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La caricature: revue morale, judiciaire, littéraire, artistique, fashionable et scénique — 1835 (Nr. 217-251)

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Numéro 245 (16 Juillet 1835) Planches 509,510
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https://doi.org/10.11588/diglit.26559#0173

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•1957——---—LA CARICATURE-----—-1958--

Paris, de Grenoble, de Saint-Etienne, et autres bicoques de France.
Elle les avait reliées ensemble ait moyen d’unestupide accusalionde com-
plot, comme on relie une botte d’asperges. C’était la seule manière de
rétexter sa compétence. Or, que fait-elle maintenant? Elle délie sa
olte d’asperges, maintient sa compétence, et déclare qu’elle disjoint
toutes les insurrections; menaçant d’ailleurs dé juger sur pièces les ac-
cusés absens, à l’exemple de sa digne et honorable devancière la justice '
du tribunal révblütionnaire.

Tel est le dernier accroc qu’elle vient de faire elle-même à sa gran-
de vessiè. Jusqu’à ce moment ce n’avaient été que de petits coups d’é-
pingles : c’est un coup de massue cette fois. La vessie est lout-à-fait
crevée. Il n’est si forte baleine d’avocat-général qui puisse la soutenir
en l’air.

2° Plus de juges.

Et ce n’est tout. VnüS saurez donc qu’en sus des soixanterdix pairs qui
s’étaient récusés d’abord, trente-deux autres se sont retirés depuis l’ou-
verture des débats, lès uns par conscience, les autres par pituite, ceux-
ci par dignité; ceux-là par cacochymie, etc.

M. Mo}é lui-même est du nombre des déserteurs. M. Molé est le chef
de cette rriinorité qui a blâmé le procès, et qui n’a consenti à y figurer que

Ï)ar faiblëfese de caractère, et Sousi condition qu’on sauverait du moins
es apparences parue Semblant de légalité. Or, ce fau;t semblant ve-
nant niénfie à manquer, ladite minorité se retire, mais sans bruit, sans
éclat. C’est une race d’hommes essentiellement peureux, qui flottent
toute leur vie entée le dë'vôi'r et les convenances; qui blâment, mais à
voix basse ; qtô ée* fàch’èî», mais àbuis>-dos', qui- se cachent, même pour
bien faire;' qùi font de l’opposition dans le fond dé leur chapeau, dans
un coin de cheminée, sous le creux de leur main, ou dans l’embrasure
d’une fenêtre; qui ne rompent jamais en visière avec le pouvoir, mais
qui l’abandonnent tout doucement ; qui enfin pousseraient le bon ton
et la politesse jusqu’à mettre des gants pour renverser un gouverne-
ment, si jamais une aussi excellente idée pouvait leur venir en tête.

Si bien donc qu’avant huit jours, pour peu que de nouvelles retrai-
tes surviennent, le complot-vessie n'aura plus déjugés.

3° Plus d'accusés.

Il y a mieux encore: il n’aura pas d’accusés non plus. Hélas 1
non. Dimanche soit*, trente accusés se sont tirés des griffes du vautour;-
trente accusés sont sortis de Sainte-Pélagie, par un souterrain de 4»,
pieds dé long, partant d’une des caves de la prison et allant aboutir
dans le jardin d’une maison voisine. Bravo! nous félicitons bien sincè-
rement les braves patriotes qui ont conduit cette affaire avec une pru-
dence et une résolution admirables. La plupart s’étaient volontairement
constitués prisonniers et ne reculaient pas devant les toftures du ca-
chot, tantqa’ils pouvaient croire quele cachot serait l'antichambre d'une
justice quelconque; mais, le pouvant, ils ont dû s’y soustraire, lors-
qu’après tant d’iniquités, l’arrêt do disjonction est venu leur prouver
que. leur détention préventive, déjà vieille de 16 mois, menaçait de
n’avoir d’autre terme que le mauvais vouloir du système, c’est-à-dire
de n’avoir pas de terme dû tout. C’ést ce qu’ils ont fait. Bravo ! Per-
suadez-vous bien, en effet, que, sous le Neuf-Août, il n’y a de bonne
justice que celle qu’on se rend à soi-même, et d’autre liberté quecelie-
là qu’on prend.

POUR FAIRE SUITE A L’HISTOIRE DE M. CHICANEAE.

La Liste civile trouve probablementque ce n’est pointassez des douze
cents procès que la royauté soutient en ce moment contre certai-
nes communes et certains particuliers de Normandie, au sujet des pâ-
turages publics dontil paraît que la cour citrouillenne est extrêmement
friande. La voilà qui plaide pour la possession de deux moulins situés

f>rès d’Orléans. C’est une histoire des plus récréatives. Çes deux mou-
ins appartenaieût à Philippe-Egalité; vous savez? ce parfait honnête
homme dont Louis-Philippe se montre le tant digne successeur. La ré-
volution confisqua les deux moûlins, lesquels passèrent entre les mains
d’un prêtre. Ce prêtre a fait son testament. Ce testament lègue les deux
moulins à Louis-Philippe, au cas où il n’aurait pas encore été indemnisé
de leur valeur; et, dans le cas contraire, au séminaire du diocèse. Or,
il se trouve que 1 indemnité de 66','boÔ f. allouée à Louis-Philippe, n’a
pas encore cte touchée par Louis-Philippe. Je vous ai prévenus quec’é-
tait une histoire de^s plus surprenantes. Cela étant, la liste civile a tout
évalue, jusqu aux ânes des moulins; elle a jugé que les moulins valaient
trois francs dix sous de pluS qûc ladite indemnité. La liste civile refuse
donc 1 indemnité et reclame les moulins. D’où un superbe procès avec
le séminaire. C’est le deux mille neuf cent cinquante-troisième depuis
i83o. Le séminaire allégué avec raison que si Louis-Philippe n’a
pas touché cette partie de l’indemnité, ce n’est pas sa faute, à lui sémi-

naire. Nous sommes de cet avis, et nous allons plus loin : nous soute-
nons même que ce n’est certainement pas la faute de Louis-Philippe.

