'en prendre note pour le redire à l'univers.
Ce serait donc saint Mattbieu et saint Jean, les seuts parmi les bistoriens sacrés qui aient
assisté au miracte; quoique les quatre évangiles en partent. A gxmcbe du spectateur, ta
dernièrearcadeest occupéepar Abrabam, fortreconnaissabte à son glaive, àl'autelcjui sevoit
près de tui, et au bétier qui doit remptacer Isaac. Le g'este du patriarche et son regxtrdétevé
versle ciel montrent assez qu'il écoute la voix de l'angT; et c'est pourquoi son gdaive est
déjà peut-être mis au fourreau. L'absence de son bls n'empèche pas de comprendre une
petite scène oü tes détaits étaient déjà nombreux pour l'étroit espace dont disposait t'artiste.
La même nécessité de réduire tes caractéristiques prête à quetque doute sur le personnage
qu'on nous montre à t'autre extrëmité. Là encore se voit une espèce d'autel, mais on peut

i. Dans une lettre ornée du Sacrame/rtaire de Metx (ci-des-
sus, t. H, p. 123, sv.), onvoit quelque chose quitcmoigne cet
empressement maternel. Mais là c'est le programme ordi-
naire des peintres grecs, pour lesquels il semble ètre convenu
que 1e vieux Siméon fut un prêtre juif qui aurait eu nëces-
sairement sa part à 1a cérémonie des i^eieuaî'Mes. En ce cas,
la Mère de Dieu et 1e vieillard se font face l'un à l'autre.
Mais ici l'accord de 1a composition dcmandait que tous les

visages fussent dirigés vers 1a ilgure centrale, et non en vis-
à-vis.
2. Les pains sont marqués d'une croix, comrne il arrive
souvent dans lcs peintures ou sculptures chrétiennes(ou
même antërieurement), et semhlent vouloir diriger l'esprit
vers 1e sacrement où Notre-Seigneur se fait 1a nourriture de
tous sous l'apparence du pain; ou vers l'autel qui rcpète
sous forme non sanglante le sacrihce du Calvaire.
m. — )3
 
Annotationen