Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Chassinat, Émile
Les antiquités égyptiennes de la collection Fouquet — Paris, 1922

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.71251#0039
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
des produits de commerce. Beaucoup sont des surmoulages tirés à grand nombre
d’exemplaires, de types incessamment répétés, à peine ou mal retouchés au sortir de la
fonte, et qui ont perdu tout caractère. Les indices sur lesquels on a fondé jusqu’ici leur
classification sommaire sont surtout les dédicaces qu’ils portent et le lieu de leur décou-
verte qui n’a, bien souvent, qu’une valeur relative. Lorsque l’on entreprendra de com-
parer entre eux les meilleurs de ces bronzes, on constatera certainement qu’ils
s’échelonnent sur un espace de temps beaucoup plus considérable que celui qu’on leur
accorde à l’ordinaire, et que tels d’entre eux, considérés comme saïtes et même comme
ptolémaïques, sont en réalité bien antérieurs et pour beaucoup ramessides.
La pièce d’applique en forme de lion ailé à tête de Bès (haut. 0,176 mill.) ;
voir pl. XVIII) est joliment composée. La facture en est nerveuse et soignée. C’est un
très beau travail d’époque ptolémaïque. L’influence asiatico-grecque y est dominante.
Elle a été trouvée, dit-on, dans la Basse Egypte. Je supposerais volontiers qu’elle a
été fabriquée à Memphis, par l’un de ces artisans étrangers qui s’y installèrent en grand
nombre sous les rois saïtes et les Ptolémées, et qui résidaient dans un quartier réservé
de la ville, recouvert actuellement par le kôm Aziziyéh. De là sont sortis quantité
d’objets les plus divers, décorés suivant le goût grec ou asiatique.
Elle a servi probablement à orner un accoudoir de siège.
Le dieu Bès est l’une des plus singulières figures du panthéon égyptien. La tradition
le fait venir du pays de Pouanit, situé sur les côtes de la mer Rouge, d’où semble être
partie, vers la fin de l’époque néolithique, une invasion qui contribua à donner à la
civilisation égyptienne sa forme définitive. Son image burlesque et quelque peu barbare
de pygmée trapu, au masque semi-bestial, orne fréquemment les ustensiles de toilette
réservés aux femmes et les meubles ; on la trouve aussi dans les petits temples appelés
mammisi, où s’accomplissait l’accouchement mythique des déesses. Malgré son aspect
monstrueux, c’était un dieu bienfaisant, dispensateur de joie et protecteur des enfants.
Il est représenté le plus souvent se livrant à la danse, jouant du tambourin ou de la
harpe. Son culte se répandit dans les pays d’Orient, notamment en Phénicie. Des
monnaies d Arad, de Gaza, de Sidon, d’Arabie portent même son e

monnaies d Arad, de Gaza, de Sidon, d’Arabie portent même son effigie (E. Babelon,
Les Perses achémèmdes, p. LXV, CLVI ; Traité des monnaies grecques et romaines,
pl. CXXIV ; Barclay Head, Historia numorum, 2e édit., p. 794, 805). Sous les
Lagides et les empereurs romains, les céramistes l’affublèrent des attributs les plus divers
et lui attribuèrent en particulier un caractère guerrier qu’il ne possède pas aux époques
plus anciennes.
 
Annotationen