M. DE TALLEYRAND BAT RA CAMPAGNE.

M. de Tallcyrand vient de partir pour Bourbonne-les-Bàins dont
il prétend que les eaux font beaucoup de bien à ses béquilles. Il les ap-
pelle sa fontaine de Jouvence. Puisse-t-on lui donner enfin quelque
bonne douche à le guérir de la funeste manie de se mêler de nos aflai-
res.

Le vieux béquillard, qui veut mourir en protocole, se rendra ensuite
en Allemagne. Louis-Philippe le lui a permis. Quel peut être le but
de ce voyage? Les uns prétendent qu’il n’a d’autre objet que de recueil-
lir une succession et de marier sa nièce. Les autres assurent déjà qu’il
ne s’agit pas moins que de circonvenir le jeune empereur de toulesles
Autriches, de le détacher de la Russie, et de le faire entrer dans la
quadruple alliance, qui alors deviendrait quintuple. Il est de fait
que la France y tient assez peu de place pour que P Autriche puisse y
entrer sans gêne par-dessus le marché. D’autres enfin soupçonnent que
le vieux vendeur de trônes n’est pas fâché de causer tout bas avec la
sainte-alliance et la familleàjamais déchue, afin de se préparer des pa-
rachutes pour toutes les éventualités possibles. C’est dans un but analo-
gue qu’il affecte déjà de parler fort agréablement des républicains. Le
vieux roué sert la royauté citrouillenne, il aime la légitimité, il glori-
fie le bonapartisme, et il estime la république. Ainsi de tous les autres
partis. Il n’est pas j usqu’à la théorie inventée par mon ami Claudon , et
tendante à remplacer les rois par des morceaux de bois , que le vieux
Iripotcur ne caresse déjà de louanges anodines, dans la prévision du
triomphe des dites bûches. Car, diplomate fieffé qu’il est, il aime-
rait autant représenter une bûche que Louis-Philippe. Au surplus, si
vous n’êtes pas contens des diverses explications que je viens de vous
donner de son voyage en Allemagne, ayezlabonlé de prendre un peu de
patience: les explications ne vous manqueront pas dans quelque temps.
Je vous annonce d’avance quinze ou seize mille Premiers - Paris sur
la matière dans les journaux de toute dimension, y compris le Cons-
tituiiontiel. R y a tant de badauderieén France, qu’on ne manque ja-
mais d’attacher quelque chose de mystérieux aux moindres actions des
hommes qui ont une fois appelé l’attention sur eux à tort ou à raison.
C’est au point qu’on va jusqu’à trouver un sens quelconque à tout ce
que dit Louis-Philippe , et que lorsque M. de Talleyrand mourra, il se
trouvera des gens qui regarderont sa mort comme une dernière plai-
santerie. « S’il meurt, » diront-ils, « c’est quele vieuxrenard ade puis-
santes raisons pour cela! »

CHERCHE. POLICE, CHERCHE, CHERCHE’.... IL N'Y A PLUS PERSONNE.

On assure que don Miguel vient de renouveler la mauvaise plaisan-
terie que don Carlos a faite l’année dernière à notre habile police. Don
Miguel aurait quitté l’Allemagne, et traversé paisiblement la France,
toujours dans une calèche à quatre chevaux, pour rejoindre don Car-
los, et aller contre-révolutionner à son tour le Portugal. On signa-
le comme positif son passage à Reims, où la police l’a manqué de
dix minutes. Elle a profité de l’occasion pour arrêter trois républicains
à sa place. C’est toujours autant de pris. Cette nouvelle équipée n’a
d’ailleurs rien qui puisse surprendre. Quand la police déploie tant de
zèle et d’habileté pour découvrir de prétendus complots, pour voir, au-
trement dit, ce qui n’est pas, il est bien naturel qu’en revanche elle ne
voie pas ce qui est.

EXCELLENT PRÉCEPTE d’hygiène.

Je vous l’avais bien dit: « Malheur à quiconque se trouve en rivalité
d’influence avec la dynastie orléânière ! La providence, qui est une
farceuse, le fera disparaître de la surface du globe: tel le prince de
Condé, tel Napoléon II, tel don Pédro, telLafayelte, tel Leuchtemberg,
tel Zumalacarréguy, etc. La mort, voyez-vous bien, semble avoir en-
dossé volontairement la livrée des Tuileries, tant elle met de zèle spon-
tané et d’oliicieux discernement à choisir ses victimes. Gare à vous ! »

Reslait donc Henri V pour compléter la liste de ces trépas providen-
tiels. Or, toute cette semaine les bruits les plus sinistres ont couru sur
son compte. « Il est mort, » disaient les uns; « il est mourant, « di-
saient les autres ; « il n’est qu’un peu malade, » disaient ceux-ci; « il
ne l’est pas encore, » disaient ceux-là, « mais il n’en vautguère mieux. »
Bref, le résultat de tous ces bruits, c’est que le jeune compétiteur est
d’une très-faible constitution, qu’il est atteint d’un mal étrange, d’une
enflure qui lui interdit toute espèce d’exercice, et qu’il ne promet pas
de faire de bien vieux os. Ce qu’il y a de sûr, c’est que, tout non-prince
que je suis, j’aime mieux être, pour cause de santé, dans ma vile peau
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