CHAPITRE IV
L’IMPÉRATRICE IRÈNE
Vers la fin de l’année 768, Constantinople était en
fête : la capitale byzantine célébrait le mariage de
l’héritier présomptif de l’empire, Léon, fils de Cons-
tantin V.
Le 1er novembre au matin, une flottille de bateaux
de gala, somptueusement tendus de soieries écla-
tantes, était allée au palais d’Hiéria, sur la rive asia-
tique du Bosphore, chercher la jeune fiancée et
l’avait ramenée à Byzance, où elle avait fait son
entrée solennelle. Quelques semaines plus tard, le
18 décembre, au Palais Sacré, dans le triclinium de
l’Augoustaion, en présence de la cour assemblée, les
deux basileis couronnaient la nouvelle souveraine.
Assis sur les trônes d’or, assistés du patriarche,
Constantin et son fils avaient soulevé le voile qui
cachait le visage de la future impératrice, passé la
chlamydc de soie par-dessus sa longue robe d’or,
posé sur sa tête la couronne, attaché à ses oreilles les
pendeloques de pierreries. Puis, dans l’église de Saint-
L’IMPÉRATRICE IRÈNE
Vers la fin de l’année 768, Constantinople était en
fête : la capitale byzantine célébrait le mariage de
l’héritier présomptif de l’empire, Léon, fils de Cons-
tantin V.
Le 1er novembre au matin, une flottille de bateaux
de gala, somptueusement tendus de soieries écla-
tantes, était allée au palais d’Hiéria, sur la rive asia-
tique du Bosphore, chercher la jeune fiancée et
l’avait ramenée à Byzance, où elle avait fait son
entrée solennelle. Quelques semaines plus tard, le
18 décembre, au Palais Sacré, dans le triclinium de
l’Augoustaion, en présence de la cour assemblée, les
deux basileis couronnaient la nouvelle souveraine.
Assis sur les trônes d’or, assistés du patriarche,
Constantin et son fils avaient soulevé le voile qui
cachait le visage de la future impératrice, passé la
chlamydc de soie par-dessus sa longue robe d’or,
posé sur sa tête la couronne, attaché à ses oreilles les
pendeloques de pierreries. Puis, dans l’église de Saint-